Robot jockey
Un robot jockey est un robot couramment utilisé sur les dromadaires dans les courses de chameaux, en remplacement des jockeys humains. Développés depuis 2004, les jockeys robotiques permettent de réduire l'utilisation des jeunes enfants victimes de maltraitance notamment en Arabie saoudite, au Bahreïn, dans les Émirats arabes unis et au Qatar. En réponse à la condamnation internationale de tels abus, le Qatar et les Émirats Arabes Unis ont interdit l'utilisation d'enfants jockeys, dès lors remplacés par des robots.
Enfants jockeys
Les courses de chameaux sont un sport très ancien[1] et très populaire dans plusieurs pays du Proche-Orient[2]. Depuis les années 1990, ces courses surnommées « le sport des cheiks » utilisaient presque exclusivement de jeunes enfants, généralement des garçons de moins de six ans, pour monter et diriger les chameaux[3]. Cette pratique avait engendré un trafic d'enfants au départ de pays d'Asie du Sud : plus de 40 000 enfants ont été enlevés ou achetés[4] à des familles pauvres du Pakistan, du Bangladesh, du Sri Lanka ou encore du Soudan, parfois affamés pour qu'ils restent les plus légers possible, souvent maltraités et soumis à des entraînements intensifs[3] - [5]. La dénonciation, en 1993, de ces pratiques assimilées à un trafic d’êtres humains par l’ONG Defence for Children International a abouti dans un premier temps à l'interdiction d'utiliser des enfants de moins de 15 ans ou pesant moins de 45 kg[3]. En 2002, les Émirats Arabes Unis ont décidé de remplacer les enfants de moins de 15 ans par des robots[1]. En 2005, les enfants jockeys de moins de 16 ans ont été interdits au Qatar[6]. À la suite de ces interdictions, près de 3 000 enfants ont été rapatriés dans leur pays d'origine, mais, bien qu'en diminution, ces pratiques semblent encore perdurer[5].
Développement et usage de robots jockeys
Les premiers robots jockeys ont été produits au début des années 2000 en Suisse par la société K-Team, ils pesaient 25 kg et coûtaient environ 5 000 euros. Les dromadaires étant habitués au contact humain, pour ne pas les perturber les premiers robots testés au Qatar en 2005 étaient des androïdes équipés de casques et lunettes solaires, et même parfumés[3].
En 2017, ces robots sont produits par de petites entreprises locales ; constitués d'aluminium et de plastique, ils pèsent moins de 4 kg et coûtent de 500 à 5 000 dollars. Le bras droit est actionné par un système rotatif qui lui permet de donner des coups de fouet, tandis que le bras gauche tient les rênes[4].
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Robot jockey » (voir la liste des auteurs).
- Sung Cuadrado, Young et Vance 2017.
- « Dromadaires de course », dans : Oman, Pakistan et les Émirats arabes unis, Bibliothèque du Voyageur-Gallimard, Paris, 2008, p. 121 (ISBN 978-2-74-242361-3)
- Filippi 2017.
- Hazard et Carpentier 2017.
- Frédérique Harrus, « Les enfants esclaves, jockeys de chameaux de course », sur franceinfo : Géopolis Afrique, (consulté le ).
- Sample 2005.
Voir aussi
Liens externes
- (en) Jim Lewis, « Robots of Arabia », Wired, no 13.11, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ian Sample, « Can robots ride camels ? », Science, sur thegaurdian.com, (consulté le ).
- Laurent Filippi, « Courses de chameaux au Moyen-Orient: les jockeys sont des robots », Géopolis Afrique, sur France info, (consulté le ).
- (en) Patrick Sung Cuadrado, Henry Young et Aly Vance, « Camel racing: The multi-million dollar industry mixing modernity and tradition », Sport, sur CNN, (consulté le ).
- Camille Hazard (reportage et interview) et Thierry Carpentier (vidéo), « Courses de dromadaires : Les robots jockeys nouveaux rois du désert », Match Avenir, sur Paris Match, (consulté le ).