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Prince héritier du Japon

Le prince hĂ©ritier du Japon (皇ć€Ș歐, Kƍtaishi, littĂ©ralement « grand fils de l’empereur ») est le titre donnĂ© au fils aĂźnĂ© de l’empereur du Japon et donc son hĂ©ritier, premier dans l’ordre de succession au trĂŽne du chrysanthĂšme.

Prince héritier du Japon
皇ć€Ș歐
(ja) Kƍtaishi
皇歐
(ja) Kƍshi
Image illustrative de l’article Prince hĂ©ritier du Japon
Sceau du prince impérial

Image illustrative de l’article Prince hĂ©ritier du Japon
Titulaire actuel
Fumihito d'Akishino
depuis le
(2 ans, 7 mois et 22 jours)

Site internet http://www.kunaicho.go.jp

Depuis le , date d’accession au trĂŽne de l'empereur Naruhito, le titre de prince hĂ©ritier est officiellement vacant, ce dernier n'ayant pas de fils. En revanche, le titre alternatif de Kƍshi (皇歐), littĂ©ralement « fils d'empereur Â», est confĂ©rĂ© au frĂšre du nouvel empereur, le prince Fumihito d'Akishino, en 2020, avec les mĂȘmes obligations et le mĂȘme rang protocolaire qu'un Kƍtaishi. Le titre de Kƍshi sera Ă©galement officiellement traduit par « prince hĂ©ritier Â»[1].

Titulature

L’hĂ©ritier prĂ©somptif de la couronne n’obtient ce titre qu’à un certain Ăąge (l’empereur Taishƍ Ă  seulement 8 ans, Shƍwa Ă  16 ans, et Akihito un mois avant son dix-huitiĂšme anniversaire), ou encore, s’il est dĂ©jĂ  adulte au moment de l’accession au trĂŽne de son pĂšre, quelques annĂ©es aprĂšs celles-ci et son intronisation officielle (ce fut le cas de Naruhito, officialisĂ© Kƍtaishi le jour de son trente-et-uniĂšme anniversaire en 1991, deux ans aprĂšs l’accession au trĂŽne et trois mois aprĂšs l’intronisation d’Akihito). La loi de la maison impĂ©riale de 1947 a Ă©tabli l'Ăąge minimum pour obtenir le titre Ă  18 ans (article 22[2]), soit deux ans avant la majoritĂ© lĂ©gale. La cĂ©rĂ©monie traditionnelle d’investiture du prince hĂ©ritier est appelĂ©e le Rit’taishi no Rei (立ć€Șć­ăźç€Œ), littĂ©ralement « cĂ©rĂ©monie d’avĂšnement du premier fils ». Pour le futur avĂšnement du prince Fumihito, actuel hĂ©ritier du trĂŽne, le , la cĂ©rĂ©monie va ĂȘtre adaptĂ©e Ă  son titre particulier et dĂ©signĂ©e comme Rik'kƍshi no Rei (ç«‹çš‡ć­ăźç€Œ), soit littĂ©ralement « cĂ©rĂ©monie d'avĂšnement du fils d'empereur Â». À cette occasion, il perd son titre de complaisance donnĂ© Ă  la naissance par l’empereur (pour le prĂ©cĂ©dent prince hĂ©ritier et actuel empereur, il s’agissait du prince Hiro-no-miya æ”©ćźź) mais conserve son prĂ©nom qu’il perdra Ă  jamais lorsqu’il deviendra empereur.

Comme n’importe quel autre prince impĂ©rial, il est alors autorisĂ© Ă  fonder sa propre maison princiĂšre, systĂ©matiquement appelĂ© TƍgĆ« (æ±ćźź, littĂ©ralement « maison de l’Est »), comprenant son Ă©pouse, ses enfants mineurs et ses filles jusqu’à leur mariage, et disposant de son propre personnel (chambellans, dames de compagnie, mĂ©decins personnels). Il est alors officiellement titrĂ© Son Altesse impĂ©riale le prince hĂ©ritier [PrĂ©nom] (皇ć€Ș歐 [PrĂ©nom] æźżäž‹, kƍtaishi [PrĂ©nom] denka).

