Accueil🇫🇷Chercher

RĂ©paration navale

La réparation navale est, en général, le processus consistant à réparer la structure du navire (ou du matériel à bord) à la suite de dégâts causés par un abordage, un échouage, etc., ou à la suite d'une usure normale causée par des frictions ou la corrosion. Cependant, elle reprend aussi le processus consistant à modifier un navire.

Le premier site de réparation navale français est celui de Brest qui est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Brest.

Importance du secteur

La réparation navale représente un secteur important du transport maritime. Elle occupe à peu près 25 % de la main d'œuvre des chantiers navals.

Domaine d'application

Celle-ci concerne tous les types de navires, du plus petit yacht au plus grand vraquier ou porte-conteneurs. Il faut bien sûr faire la différence entre les coques synthétiques (polyester), les coques en bois et les coques métalliques.

  • Maintenance d'un chalutier.
    Maintenance d'un chalutier.
  • Voilier en cale sèche.
    Voilier en cale sèche.
  • Navire marchand dans un dock flottant.
    Navire marchand dans un dock flottant.

Quatre subdivisions

La réparation navale à proprement parler

réparation d'un chalutier

Couramment utilisée si celle-ci reste plus rentable que la vente du navire à une société de démolition. Cette rentabilité dépend de l'état d'amortissement de ce navire qui varie en fonction des fluctuations économiques, du type de cargaison transportée, de l'âge du bateau et surtout des frais de réparation (spécialement dans le cas de grosses avaries).

La maintenance et les contrĂ´les qui l'accompagnent

L’opération de maintenance la plus fréquente, de par son caractère obligatoire, est la mise en cale sèche. Elle se pratique tous les 5 ans plus une cale sèche intermédiaire pouvant être remplacée par une inspection sous-marine (le temps maximal autorisé entre deux cales sèches est de 3 ans).

Certains contrôles (et entretiens si nécessaire) peuvent cependant être faits par l'équipage durant un voyage (ou au port), comme, par exemple, le nettoyage des citernes, bouchains, puisards et autres crépines servant à l'épuisement ou à l'assèchement de compartiments où un risque d'accumulation de matières inflammables est présent, ou encore la réfection de la peinture sur des parties facilement accessibles. Lorsque les ouvriers ne vont pas travailler dans les citernes (ex: tanker), il est alors nécessaire de les inerter (à l'aide d'un mélange d'azote ou des gaz d'échappement) pour limiter tout risque d'explosion (en particulier lors d'un travail de soudure).

Lors de l'arrĂŞt technique, les travaux de maintenance qui ne peuvent pas ĂŞtre faits en exploitation sont rĂ©alisĂ©s par le chantier (appareil propulsif, ligne d'arbre, auxiliaires, Ă©lectricitĂ©, tuyauterie, citernes pour les pĂ©troliers, cuves pour les gaziers, etc.). Un arrĂŞt technique classique de gros navire dure en gĂ©nĂ©ral de 10 Ă  12 jours calendaires (pĂ©troliers 150 Ă  200 000 TDW) Ă  21 jours calendaires (LNG 130 000 m3, LNG = Liquid Natural Gas).

Sablage de coque

D'autres contrôles, par contre, doivent impérativement se faire en cale sèche, tels que :

  • Une rĂ©fection totale de la peinture afin de diminuer la corrosion et l'accrochage de parasites (mollusques, algues, etc.) Ă  la coque, ces derniers pouvant augmenter la consommation et provoquer un ralentissement de 10 % (on utilise dans ce cas une peinture dite « anti-fouling »). Cette rĂ©fection est prĂ©cĂ©dĂ©e d'un piquage et d'un dĂ©capage des tĂ´les. Ces opĂ©rations peuvent ĂŞtre effectuĂ©es de façon manuelle ou Ă  l'aide de machines Ă©lectriques ou pneumatiques. Elles peuvent mettre en Ĺ“uvre la projection d'eau sous haute pression (150-500 bars) pour le nettoyage, de l'eau sous très haute pression THP (2000 Ă  2500 bars) pour le dĂ©capage Ă  nu de l'acier de la coque, un système appelĂ© grenaillage (shot-blasting) ou le sablage (grit blasting) qui projette un matĂ©riau abrasif propulsĂ© par de l'air comprimĂ© entre 7 et 10 bars. La combinaison eau + matĂ©riau abrasif, alliant ainsi vitesse et absence de poussières n'est utilisĂ© que dans des cas spĂ©cifiques.
  • Une vĂ©rification complète de la structure du navire et de toute autre partie subissant des contraintes mĂ©caniques, ces dernières Ă©tant par exemple des compressions et des torsions induites par les chargements et dĂ©chargements successifs de la cargaison et par les contraintes dynamiques dues au dĂ©placement du navire dans l’eau. Le risque de dĂ©formation augmente avec l'âge du navire, les conditions mĂ©tĂ©orologiques qu'il subit, la durĂ©e des voyages et la densitĂ© de la cargaison. Il faut donc prĂŞter une attention particulière aux ancres, câbles et treuils, Ă  l'hĂ©lice et Ă  son arbre, au gouvernail et aux groupes de pompage (ballast, cargaison, etc.).
  • Un contrĂ´le de l'Ă©paisseur des tĂ´les (bordĂ© extĂ©rieur, double-fond et ponts) par ultra-sons. Les parties subissant des ragages doivent ĂŞtre plus surveillĂ©es, telles que les flancs Ă  la suite des accostages, les tĂ´les sous Ă©cubiers lors des mouillages et le fond Ă  cause des Ă©chouages (et Ă  plus forte raison en cas d'Ă©chouements). Et, dans le cas des vraquiers, le fond des cales qui peut ĂŞtre endommagĂ© par les pelleteuses lors du dĂ©chargement. Il faut toujours ĂŞtre vigilant Ă  la rouille des murailles, du plafond de ballast, des cloisons de citernes et des soutes car elle peut conduire Ă  l'affaiblissement voire carrĂ©ment Ă  des perforations dans les tĂ´les.
  • Une inspection visuelle dĂ©taillĂ©e de la structure, recherchant particulièrement les dĂ©formations et les fissures.
  • Le remplacement des anodes passives (anodes en zinc), ou la vĂ©rification des anodes actives (protection cathodique, en anglais Impressed Current Anodes). Leur rĂ´le est d’empĂŞcher la corrosion des parties mĂ©talliques par les effets galvaniques qui sont une consĂ©quence des contacts entre matĂ©riaux diffĂ©rents en milieu salin, par exemple cuivre de l'hĂ©lice et acier des supports.

