Réformes Kansei
Les réformes Kansei (寛政の改革, Kansei no kaikaku) sont une série de changements politiques réactionnaires mis en œuvre dans le Japon de la fin du XVIIIe siècle[1].
Contexte
À l'été 1787, Matsudaira Sadanobu est nommé premier conseiller du shogun (rōjū) et tôt l'année suivante, régent du 11e shogun, Tokugawa Ienari[2]. En tant que premier décisionnaire administratif dans la hiérarchie du bakufu, il est en position d'effectuer un changement radical et ses premiers actes représentent une rupture agressive avec le passé récent.
Les efforts de Sadanobu sont concentrés sur le renforcement du gouvernement en revenant sur nombre des pratiques politiques devenues monnaie courante durant le régime du précédent shogun, Tokugawa Ieharu. Ce vaste ensemble de changements et de nouvelles initiatives est connu sous le nom de « réformes Kansei ».
La politique de Sadanobu peut s'interpréter comme une réponse réactionnaire aux excès de son prédécesseur, Tanuma Okitsugu[3].
En 1790 (Kansei 2), le shogunat adresse à Hayashi Kinpō, le recteur de l'académie confucéenne d'Edo, un édit d'« Interdiction de l'enseignement des études hétérodoxes » (kansei igaku no kin)[4].
Conséquences
Le résultat en est que les réformes libérales mises en œuvre au sein du bakufu par Tanuma, et l'assouplissement du sakoku (politique japonaise de portes closes et de strict contrôle des commerçants étrangers) sont inversées ou bloquées[5].
Les interventions du shogunat se révèlent être une réussite partielle. Des facteurs naturels tels que la famine, les inondations et autres désastres aggravent quelques-unes des conditions que le shogun entendait améliorer.
Cet important mouvement de remise en cause politique est accompagné de trois autres réformes durant la période Edo : les réformes Kyōhō (1716–1736), les réformes Tenpō des années 1830 et les réformes Keiō (1866–1867)[6].
Bibliographie
- John Whitney Hall, John Whitney. (1955). Tanuma Okitsugu: Forerunner of Modern Japan, 1719-1788. Cambridge: Harvard University Press.
- Nosco, Peter. (1997). Confucianism and Tokugawa Culture. Honolulu: University of Hawaii Press. (ISBN 0-8248-1865-2)
- Timon Screech, Timon. (2006). Secret Memoirs of the Shoguns: Isaac Titsingh and Japan, 1779-1822. London: Routledge. (ISBN 0-7007-1720-X)
- Totman, Conrad. (1967). Politics in the Tokugawa Bakufu, 1600-1843. Cambridge: Harvard University Press. (ISBN 0-674-68800-7) [réimprimé par University of California Press, Berkely, 1988. (ISBN 0-520-06313-9)]
- Traugott, Mark. (1995). Repertoires and Cycles of Collective Action. Durham, North Carolina: Duke University Press. (ISBN 0-8223-1527-0 et 978-0-8223-1527-8); (ISBN 0-8223-1546-7 et 978-0-8223-1546-9); OCLC 243809107
Voir aussi
- Édit de Kansei
- Réformes Kyōhō, 1716–1736
- Réformes Tenpō, 1830–1844
- Réformes Keiō, 1864–1867
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kansei Reforms » (voir la liste des auteurs).
- Dans la formulation « réformes de Kansei », le nomKansei renvoie à la nengō (ères du Japon) après l'ère Tenmei et avant l'ère Kyōwa. En d'autres termes, les réformes Kansei ont eu lieu durant l'ère Kansei, ère qui couvre les années allant de 1789 à 1801
- Totman, Conrad. Politics in the Tokugawa Bakufu. Berkeley: University of California Press, 1988, p. 224
- Hall, J. (1955). Tanuma Okitsugu: Forerunner of Modern Japan, 1719-1788. p. 131-142.
- Nosco, Peter. (1997). Confucianism and Tokugawa Culture, p. 20.
- Screech, T. (2006). Secret Memoirs of the Shoguns: Isaac Titsingh and Japan, 1779-1822, p. 148-151, 163-170, 248.
- Traugott, Mark. (1995). Repertoires and Cycles of Collective Action, p. 147.