Bien que Kƍtaishi soit le titre officiel, d’autres noms apparaissent dans les sources pour dĂ©signer le prince hĂ©ritier :

  • TƍgĆ« ou Higashi-no-miya (æ±ćźź), littĂ©ralement « palais de l’Est » ou « maison de l’Est », terme pouvant ainsi dĂ©signer Ă  l’origine tout Ă  la fois la partie du complexe palatal impĂ©rial oĂč le prince hĂ©ritier demeure avec sa suite (aujourd’hui, la rĂ©sidence officielle du prince hĂ©ritier est appelĂ©e TƍgĆ«-gosho ou « palais du TƍgĆ« Â»), la maison du prince hĂ©ritier (sa famille et ses domestiques, le seul sens Ă  garder un aspect officiel aujourd'hui) et le prince lui-mĂȘme ;
  • ShungĆ« ou Haru-no-miya (æ˜„ćźź), pouvant se traduire par « palais du Printemps » ou « maison du Printemps », synonyme de TƍgĆ«.

De plus, le titre variait initialement si jamais le prince hĂ©ritier n’était pas le fils de l’empereur, mais un autre membre de la maison impĂ©riale du Japon qui arrivait en tĂȘte de l’ordre de succession. Ainsi, s’il s’agissait de :

  • son petit-fils, il Ă©tait titrĂ© Kƍtaison (皇ć€Șć­«, littĂ©ralement « grand petit-fils de l’empereur ») ;
  • son frĂšre cadet, il Ă©tait titrĂ© Kƍtaitei (皇ć€ȘćŒŸ, littĂ©ralement « grand frĂšre de l’empereur »), ou, dans le futur, Kƍshi (皇歐, littĂ©ralement « fils d’empereur »), sera le titre portĂ© par l'actuel hĂ©ritier prĂ©somptif, le prince Fumihito ;
  • son neveu, il Ă©tait titrĂ© Kƍtaioi (皇ć€Ș甄, littĂ©ralement « grand neveu de l’empereur »).

Toutefois, la loi de la maison impĂ©riale de 1889, puis celle de 1947, ne reconnaĂźt comme pouvant porter le titre d’hĂ©ritier impĂ©rial que le fils (Kƍtaishi) ou le petit-fils (Kƍtaison) de l’empereur (article 8 de la loi de 1947[2]). Les frĂšres et neveux peuvent toujours accĂ©der au trĂŽne si leur frĂšre/oncle n'a pas de descendance, et un statut particulier a Ă©tĂ© prĂ©vu pour l'actuel hĂ©ritier, le prince Fumihito, qui sera officiellement traduit Ă  l'international par « prince hĂ©ritier Â». De plus, la pratique de l’adoption ayant Ă©tĂ© interdite, il s’agit forcĂ©ment du fils biologique du souverain. Le dernier Ă  avoir portĂ© le titre de Kƍtaitei fut le prince Satohito (futur empereur Reigen), frĂšre cadet et hĂ©ritier de l’empereur Go-Sai, de 1654 Ă  sa propre accession au trĂŽne en 1663.

Fonctions

Le rĂŽle du prince hĂ©ritier, comme de tous les membres de la famille impĂ©riale, est dĂ©fini par la loi de la maison impĂ©riale de 1947. Sa principale fonction est d’ĂȘtre, comme son nom l'indique, l’hĂ©ritier impĂ©rial, et donc de succĂ©der Ă  l’empereur le jour mĂȘme de sa mort.

En cas d’incapacitĂ© momentanĂ©e (pour maladie, mentale ou physique), le prince hĂ©ritier remplit les obligations officielles du souverain : l’ancien prince hĂ©ritier Naruhito remplaça ainsi son pĂšre du 18 janvier au , l’empereur Akihito Ă©tant en convalescence aprĂšs une opĂ©ration de la prostate. Si cette incapacitĂ© semble se prolonger sur une pĂ©riode indĂ©terminĂ©e, le Conseil de la maison impĂ©riale (prĂ©sidĂ© par le Premier ministre) dĂ©cide la mise en place d’une rĂ©gence assumĂ©e, s’il est majeur et lui-mĂȘme en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux, par le prince hĂ©ritier (article 17 de la loi de 1947[2]). Ce fut le cas pour la derniĂšre fois par le prince hĂ©ritier Hirohito, futur empereur Shƍwa, au nom de son pĂšre l’empereur Taishƍ atteint d’une maladie cĂ©rĂ©brale, du Ă  sa propre accession au trĂŽne le .

