Quemuenchatocha

Il a dix-huit ans lorsqu'il accède au trône. Il succède alors à Michuá (en) à la tête de la Muisca du nord. Son règne est cruel. Lorsque les conquérants espagnols approchent de la capitale Hunza, ils trouvent une colline avec des poteaux où des corps pendent et lui donnent le nom de Cerro de la Horca[1].

Son prédécesseur Michuá et leurs ennemis éternels de la Muisca du sud, dirigée par la psihipqua Saguamanchica (en) sont morts à la bataille de Chocontá en 1490. Quemuenchatocha succède au trône pour la Muisca du nord basée à Hunza alors que Nemequene accède à celui de la Muisca du sud, gouvernée depuis Muyquytá. Pour arrêter la politique d'expansion vers le nord de leurs ennemis du sud, Quemuenchatocha demande l'aide des caciques de Gámeza, Sugamuxi, Tundama et Sáchica. En 1514, pour éviter la perte de sang, il propose de ne combattre que d'homme à homme. Cette idée ne prend pas. Nemequene remporte la bataille de l'Arroyo de las Vueltas mais y est mortellement blessé. Les troupes du sud se retirent et installent le nouveau souverain Tisquesusa. L'iraca (en) Sugamuxi (en) négocie une trêve entre les factions nord et sud de la Muisca qui tient jusqu'à l'arrivée des Espagnols en 1537[2].

Lors de l'avancée des Espagnols, au lieu de les combattre, il essaie de leur faire plaisir avec des cadeaux tout en cachant les riches trésors de la Muisca, célèbres pour le commerce d'émeraudes et de vastes quantités d'or. Il interdit à son peuple de montrer aux futurs conquérants espagnols le chemin de sa forteresse et impose des sanctions sévères pour cela[3].

La stratégie ne fonctionne pas. Le 20 août 1537, les conquérants espagnols, conduits par Gonzalo Jiménez de Quesada, trouvent Quemuenchatocha assis sur son trône orné d'or, d'émeraudes et d'étoffes précieuses. Il est fait prisonnier et déporté à Suesca. Il parvient à s'enfuir au village de Ramiriquí où il meurt peu de temps après. Suivant les règles d'héritage de Muisca, son neveu Quiminza (en) lui succède[1].