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Profanation du nom de Dieu

La profanation du nom de Dieu (hĂ©breu חילול השם, hilloul hashem « dĂ©sĂ©cration du nom Â») dĂ©signe dans le judaĂŻsme ce qui survient lorsqu’un ou des Juifs, Ă©lus par Dieu pour porter tĂ©moignage de sa providence, son enseignement et ses voies, portent atteinte Ă  son honneur par leur comportement ou du fait de la situation dans laquelle ils se trouvent.

Profanation du nom de Dieu
Sources halakhiques
Textes dans la Loi juive relatifs Ă  cet article
Bible LĂ©vitique 22:32
Talmud de Babylone Yoma 86a
Sefer Hamitzvot lav n°63
Sefer HaHinoukh mitzva n°295
Mishné Torah Hilkhot Yessodei Hatorah 5
Choulhan Aroukh Yore Dea, chap. 157:1

Antithèse de la sanctification du nom de Dieu (kiddoush hashem), le hilloul hashem est considéré dans le judaïsme rabbinique comme une faute éthique ou ontologique du plus haut degré que le repentir lui-même ne permet pas d’effacer.

Le hilloul hashem dans les sources juives

Dans la Bible hébraïque

L’interdiction du hilloul hashem est énoncée en Lévitique 21-22, une première fois à l’intention des prêtres (Lévitique 21:6 & 22:2), une seconde fois pour l’assemblée d’Israël (Lévitique 22:32-33) :

« Avertis Aaron et ses fils d'être circonspects à l'égard des saintetés des enfants d'Israël, pour ne pas profaner mon saint nom en profanant ce que ceux-ci me consacrent: je suis l'Éternel. »

« Ne profanez point mon saint nom afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël, moi, l'Éternel qui vous sanctifie, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour devenir votre Dieu, moi l'Éternel. »

Ces formulations générales ont été précédées par deux exemples concrets, l’idolâtrie au Moloch (Lévitique 18:21 & 20:3) et le faux serment au nom de Dieu dans un tribunal (Lévitique 19:12).

Le hilloul hashem est associé à d’autres comportements dans la littérature prophétique, Dieu reprochant à Israël par la bouche de Jérémie d’avoir outragé son nom en reprenant les esclaves libérés lors du Jubilé (Jérémie 34:16), par celle d’Ézéchiel de lui faire des offrandes qui sont en réalité destinées aux idoles (Ézéchiel 20:39) et par celle d’Amos de s'adonner à l'extorsion des pauvres et à l'immoralité lorsque « le fils et le père fréquentent la prostituée » (Amos 2:7). Dans tous ces exemples, le peuple d’Israël est fustigé pour avoir diminué le nom de Dieu au sein de son assemblée[1].

Par ailleurs, ÉzĂ©chiel revient frĂ©quemment sur un autre type de profanation du nom, suscitĂ© par l'humiliation d’IsraĂ«l, y compris par sa simple prĂ©sence, au milieu des nations : c’est afin de ne pas profaner davantage son nom aux yeux des nations que Dieu envoie la dĂ©livrance aux HĂ©breux en Égypte malgrĂ© leurs idolâtrie (ÉzĂ©chiel 20:9) et pour la mĂŞme raison que leur anĂ©antissement « parce qu'ils avaient mĂ©prisĂ© mes règlements, refusĂ© de suivre mes lois et profanĂ© mes sabbats Â» est commuĂ© en une traversĂ©e de quarante ans dans le dĂ©sert (ÉzĂ©chiel 20:14-15) ; c'est enfin afin de rĂ©tablir la saintetĂ© de son nom profanĂ© qu’il enverra une nouvelle fois la dĂ©livrance aux IsraĂ©lites exilĂ©s et non pas leurs mĂ©rites (ÉzĂ©chiel 36:20-24) car, s'il en Ă©tait autrement, les nations mettraient en doute sa puissance ou sa fidĂ©litĂ© aux alliances contractĂ©es avec IsraĂ«l[1].

Dans la littérature rabbinique

Les rabbins invoquent occasionnellement la profanation du nom pour justifier la plaidoirie d’Abraham en faveur de Sodome devant Dieu[2] ou pour expliquer qu'Absalom n'a pas pu tuer David. Cependant, l'emphase a principalement porté sur les aspects personnels et éthiques du hilloul hashem.

Notes et références

Article connexe

Annexes

Bibliographie

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