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Reginald Ford

Reginald Ford (né le 18 novembre 1889, Cardiff, Pays de Galles - mort en 1937) est un entrepreneur, fondateur du réseau des salles de cinéma d'actualités en France et en Europe Cinéac.

Reginald Ford
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  47 ans)
La Haye
Nationalité
Activité
signature de Reginald Ford
Signature

Biographie

Reginald Ford est le fils de Joel Ford, assureur de La Lloyd et de Gertrude Fligelstone[1]. Il fait ses études à l'université de Saint Gall en Suisse où il fait la connaissance de Charles Ritz. Reginald Ford vit en France à partir de 1910[2]. Il effectue un long séjour aux États-Unis en 1919 pendant lequel il apprend les techniques d’administration de salle de spectacle. À New York, il fonde avec André Ulmann une société d’importation d’articles français, puis un organisme de distribution de films américains en France et à l'étranger.

En 1921, il dirige le Palace de Londres qu’il transforme en cinéma. Une nécrologie (non datée, non sourcée mais postérieure au ) indique qu’en 1923, il fonde à Paris, toujours avec André Ullmann, la société des films Fordys (production et diffusion de cinématographe).

Dans le CinĂ©-journal : organe hebdomadaire de l'industrie cinĂ©matographique du [3], l’auteur relate que Lucien Doublon (journaliste qui sera successivement directeur du CamĂ©o et de l'Artistic) prendrait une part active dans la nouvelle sociĂ©tĂ© anonyme « Galas-CinĂ©matographiques Â» en compagnie de Reginald Ford, AndrĂ© Ullmann et Jean-Emile Roffidal[4].

En , dans le journal Grand Ă©cho du Nord de la France, rubrique Les Ă©chos du cinĂ©ma, chronique du vendredi, Lucien Doublon, auteur de l’article, relate que Reginald Ford rentre d’un long sĂ©jour aux États-Unis oĂą « il a visionnĂ© un grand nombre de productions. Parmi les nombreux films qui lui ont Ă©tĂ© soumis, M. Ford en a choisi deux qu’il lancera l’hiver prochain Â»[5]. Au mois de dĂ©cembre de la mĂŞme annĂ©e, Reginald Ford et Lucien Doublon, directeur du cinĂ©ma Le Cameo, programment un film d’Harold Lloyd Monte lĂ -dessus ! (Safety Last!), cĂ©lèbre film amĂ©ricain muet sorti en 1923, dans lequel se trouve la scène oĂą le hĂ©ros est suspendu aux aiguilles de l'horloge d'un immeuble, au-dessus du vide.

1925, le Paris Soir du salut le grand succès du film français Le Miracle des Loups de Dupuy Mazuel prĂ©sentĂ© Ă  Londres par Reginald Ford. Le journal du , Paris-Midi, confirme que le propriĂ©taire du Cameo, situĂ© au 32, boulevard des Italiens est bien Reginald Ford[6]. Il importe. le film Le Monde perdu d’après le livre de Conan Doyle. Il s'associe Ă  deux sociĂ©tĂ©s de productions cinĂ©matographiques, les cinĂ©matographes PhocĂ©a et les Grandes Productions C afin de diffuser leurs films dans ses salles : le CamĂ©o et l’Artistic. D’après un article du journal Le Matin du [7] R. Ford quitte le poste de directeur gĂ©nĂ©ral des services des Théâtres Jacques HaĂŻk, oĂą ce dernier l’avait embauchĂ© Ă  l’ouverture de la salle de L’Olympia inaugurĂ©e le Ă  l’emplacement de l’ancien music-hall crĂ©Ă© en 1893. Au lendemain de son inauguration, la revue Hebdo-Film relate : « On ne retrouve rien de l’ancien music-hall, Paul Franck qui en fut le dernier directeur ne le reconnu pas… La salle du nouvel Olympia est incontestablement la plus coquette des boulevards. Elle est vaste, mais intime et n’est point dĂ©parĂ©e par une dĂ©coration de stylise comme nous en connaissons par ailleurs. Les fauteuils sont profonds, confortables, la visibilitĂ© est excellente de tous les points de la salle et l’acoustique est parfaite »[8]. Le , Reginald Ford est nommĂ© au grade d’Officier de la lĂ©gion d’honneur[9].

En 1931, Reginald Ford fonde sa première salle de cinĂ©ma CinĂ©ac. Le concept de ce type de salle est mĂ»rement rĂ©flĂ©chi. Architecture, Ă©quipements, utilisation des nĂ©ons : tout est fait pour que le spectateur puisse, Ă  un tarif très modique, passer un court moment ou une heure Ă  regarder des actualitĂ©s, mais aussi des dessins animĂ©s et des documentaires. MĂŞme si PathĂ© ou Lumières produisent des actualitĂ©s, très peu de lieux se spĂ©cialisent dans la diffusion de ces images. Il semble que Ford se soit inspirĂ© des salles new-yorkaises Trans-Lux (premières salles Ă  diffuser des actualitĂ©s sonores Ă  partir de ). Ford n’ouvre sa première salle que quelques mois plus tard, au mois de juillet de la mĂŞme annĂ©e. Et pour mieux capter l’attention des spectateurs avides de nouvelles, chaque CinĂ©ac sera ouvert en partenariat avec un quotidien papier. Pour le CinĂ©ac « Le Journal Â», Ford dĂ©ploie des trĂ©sors d’ingĂ©niositĂ© et de nouvelles techniques. Le cinĂ©ma est dessinĂ© par les architectes Victor Lesage et Adrienne Gorska, la dĂ©coration assurĂ©e par les sculpteurs JoĂ«l et Jan Martel. C’est donc un bâtiment entièrement art-dĂ©co qui est ainsi inaugurĂ©. Mais Ford propose aussi un distributeur de billet automatique, une caisse sur roulette (sic !) et des portes automatiques... Le cinĂ©ma est ouvert de 9h30 Ă  2h00 du matin et diffuse les actualitĂ©s PathĂ©-Journal, Fox-Movietone, Paramount et Éclair-Journal. Ainsi le slogan du cinĂ©ma est-il respectĂ© : «CinĂ©ac, le Tour du Monde en 50 minutes Â». En 1932, Ford fonde une nouvelle sociĂ©tĂ© : la SociĂ©tĂ© anonyme des Reportages filmĂ©s, dont le but est l’achat, la production, la vente et la distribution de films cinĂ©matographiques.

Reginald Ford meurt à La Haye le à l’âge de 47 ans. Il fut le compagnon de Germaine Di Maria Pellegrino, originaire du Piémont qui fut l'épouse du mahardjah de Kapurthala et eut deux enfants du peintre Pierre De Maria. Elle entreprit, avec Christiane Desroches Noblecourt, la restauration de la Vallée des Reines, en Égypte, fonda l’Institut israélien du film[10].

Notes et références

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