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Portrait de madame RĂ©camier

Le Portrait de madame Récamier est une peinture de Jacques-Louis David représentant Juliette Récamier assise sur un sofa. Le tableau commencé en fut laissé volontairement inachevé par David, quand il apprit que François Gérard avait lui aussi été commandité pour faire un portrait du même modèle.

Portrait de madame RĂ©camier
Artiste
Date
1800
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
174 Ă— 224 cm
Mouvement
No d’inventaire
INV 3708
Localisation

Histoire du tableau

David s'Ă©tait adjoint les services du jeune Ingres pour dessiner les accessoires[1]. InachevĂ©e, la toile demeure la propriĂ©tĂ© de l'artiste qui l'emmena dans son exil Ă  Bruxelles sans lui trouver acheteur[1]. Elle est acquise par l’État en 1826, Ă  la vente posthume du peintre, pour la somme de 6 180 F, lequel l'affecte au Louvre[1]. Elle est exposĂ©e Ă  l'Exposition universelle de 1889, puis dans Salle du Sacre qui rĂ©unit les Ĺ“uvres les plus cĂ©lèbres de David[1].

Description

Peinte Ă  l'âge de 23 ans, Juliette RĂ©camier (nĂ©e Jeanne Bernard) est la fille d’un conseiller de Louis XVI et a Ă©pousĂ© en 1793, Ă  l'âge de 15 ans, le fortunĂ© banquier Jacques-RosĂ© RĂ©camier. RenommĂ©e pour sa beautĂ© et son esprit, elle tient salon dans son hĂ´tel particulier situĂ© au 7 rue de la ChaussĂ©e-d'Antin actuelle, frĂ©quentĂ© notamment par Germaine de StaĂ«l et Benjamin Constant, jusqu'en 1803 oĂą le gouvernement le ferme car considĂ©rĂ© comme foyer de l’opposition au Premier consul[2].

De format allongé, le tableau représente Juliette Récamier semi-allongée sur une méridienne dans une posture sur le côté, le haut du corps tourné vers le spectateur dans un mouvement de torsion. Son regard fixe le peintre. Elle est vêtue d'une robe longue blanche à l'antique, dont le bas retombe en drapé sur le sol. Ses cheveux courts et bouclés sont ceints d'un large ruban, elle est pieds nus. Elle repose sur un sofa, son bras gauche s'appuie sur deux coussins, le droit est posé sur sa jambe. Au pied du canapé un tabouret, à la gauche du tableau un candélabre de style antique comme le reste du mobilier, assez spartiate. Le tableau n'est pas signé.

Analyse

Le haut du candélabre de style pompéien, marque le départ d’une diagonale qui suit la ligne du corps et donne à la composition son équilibre[2]. Le caractère inachevé du tableau permet d’apprécier la technique de David (une pâte travaillée subtilement pour le modèle, un frottis léger et vibrant pour le sol et le fond, des accords harmonieux de bleu et de jaune, d’ocre et de brun)[3].

Le tableau rompt avec le cadrage traditionnel des portraits, qui sont plus resserrés sur le visage des modèles. David crée ainsi une réelle distance entre le spectateur et la jeune femme à demi étendue, telle une patricienne romaine[3]. La sévérité à l’antique est atténuée par la grâce du modèle[3]. Le peintre Eugène Delacroix salue une la « psychologie subtile et peint un tableau au « singulier mélange de réalisme et d’idéal[2] ». Elle illustre l’ascension sociale ouverte à la bourgeoisie qui cherche à s’imposer en exploitant des valeurs et des représentations issues de l’Antiquité[2].

Postérité

Le peintre belge René Magritte parodia l’œuvre en 1951 dans le tableau Perspective : Madame Récamier de David, exposé au Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) et au Musée des beaux-arts du Canada, où il remplace le modèle par des cercueils[4].

Autre tableau

Portrait de madame Récamier ne doit pas être confondu avec Portrait de Juliette Récamier, peint vers 1805 par François Gérard, où le modèle pose assis sur une chaise de style étrusque, dans un décor qui rappelle celui d’une salle de bain antique [5].

Notes et références

  1. « Madame Récamier », tableauxcelebres.com (consulté le )
  2. Nathalie de La Ferrière-Alfsen, « Madame Récamier », histoire-image.org, (consulté le )
  3. Karine Huguenaud, « Portrait de Juliette Récamier », leparisien.fr, (consulté le )
  4. « Perspective: Madame Récamier de David », gallery.ca (consulté le )
  5. « Portrait de Juliette Récamier (1777-1849) », paris.fr (consulté le )

Liens externes

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