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Recluserie de Saint-Flour

La recluserie de Saint-Flour est une recluserie qui se trouvait sur le Pont Vieux de Saint-Flour (Cantal, France), en ville basse, vraisemblablement depuis le XIIe siècle et jusqu’au XVIe siècle. Au centre de ce pont se dresse un réduit de quelques mètres carrés dans lequel vit ou du moins survit, grâce aux offrandes des Sanflorains, une jeune femme ou parfois un jeune homme, qui par ses prières, doit protéger la ville des épidémies et des attaques de brigands.

Beatrix Avinhol, recluse de 1370.

Fondation

On ignore la date exacte de la fondation du Reclusage de Sainte Christine. On ne peut toutefois le remonter au-delà du milieu du XIe siècle. On sait d'autre part que la maison de la Recluse existait dès l'Antiquité. Cette loge étroite fut édifiée au XIIe ou au XIIIe siècle. L'église du lieu ne fut même consacrée qu'au mois de décembre 1095.

Recrutement et « enfermement Â» des reclus ou recluses

Les jeunes gens, majoritairement des femmes, étaient tous volontaires pour être enfermés jusqu'à leur mort, conscients qu'ils ne quitteraient la cellule que « les pieds devant Â», c'est-à-dire morts, afin de prier pour la sauvegarde de la ville et de ses faubourgs. L’enfermement donnait lieu à une cérémonie à laquelle toute la population participait : un office religieux était tenu à la cathédrale puis le cortège se rendait jusqu’au réduit. Les familles des reclus étaient anoblies. En majorité, les reclus vivaient de quelques mois à une année (5 ans pour la plus endurante). Il fallait résister aux conditions les plus extrêmes : le vent, le brouillard des demi-saisons, le froid glacial de l’hiver et des conditions d’hygiène entrainant anémie, fièvre, rhumatismes articulaires… Quand le ou la recluse mourait, on n'éprouvait aucune difficulté pour trouver une remplaçant ou une remplaçante. Des volontaires sollicitaient aussitôt l'honneur de prendre une place qui sacralisait en quelque sorte son titulaire, comblait de fierté et de grâces sa famille. La clientèle du reclusage se trouvait dans le peuple et surtout dans la classe moyenne.

Pièce du reclusage

La recluserie de Saint-Flour était une étroite loge en encorbellement à cheval sur le vieux pont. L'encadrement de la porte était bouché par une bâtisse à chaux et à sable. Un retrait dans un des côtés de la muraille formait, un mètre ou un mètre 30 de hauteur au-dessus du plancher, une alcôve boisée pour le lit ; l'arche où la recluse enfermait ses hardes lui servait d'escabeau pour y monter. La loge était couverte en tuiles creuses du pays.

Fonction des reclus ou recluses

La fonction du reclus ou de la recluse était la prière, rien que la prière. Le titulaire n'était pas contraint à lire des offices spéciaux, vu que la plupart des femmes ne le savaient pas. En revanche, elles savaient par cÅ“ur un bon nombre de prières liturgiques et cela suffisait. La personne enfermée priait pour elle mais avait aussi pour obligation de prier « pour toutes les âmes Â». Parfois la prière ne permettait pas aux Recluses de suffire aux souffrances que cet acte entraînait et certaines d'entre elles se suicidaient.

Références

  • Pierre Chassang, Les faubourgs de Saint-Flour au fil des siècles, numéro spécial de Cantal patrimoine
  • Pierre Chassang, Histoire d'une forteresse, histoire d'une cité : des origines au début du XXIe siècle, Créer, 2011
  • « La recluse de Saint-Flour », sur vpah-auvergne-rhone-alpes.fr, Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
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