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Reinhold Huhn

Reinhold Huhn, né le à Braniewo en Prusse-Orientale et assassiné le à Berlin-Est auprès du Mur de Berlin[1], est un policier est-allemand. Il est sans doute le mieux connu des six gardes frontaliers est-allemands tués par des personnes passant le Mur vers l'Ouest entre 1962 et 1980[2] - [3].

Funérailles de Reinhold Huhn à Adorf, avec les honneurs militaires, le 22 juin 1962.
Le mémorial commémorant Reinhold Huhn en 1964.
Fidel Castro rend hommage à Huhn et aux autres gardes frontaliers est-allemands tombés dans l'exercice de leurs fonctions, au mémorial de Huhn, en juin 1972.
Reinhold Huhn
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  20 ans)
Berlin
Nationalité
Activité
Autres informations
Grade militaire
Plaque commémorative

Jeunesse

Né durant la Seconde Guerre mondiale, il grandit dans ce qui est alors la Prusse-Orientale. Il est le plus jeune enfant d'une famille de fermiers. Sa mère décède dans un accident lorsqu'il a trois ans. En 1946, la Prusse-Orientale est rattachée à la Pologne ; la famille Huhn est contrainte de migrer en Allemagne de l'Est, et s'installe à Adorf, dans le Vogtland. Après sa scolarité, Reinhold entame des études en agriculture, et travaille sur une ferme collective près de Plauen. À l'âge de 18 ans, il rejoint la police[3].

Garde frontalier et assassinat

En son unité de police est transférée à Berlin-Est, et assignée à la construction du Mur. Il demeure ensuite membre de la 4e Brigade frontalière. L'après-midi du , il monte la garde avec son supérieur auprès du Mur, à la croisée des rues Jerusalemer Strasse et Zimmerstrasse, en centre-ville. Vers 18h30, sur ordre de son supérieur, Huhn s'approche d'un couple accompagné de deux enfants à proximité de la zone interdite, pour un contrôle d'identité. L'homme, Rudolf Müller, s'apprête à passer avec sa famille à travers un tunnel secret reliant Berlin-Ouest, dans le sous-sol d'un bâtiment à proximité. Il prétend aux gardes qu'il emmène ses enfants à une fête. Lorsque Huhn demande à nouveau de voir ses papiers, Müller sort un pistolet de sa poche et abat le jeune garde. Huhn, atteint au torse, décède rapidement de sa blessure. Son collègue ouvre le feu ; Müller parvient à s'enfuir, et à rejoindre Berlin-Ouest avec sa famille[3].

Les autorités de Berlin-Est demandent en vain l'extradition de l'assassin. Reinhold Huhn est inhumé avec les honneurs militaires dans la ville d'Adorf, où il a passé la majeure partie de sa vie. En 1963, une plaque à sa mémoire est érigée sur le lieu de sa mort. En 1970, elle devient un mémorial à tous les gardes frontaliers morts dans l'exercice de leurs fonctions. En 1966, la rue Schützenstrasse, à proximité, est renommée Reinhold-Huhn-Strasse, en son honneur. Après la disparition de la République démocratique allemande en 1990, le mémorial est retiré, et la rue débaptisée[3].

Rudolf MĂĽller est finalement condamnĂ© Ă  un an de libertĂ© surveillĂ©e pour homicide en 1999. Le tribunal conclut que l'homicide commis n'Ă©tait en rien justifiable. Huhn n'avait pas sorti d'arme, n'avait « Ă  aucun moment mis en danger la vie ou la santĂ© de Rudolf MĂĽller ni de sa famille Â», et MĂĽller n'avait donc pas agi en lĂ©gitime dĂ©fense. En appel, la Cour fĂ©dĂ©rale en 2000 reconnaĂ®t MĂĽller coupable d'assassinat, et non pas d'un simple homicide, mais sans alourdir la sentence. La Cour estime que MĂĽller a agi avec prĂ©mĂ©ditation en abattant froidement un garde qui procĂ©dait Ă  un simple contrĂ´le d'identitĂ©. La famille de Huhn se dĂ©clare déçue et perplexe que la peine prononcĂ©e ait Ă©tĂ© si lĂ©gère[3].

Voir aussi

Références

  1. (en) "Reinhold Huhn", Chronik der Mauer
  2. (en) "Fatalities at the Berlin Wall, 1961-1989", MĂ©morial du Mur de Berlin
  3. (en) "Reinhold Huhn", MĂ©morial du Mur de Berlin


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