La transformation du navire

Bulbe d'Ă©trave

Celle-ci peut être effectuée dans un but d'agrandissement, d'amélioration des performances, de respect de la tendance du marché du transport par adaptation de la configuration au transport d'autres marchandises ou bien encore dans le but de répondre aux nouvelles normes écologiques et de sécurité. Un exemple d'amélioration technique, dans les années 70, après plusieurs chocs pétroliers, l'énergie devenant de plus en plus chère, les armateurs cherchèrent à faire des économies par des modifications de leurs navires, comme le bulbe d'étrave, qui permet l’augmentation de la vitesse de croisière, tout en diminuant la consommation de carburant.

Les essais

Après toute réparation ou modification, le navire doit être essayé (en particulier la pièce concernée) pour s'assurer que tout fonctionne correctement. Ces tests sont effectuées par des services compétents comme des agences gouvernementales, des équipes propres au chantier, des agences indépendantes, l'armateur, etc.

Le matériel

Dans un chantier naval, on trouve tout le matériel permettant de lever, isoler, etc., le navire ou certains de ses composants, par exemple :

  • Un Ă©lĂ©vateur Ă  bateau (ex: 1200 tonnes).
  • Une cale sèche (ex: 195m de long et 27m de large).
  • Un bassin de radoub (ex: 420m de long et 80m de large).
  • Des grues sur rails (ex: 80 ou 150 tonnes).
  • Des grues flottantes (ex: 60 ou 120 tonnes).
  • Un dock flottant (ex: capacitĂ© de levage de 60 000 tonnes).

Les risques pour la santé et les préventions

La construction et la réparation navales font partie des industries les plus dangereuses.

Comme d'autres types d'industries, les chantiers navals ont mis en place des Plans de Prévention (par exemple MANUEL HSE) afin de 1) répertorier les risques inhérents à leur métier et 2) mettre en œuvre des procédures adaptées pour travailler en sécurité.

Par ailleurs des Plans de Coordination et/ou "Check-List" sont systématiquement mis en œuvre avant le début des travaux et mis à jour régulièrement (au moins quotidiennement en réparation navale).

Au niveau physique, les ouvriers sont exposés

  • aux Ă©carts extrĂŞmes de tempĂ©rature et aux diffĂ©rences climatiques dans les travaux extĂ©rieurs;
  • aux risques d'Ă©lectrocution;
  • aux problèmes liĂ©s Ă  la manipulation de matĂ©riel lourd et encombrant.

Au niveau chimique, ils doivent être protégés

  • des poussières provenant du sablage ;
  • des fumĂ©es et gaz Ă©manant des opĂ©rations de soudage, brĂ»lage, etc. ;
  • du risque d'anoxie (manque d'oxygène) rĂ©sultant d'oxydation dans des compartiments fermĂ©s ou de prĂ©sence d'autres gaz (gaz inerte, hydrocarbures, gaz de soudage, etc.) ;
  • des divers substances toxiques provenant des divers produits chimiques utilisĂ©s (matĂ©riaux isolants, peintures, solvants, huiles, graisses, pigments, rĂ©sines, etc.).

L'application stricte des procédures en vigueur doit normalement éviter l'exposition à l'amiante (risque amiante surtout sur les navires anciens).

Préventions

Il est donc souvent obligatoire de porter un équipement respiratoire approprié et une protection intégrale, et toujours obligatoire de porter un casque, des gants et des chaussures de sécurité. La plupart des travaux étant très bruyants, le port d'une protection auditive peut être indispensable. Le risque de lésions oculaires étant très présent (ultraviolet, infrarouge, poussières, éclats et produits chimiques) il est souvent exigé une protection adéquate.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • BIT. EncyclopĂ©die de sĂ©curitĂ© et de santĂ© au travail (volume III). Genève.
    • Chicot, E. (1960). Construction du navire de commerce. Éditions maritimes et coloniales.
    • Taylor, DA. (1992). Merchant ship construction. Marine managment (holdings).

    Articles connexes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.