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Prasat Sdok Kok Thom

Le temple khmer de Sdok Kok Thom a été construit au XIe siècle. Ses ruines se trouvent dans la province de Sa Kaeo dans l'est de la Thaïlande, au milieu de la forêt, à l'écart de la grand-route entre les villes d'Aranyaprathet et Ta Phraya, un peu avant la frontière avec le Cambodge.

Prasat Sdok Kok Thom
Vue d'ensemble depuis la chaussée d'entrée
Époque de construction
Constructeur
Style
Localisation
Coordonnées
13° 50′ 37″ N, 102° 44′ 15″ E
Carte
Principaux sites khmers

Construit en grès et en latérite, Sdok Kok Thom est petit en comparaison des autres anciens temples khmers du nord-est de la Thaïlande. Sa valeur, pour les archéologues, réside dans le fait qu'on le considère comme un chaînon manquant dans l'étude de l'ancienne civilisation khmère.

On a en effet retrouvé dans le temple de Sdok Kok Thom une stèle, datée de 1053, capitale dans l'épigraphie khmère, qui énonce la chronologie des anciens souverains du Cambodge, depuis l'accession au trône de Jayavarman II en 802 de notre ère, jusqu'à Udayādityavarman II qui régnait en 1053. On lit notamment dans le texte de cette stèle que Jayavarman II a passé quelque temps en captivité à Java (dans l'actuelle Indonésie) avant de revenir au Cambodge et se faire proclamer roi en 802.

C'est Jayavarman II qui au IXe siècle, introduisit le culte du dieu-roi (devaraja) dans le brahmanisme. Désormais, le roi est la représentation de Shiva, le dieu supérieur de la trinité brahmaniste : Brahma, Vishnu, Shiva. Le souverain doit être adoré comme une divinité, avec des rites formels dont l'observance, en ce qui concerne le temple de Sdok Kok Thom, a été confiée à une même famille de brahmanes qui les maintiendra pendant des siècles. Cette introduction est attestée par la stèle de Sdok Kok Thom, postérieure de 250 ans au règne de Jayavarman II, et n'est confirmée par aucun autre document. Shiva et le roi-dieu partagent le même symbole religieux, le lingam phallique.

Concernant cette stèle du temple de Sdok Kok Thom, à la suite d'une interprétation erronée, le « Mont Central » évoqué dans l'inscription avait été identifié comme étant le temple du Bayon, qui avait donc été classé comme shivaïte et parmi les plus anciens, selon Etienne Aymonier (1906) et Etienne Lunet de Lajonquiere (1911). Ce n'est que dans les années 1920-1930, avec les études de Louis Finot et Victor Gouloubew de l'École Française d'Extrême-Orient, que le temple de Phnom Bakheng a été identifié avec le Mont Central de l'inscription. Le roi constructeur de ce temple de Phnom Bakheng a ensuite été identifié comme étant Yasovarman Ier, (roi de 889 à 910) et fait explicitement référence à Jayavarman II comme fondateur de la première cité d'Angkor, le Bayon étant par la suite reconnu comme affecté au culte bouddhiste et construit ou remanié par Jayavarman VII à la fin du XIIe siècle.

La Thaïlande a lancé en 1995 un programme de 60 millions de bahts (1,25 million d'euros) pour la rénovation de Sdok Kok Thom, malgré les revendications du Cambodge sur le site. Le temple est actuellement en cours d'anastylose.

Photographies

  • Photos
  • La tour sanctuaire principale, vue depuis l'intérieur de la cour ; le site est en cours de restauration (mai 2010)
    La tour sanctuaire principale, vue depuis l'intérieur de la cour ; le site est en cours de restauration ()
  • Linteau en grès : Shiva dansant et kâla
    Linteau en grès : Shiva dansant et kâla
  • La chaussée qui accède au prasat
    La chaussée qui accède au prasat
  • Restes de linteau et fronton en grès
    Restes de linteau et fronton en grès
  • Détail d'un linteau : Shiva dansant
    Détail d'un linteau : Shiva dansant
  • Linteau de grès : Shiva supporté par deux lions (voir sujet similaire sur un linteau du Prasat Sikhoraphum)
    Linteau de grès : Shiva supporté par deux lions (voir sujet similaire sur un linteau du Prasat Sikhoraphum)
  • Le linteau en place, au-dessus de la porte en grès, décorée de colonnettes
    Le linteau en place, au-dessus de la porte en grès, décorée de colonnettes
  • La tour sanctuaire principale, restaurée par anastylose
    La tour sanctuaire principale, restaurée par anastylose
  • Linteau et fronton (tour sanctuaire principale)
    Linteau et fronton (tour sanctuaire principale)
  • Fronton en grès (tour sanctuaire principale) avec décorations de nagas
    Fronton en grès (tour sanctuaire principale) avec décorations de nagas
  • Détail d'un fronton: 2 étages de naga à cinq têtes
    Détail d'un fronton: 2 étages de naga à cinq têtes
  • Vue de la galerie de grès sur base de latérite depuis l'intérieur de l'enceinte
    Vue de la galerie de grès sur base de latérite depuis l'intérieur de l'enceinte
  • Nâga à cinq têtes
    Nâga à cinq têtes
  • Détail d'un fronton en grès: motif végétal
    Détail d'un fronton en grès: motif végétal
  • Nâga à cinq têtes
    Nâga à cinq têtes
  • Détail d'un fronton montrant le travail de restauration par anastylose
    Détail d'un fronton montrant le travail de restauration par anastylose
  • Sommet de la tour principale
    Sommet de la tour principale
  • Sommet de la tour principale montrant le travail de restauration par anastylose
    Sommet de la tour principale montrant le travail de restauration par anastylose
  • Gopura en grès sur base en latérite vu depuis l'intérieur de l'enceinte
    Gopura en grès sur base en latérite vu depuis l'intérieur de l'enceinte
  • Gopura en grès sur base en latérite vu depuis l'extérieur de l'enceinte
    Gopura en grès sur base en latérite vu depuis l'extérieur de l'enceinte
  • La tour principale et la galerie d'enceinte
    La tour principale et la galerie d'enceinte
  • Tour avant restauration
    Tour avant restauration
  • Un gopura avant restauration
    Un gopura avant restauration

Bibliographie

    • Michael Freeman, A guide to Khmer temples in Thailand & Laos, Rivers Books, 1996 (ISBN 974-89007-6-2)
    • Michael Freeman, Palaces of the Gods: Khmer Art & Architecture in Thailand, River Books, 2001 (ISBN 974-8303-19-5)
    • John Burgess, Stories in Stone: The Sdok Kok Thom Inscription and the Enigma of Khmer History, River Books, 2010 (ISBN 978-616-7339-01-6)
    • Yoshiaki Ishizawa, Along The Royal Roads To Angkor, Weatherhill, 1999 (ISBN 0-8348-0472-7)
    • Claude Jacques and Philippe Lafond, The Khmer Empire, River Books, 2007 (ISBN 974-9863-30-5)
    • Vittorio Roveda, Images of the gods: khmer mythology in Cambodia, Thailand and Laos, River Books, 2005 (ISBN 974-9863-03-8)
    • Betty Gosling, Origins of thai art, River Books, 2004 (ISBN 0-8348-0541-3)
    • Dupont, Pierre (avec G. Coedès), Les Stèles de Sdok Kok Thom, Phnom Sandak et Prah Vihar, BEFEO 43, 1943-46
    • Lunet de Lajonquière, Etienne, "Inventaire descriptif des monuments du Cambodge", 1901-1911
    • Aymonier, Etienne, "Le Cambodge", 1900-1906

    Lien externe

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