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Puits Pigeot

Situé sur la commune de la Ricamarie, le Puits Pigeot fut jusqu'en 1983, le dernier puits de mine en activité sur le bassin houiller de la Loire. Sa tour d'extraction fut dynamitée le , marquant ainsi la fin d'une époque pour la région stéphanoise.

Un grand puits de concentration

Le , la Compagnie de Montrambert et le Béraudière décide la construction d'un nouveau puits : le fonçage commence en novembre 1933. L'installation de ce nouveau puits avait pour but de concentrer l'extraction du charbon de la division Montrambert. En effet, les puits alentour de conception plus ancienne (puits Devilaine, puits Marseille) ne pouvaient à eux seuls assurer l'exploitation. Au chevalement métallique de type AEG Demag se substituera, pour des questions de coût, une tour d'extraction dont la conception est confiée à l'entreprise Freyssinet-Limousin(mai 1934). Le coffrage du puits est progressivement mis en place et le niveau de la mer est atteint.

Le fonçage du puits est terminé à la côte - 461 sous le niveau de la mer, ce qui fait de lui le puits le plus profond du bassin.

À la fin des années 1960, le puits concentre le lavage du charbon produit sur l'ensemble du bassin. Le transport est alors assuré par un réseau dense dont certains vestiges sont encore visible aujourd'hui :

  • Il est alors reliĂ© au puits des Combes par un tapis convoyeur de 1,2 km.
  • Il fut reliĂ© au puits Couriot et au reste du bassin par une galerie Ă  travers-banc (longue de km, cotes : -241 Ă  Couriot, -314 Ă  Pigeot) creusĂ©e entre 1962 et 1969.
  • Un embranchement ferroviaire reliĂ© Ă  la ligne St.-Étienne/Le Puy constituĂ© de 12 voies ferrĂ©es en Ă©pi.
  • La route nationale 88.

À la suite de la concentration sur Pigeot, au début des années 1950 les puits les plus anciens du bassin devenus obsolètes cessent leur activité :

  • Fendue de Lyon et puits de l'Ondaine en 1951
  • Puits St.-Pierre et Ste.-Marie en 1952

Chronologie

  • 1933 : dĂ©but du fonçage du puits.
  • 1935: coffrage du puits
  • 1937 : le fonçage du puits atteint la cĂ´te - 461 sous le niveau de la mer
  • 1941 : commencement des essais de la machine d'extraction Alsthom.
  • 1942 : dĂ©but de l'extraction, les installations du jour sont mises en service.
  • 1950 : installation des lavoirs et construction de la centrale Ă©lectrique du Bec.
  • 1952 : mise en service de la cokerie de la Silardière.
  • 1960 : la liaison Flotard-Pigeot Ă  (+ 320 au-dessus du niveau de la mer) achève la concentration du secteur Montrambert.
  • 1963-1968 : l'ultime phase de concentration du bassin. Ă€ l'ouest, la mise en service de la liaison Issac-Montrambert dĂ©tourne le charbon de la cote - 136 au puits Pigeot condamnant Ă  terme le puits Charles. Ă€ l'est, le puits Couriot est reliĂ© Ă  Pigeot.
  • 1968 : les lavoirs de Pigeot traitent l'ensemble du charbon produit sur le bassin.
  • 1983 : fin de l'activitĂ©.

Équipements et personnel

Il Ă©tait le puits le plus profond du bassin de la Loire : 1 005,36 m (grâce Ă  un puits de 870 m associĂ© un plan inclinĂ©). La cote jour Ă©tait situĂ©e + 544,20 m, le fond du puits atteignait la cĂ´te - 461,16 m sous le niveau de la mer. Le transport et l'extraction du charbon y Ă©taient assurĂ©s par des bennes de 630 litres, en convoi de 25, tirĂ©es par des trolleys Ă©lectriques. La tour d'extraction en bĂ©ton haute de 67 m, lourde de 7 000 tonnes abritait Ă  son sommet une machine d'extraction Ă  poulie KĹ“ppe permettant de remonter 7 200 kg de charbon Ă  chaque cordĂ©e. En 1968, on augmenta la puissance de la machine (2 fois 2 240 chevaux) et les bennes furent remplacĂ©es par des berlines de 3 000 litres (parmi les plus grosses du bassin).

En 1946, 1 300 personnes y assuraient quotidiennement l'extraction de 6 000 tonnes de charbon. En 1982, ce n'Ă©tait plus que 185 mineurs pour 900 tonnes.

L'abattage du charbon était effectué par la technique du soutenement marchant associé au soutirage sur les couches puissantes.

Les vestiges

Si la plus grande partie des Ă©quipements ont disparu il reste aujourd'hui quelques traces :

  • les anciens bâtiments d'administration ont Ă©tĂ© cĂ©dĂ©s Ă  la communautĂ© musulmane et abritent une mosquĂ©e.
  • le crassier St.-Pierre : haut de 80 m, il est le plus volumineux mais aussi le plus discret des crassiers du bassin de la Loire. En effet, contrairement au crassiers de Michon et de l'Eparre il a Ă©tĂ© conçu selon des normes paysagères qui l'intègre dans les coteaux voisins. Ă€ la fin de l'activitĂ©, il reprĂ©sentait 7 millions de tonnes de matĂ©riaux. Il est exploitĂ© pour ses schistes rouges depuis 1989 par l'entreprise SMTV filiale de Eurovia qui conçoit - entre autres - des revĂŞtements de chaussĂ©e. Ă€ terme, il aura totalement disparu d'ici une quinzaine d'annĂ©es.

Sources

  • M. BEDOIN, Le patrimoine minier stĂ©phanois, guide de promenade Tome II, Roche-la-Molière, 1982.
  • 3 PAS Ricamarie Cote 640, ouvrage collectif, Les cahiers de La Rotonde, Publication de l’universitĂ© de Saint-Étienne, 2001.
  • C. CHERRIER, La Ricamarie Une ville, des hommes. ed. Ville de La Ricamarie, 1993.

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