Prologue et autres textes
Prologue & autres textes est un recueil de plusieurs textes courts écrits par Bernard-Marie Koltès, et publiés de manière posthume en 1991.
Résumé
Le livre se décompose en trois grandes parties. La première est une longue nouvelle fragmentée, intitulée Prologue, qui montre la naissance et l'évolution d'un personnage appelé Mann. Ce texte n'est ni réellement une pièce de théâtre, comme Koltès a l'habitude d'en faire, ni un roman. La vie de Mann est racontée par les différentes personnes qui l'ont côtoyé durant toute sa vie : depuis le premier texte appelé Nom de l'Homme, jusqu'au dernier intitulé Hymne au battement éternel, qui se veut être une métaphore de l'éternité.
On trouve ensuite deux nouvelles, ainsi qu’une série de courts textes en toute fin de recueil qui se nomment Out et Home.
Analyse
Les différents textes se découpent en trois grandes parties. Le premier est un long récit, qui retrace l’histoire d’un homme d’abord sans nom, puis que l’on nomme Mann ; ensuite, il s’agit de retracer son histoire et sa rencontre avec un certain Ali[1]. Le metteur en scène Muriel Pascal rappelle l'importance du soliloque dans Prologue ainsi que dans la totalité de l'œuvre de Koltès, et à quel point celle-ci est récurrente[2].
Ce premier long texte était à l'origine le début d'un roman que Koltès projetait d'écrire, cependant sa rédaction a été interrompue à cause de divers projets théâtraux : Tabataba, Dans la solitude des champs de coton et Roberto Zucco[3].
Références à l'œuvre
Le dernier texte, intitulé Home, est une référence claire à une célèbre pièce de l’auteur : “Si un chien rencontre un chat [...] ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par la fatalité face à face, [...] il n’existe rien d’autre entre eux que de l’hostilité, qui n’est pas un sentiment, mais un acte, un acte d’ennemis, un acte de guerre sans motif[4]”. Cela rappelle l’introduction de Dans la solitude des champs de coton, qui relate la rencontre de deux hommes, une nuit, et qui après s’être confrontés verbalement, finiront par passer à l’acte. Ce texte, extrait de Prologue, semble être une première étude, fondatrice, de ce qui formera l’essence de la pièce, quelques années plus tard. D'ailleurs, Patrice Chéreau se servira de cette interprétation pour sa mise en scène de la pièce[5].
Aussi, l’un de ces textes a été rédigé pendant un voyage que fera Koltès en Amérique du Sud. Lors d’un séjour à Tikal, au Guatemala, il écrira le début de Combat de nègre et de chiens, ainsi que la nouvelle intitulée Moustiquaires ordinaires à l’Hôtel Santana, en septembre-[6], qui raconte la vie nocturne d’un hôtel imaginaire, l’Hôtel del Lago.
Notes & références
- Bernard-Marie Koltès, Prologue, Paris, Éditions de Minuit, 1991, p. 9.
- « Prologue de Bernard-Marie Koltès », sur www.theatre-contemporain.net (consulté le )
- « Prologue, France Culture », sur France Inter (consulté le )
- Bernard-Marie Koltès, Prologue, Paris, Éditions de Minuit, 1991, p. 122.
- « Patrice Chéreau dans Le Magazine Littéraire », sur Le Magazine Littéraire (consulté le )
- Brigitte Salino, Bernard-Marie Koltès, Paris, Stock, 2009, p. 151.