Renfe série 280

Au début des années 1960, la Renfe exploite un réseau utilisant encore deux types de courants distincts : le 1500 et le 3 000 volts. La négociation de nouveaux accords avec la BIRD, en août 1962, permet enfin de financer certains projets remontant aux plans de reconstruction de 1941 et 1944. Parmi ceux-ci figurent la commande de locomotives électriques bi-tension, capables de circuler sur l'ensemble du réseau. C'est le constructeur Alsthom, déjà contacté pour la fourniture de la série 276.0 qui est retenu pour la fourniture des prototypes.

Si les caisses dérivent très fortement des 7600 renumérotées 276.0, à l'exception notable des persiennes latérales, la ressemblance s'arrête là. Premières locomotives bi-tensions d'Espagne, elles sont équipées d'un nouveau bogie monomoteur équipé d'un bi-réducteur directement inspiré de celui des BB 16500 de la SNCF. Les rapports sont de 120 km/h sur GV, 70 km/h sur PV. Autre nouveauté, les pantographes AM sont de type unijambistes. Pour le reste, beaucoup d'éléments sont communs avec la série 7600/276.0 afin de faciliter les opérations de maintenance. Leur livrée d'origine est la même que celle des 7600, en deux tons de vert.

Arrivées en Espagne, elles effectuent leurs premiers essais en Catalogne entre Barcelona, Tarragone et Mora. Elles atteignent les 120 km/h sans problèmes et remorquent des trains de voyageurs de 575 tonnes à 60 km/h en rampe de 15 mm/m. Les essais sous 1 500 volts sont beaucoup plus problématiques. Il faut dire que la ligne Barcelona-Ripoll-Puigcerda n'est pas particulièrement facile. En 1966, elles sont mutées à Madrid et assurent les échanges de trains entre Principe Pio et Atocha par la ligne de ceinture. La livraison des 279 bi-tension leur est fatale. Elles n'assurent pratiquement plus que des manœuvres. En 1971, elles reçoivent la nouvelle numérotation UIC et sont repeintes en vert foncé à bandes jaunes. Mutées en Andalousie, elles assurent à nouveau la remorque de quelques express. Début 1976, elles sont mutées à Miranda de Ebro pour les opérations de grande révision générale qu'elles n'effectueront jamais… On s'interroge un temps sur leur modernisation, sans que cela ne devienne réalité. Restées longtemps garées, elles sont officiellement réformées en 1982. La 280-002-7 est préservée au titre du musée national des chemins de fer et exposée à Madrid-Delicias.

Bibliographie :

• Uceda, Vicente : Las 10000 de Renfe : Locomotoras para una transicion. in Trenmania n^o 16, 2003.