Le prince hĂ©ritier remplit un rĂŽle Ă©galement protocolaire dans un certain nombre d’évĂšnements ou de manifestations nationales ou internationales. Il est traditionnellement prĂ©sent, avec sa famille et celles de ses frĂšres et sƓurs (si elles sont encore membres de la famille impĂ©riale) sur le balcon du Kƍkyo, aux cĂŽtĂ©s du couple impĂ©rial, pour saluer la foule Ă  l’occasion de la fĂȘte nationale japonaise, le Tennƍ Tanjƍbi qui fĂȘte l’anniversaire de l’empereur. Il est Ă©galement prĂ©sent le jour du Nouvel An, ou pour accueillir les hĂŽtes officiels Ă©trangers du Japon, et participe aux grandes rĂ©ceptions d’État. Il donne une confĂ©rence de presse annuelle Ă  l’occasion de son anniversaire. Il assiste l’empereur dans un certain nombre de cĂ©rĂ©monies religieuses traditionnelles japonaises. Il reprĂ©sente Ă©galement le Japon dans de nombreux dĂ©placements Ă  l’étranger, tout particuliĂšrement lors des sacres des nouveaux souverains ou autres cĂ©rĂ©monies princiĂšres ou royales (noces, funĂ©railles). Akihito fut le premier prince hĂ©ritier Ă  voyager Ă  l’étranger Ă  l’occasion du sacre de la reine Élisabeth II Ă  Londres le [3].

RĂ©sidences

La rĂ©sidence officielle du prince hĂ©ritier est systĂ©matiquement appelĂ©e palais du TƍgĆ« (æ±ćźźćŸĄæ‰€, TƍgĆ«-gosho, littĂ©ralement « palais impĂ©rial de la maison de l'Est Â», signifiant « palais du prince hĂ©ritier »).

De 1909 Ă  1952, la rĂ©sidence officielle du prince hĂ©ritier fut l’actuel palais d'Akasaka, construit de 1899 Ă  1909 dans le quartier du mĂȘme nom et l’arrondissement de Minato Ă  Tokyo, aujourd’hui demeure rĂ©servĂ©e pour les hĂŽtes officiels du Japon (depuis 1974). Les hĂ©ritiers qui y ont rĂ©sidĂ© furent le prince Yoshihito, futur empereur Taishƍ, de 1909 Ă  1912, puis son fils le prince Hirohito, futur empereur Shƍwa, de 1916 Ă  1926.

De 1952 Ă  2019, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par une demeure plus modeste et plus moderne faisant partie du vaste domaine d’Akasaka oĂč est rĂ©unie la plupart des rĂ©sidences des autres membres de la famille impĂ©riale, toujours Ă  Minato. Il s’agissait Ă  l’origine, sous le nom de palais ƌmiya, de la rĂ©sidence de l’ancienne impĂ©ratrice douairiĂšre Teimei, veuve de l’empereur Taishƍ, jusqu’à sa mort en 1951. Elle fut adoptĂ©e l’annĂ©e suivante comme rĂ©sidence, sous le nom de TƍgĆ«, par le prince hĂ©ritier Akihito, l’actuel empereur, qui l’a occupĂ© avec sa famille de 1952 Ă  son accession au trĂŽne en 1989. C’est lĂ  que les actuels empereur et impĂ©ratrice honoraires ont Ă©levĂ© leurs enfants (les premiers membres de la famille impĂ©riale directement Ă©levĂ©s par leurs parents plutĂŽt que par des chambellans de la cour). De 1991 Ă  2019, le TƍgĆ« est la rĂ©sidence officielle du prince hĂ©ritier et actuel empereur, Naruhito, et de sa famille. AprĂšs l'abdication d'Akihito le , il est prĂ©vu qu'il retourne vivre avec son Ă©pouse en 2020 dans cette rĂ©sidence qui prendra alors le nom de « palais impĂ©rial Sentƍ Â» (ä»™æŽžćŸĄæ‰€, Sentƍ-gosho, littĂ©ralement « palais impĂ©rial de l'ermitage Â»), dĂ©nomination qui a toujours Ă©tĂ© donnĂ©e aux demeures des empereurs abdiquĂ©s[4].

Notes et références

Articles connexes

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