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Roncier (théorie des graphes)

En thĂ©orie des graphes, un roncier (ou une ronce) pour un graphe non orientĂ© G est une famille de sous-graphes connexes de G qui sont reliĂ©s deux-Ă -deux : pour chaque paire de sous-graphes disjoints, il existe une arĂȘte de G qui a une extrĂ©mitĂ© dans chacun de ces sous-graphes. L'ordre d'un roncier est la plus petite taille d'une couverture, c'est-Ă -dire d'un ensemble de sommets de G qui a une intersection non vide avec chacun des sous-graphes. Les ronciers peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour caractĂ©riser la largeur arborescente de G[1].

Un roncier d'ordre 4 dans le graphe en grille 3 x 3, composé de six sous-graphes connexes reliés deux-à-deux.

Largeur d'arbre et refuge

Un refuge d'ordre k dans un graphe G est une fonction qui associe, Ă  chaque ensemble X de moins de k sommets, une composante connexe de de telle sorte que deux sous-ensembles et quelconques ont une arĂȘte qui les relie. Ainsi, l'ensemble des images de forme un roncier dans G d'ordre k. RĂ©ciproquement, chaque roncier peut ĂȘtre utilisĂ© pour dĂ©terminer un refuge : pour chaque ensemble X de taille infĂ©rieure Ă  l'ordre du roncier, il existe une composante connexe unique qui contient tous les sous-graphes du roncier qui sont disjoints de X.

Comme l'ont montré Seymour et Thomas[1], l'ordre d'un roncier (ou de maniÚre équivalente d'un refuge) caractérise la largeur arborescente : un graphe a un roncier d'ordre k si et seulement s'il a une largeur d'arbre supérieure ou égale à k-1.

Taille des ronciers

Les graphes expanseurs de degrĂ© bornĂ© ont une largeur arborescente proportionnelle Ă  leur nombre de sommets, et ont donc Ă©galement des ronciers d'ordre linĂ©aire. Cependant, comme l'ont montrĂ© Martin Grohe et DĂĄniel Marx[2], pour ces graphes, un roncier d'un ordre aussi Ă©levĂ© doit contenir un nombre exponentiel d'ensembles. Plus prĂ©cisĂ©ment, pour ces graphes, mĂȘme les ronciers dont l'ordre est lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  la racine carrĂ©e de la largeur arborescente doivent avoir une taille exponentielle. Cependant, Grohe et Marx ont Ă©galement montrĂ© que tout graphe de largeur arborescente k admet un roncier de taille polynomiale et d'ordre [2].

Complexité de calcul

Étant donnĂ© que les ronciers peuvent avoir une taille exponentielle, il n'est pas toujours possible de les construire en temps polynomial pour des graphes de largeur arborescente non bornĂ©e. Cependant, lorsque la largeur arborescente est bornĂ©e, une construction en temps polynomial est possible : il est possible de trouver un roncier d'ordre k, quand il existe, en temps , oĂč n est le nombre de sommets du graphe donnĂ©. Des algorithmes encore plus rapides existent pour les graphes avec peu de sĂ©parateurs minimaux[3].

Bodlaender, Grigoriev et Koster[4] ont étudié des heuristiques pour trouver des ronciers d'ordre élevé. Leurs méthodes ne génÚrent pas toujours des ronciers d'ordre proche de la largeur arborescente du graphe d'entrée, mais pour les graphes planaires, elles donnent un taux d'approximation constant. Kreutzer et Tazari[5] donnent des algorithmes randomises qui, sur des graphes de largeur arborescente k, trouvent des ronciers de taille polynomiale et d'ordre en un temps polynomial, approchant ainsi, à un facteur logarithmique prÚs, l'ordre dont Grohe et Marx[2] ont montré l'existence pour les ronciers de taille polynomiale.

Ronciers orientés

La notion de roncier a également été défini epour les graphes orientés[6] - [7]. Dans un graphe orienté D, un roncier est une collection de sous-graphes fortement connexes de D qui sont reliés entre eux deux-à-deux : pour chaque paire d'éléments disjoints X, Y du roncier, il existe dans D un arc de X à Y et un arc de Y à X. L'ordre d'un roncier est la plus petite taille d'un ensemble de représentants, un ensemble de sommets de D qui a une intersection non vide avec chacun des éléments du roncier. Le nombre de ronces de D est l'ordre maximum d'un roncier de D. Le nombre de ronces d'un graphe orienté est, à un facteur constant prÚs, égal à sa largeur arborescente orientée[8].

Notes et références

  1. Paul D. Seymour et Robin Thomas, « Graph Searching and a Min-Max Theorem for Tree-Width », Journal of Combinatorial Theory, Series B, vol. 58, no 1,‎ , p. 22–33 (ISSN 0095-8956, DOI 10.1006/jctb.1993.1027). Les ronciers sont appelĂ©s "screens" et leur ordre est appelĂ© "thickness".
  2. Martin Grohe et DĂĄniel Marx, « On tree width, bramble size, and expansion », Journal of Combinatorial Theory SĂ©rie B, vol. 99, no 1,‎ , p. 218–228 (DOI 10.1016/j.jctb.2008.06.004, MR 2467827).
  3. Mathieu Chapelle, FrĂ©dĂ©ric Mazoit et Ioan Todinca, « Constructing brambles », dans Mathematical Foundations of Computer Science 2009: 34th International Symposium, MFCS 2009, Novy Smokovec, High Tatras, Slovakia, August 24-28, 2009, Proceedings, Berlin, Springer, coll. « Lecture Notes in Computer Science » (no 5734), , 223–234 p. (DOI 10.1007/978-3-642-03816-7_20, Bibcode 2009LNCS.5734..223C, MR 2539494).
  4. Hans L. Bodlaender, Alexander Grigoriev et Arie M. C. A. Koster, « Treewidth lower bounds with brambles », Algorithmica, vol. 51, no 1,‎ , p. 81–98 (DOI 10.1007/s00453-007-9056-z AccĂšs libre, MR 2385750).
  5. Stephan Kreutzer et Siamak Tazari, « On brambles, grid-like minors, and parameterized intractability of monadic second-order logic », dans Proceedings of the Twenty-First Annual ACM-SIAM Symposium on Discrete Algorithms (SODA '10), (lire en ligne), p. 354–364.
  6. Bruce Reed, « Introducing directed tree width », Elsevier, vol. 3,‎ , p. 222–229 (DOI 10.1016/S1571-0653(05)80061-7)
  7. Thor Johnson, Neil Robertson, Paul Seymour et Robin Thomas, « Directed Tree-Width », Journal of Combinatorial Theory, Series B, vol. 82, no 1,‎ , p. 138–154 (DOI 10.1006/jctb.2000.2031)
  8. Ken-ichi Kawarabayashi et Stephan Kreutzer, « The Directed Grid Theorem », ACM, Portland, Oregon, USA,‎ , p. 655–664 (DOI 10.1145/2746539.2746586, arXiv 1411.5681)


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