Port négrier de Bimbia
Le port négrier de Bimbia est un vestige de la traite négrière dont il représenterait 10% du trafic[1]. Il se trouve à Dikolo, une localité de Bimbia[2] au Cameroun.
Bimbia | ||
Arrivée à l'ancien marché aux esclaves | ||
Localisation | ||
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Pays | Cameroun | |
RĂ©gion | Sud-Ouest | |
DĂ©partement | Fako | |
Commune | Limbé II | |
Coordonnées | 3° 57′ 35″ nord, 9° 14′ 52″ est | |
Géolocalisation sur la carte : région du Sud-Ouest
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Histoire | ||
Époque | XVIe au XIXe siècle | |
Histoire
Rôle et Importance durant la traite négrière
Aux XVIIIe et XIXe siècles, des milliers d'esclaves déportés vers l'Amérique sont partis du comptoir de Bimbia, dans la localité de Dikolo, juché sur les hauteurs de la ville balnéaire de Limbé, dans le sud-ouest du Cameroun.
Découvert en 1987, Bimbia est un site culturel classé au patrimoine national par l’État camerounais, candidat au patrimoine mondial de l’Unesco. Des archéologues arpentent cette nouvelle "route de l’esclave" après qu’y ont été découverts de nombreux vestiges[3].
Authenticité du site
La mangeoire des esclaves, une auge oblongue sur laquelle il est possible d’observer des restes de chaîne métallique montrent les traces de la traite. Les ruines des structures restées méconnues sont dans un environnement hostile, entre collines, ravins, volcan et côte rocheuse. Les Isubus utilisaient ces obstacles naturels pour se cacher et se procuraient les esclaves dans l’arrière-pays.
Sur les ruines des bâtiments, se dressent encore de monumentaux pylônes de brique et de pierre. Des marques suggèrent que les captifs y étaient enchaînés. Les changements climatiques ont conduit à la baisse du niveau de l’eau.
Les pirogues récupéraient les prisonniers pour les parquer ensuite sur Nicholls Island, à quelque 300 m des côtes, où la profondeur des eaux permettait aux bateaux d’accoster.
Parties prenantes Ă la traite
Le roi Bilè, surnommé par les Anglais King William I of Bimbia, a convaincu les chefs des deux autres villages de l’État de prendre part au trafic même après l’abolition de l’esclavage.
Données de la traîte
Le port servi de zone de transit, d’entrepôt et de vente d’esclaves et de lieu d'embarquement des esclaves à venant ou en transit sur Bimbia.
La tradition orale, confirmée par des recherches, révèle que
- Douze ou treize navires quittèrent Bimbia. Baptisé Falstaff, le premier a levé l’ancre en 1776 en direction de l’île Saint-Vincent. Le dernier, le Gabriel Dios Amigos, du capitaine Fena Manuel Gireau, parti en 1838, a accosté à Cuba. On retrouverait ainsi trace des esclaves qu’ils transportèrent en Caroline du Nord, au Brésil, en Guyane et à la Jamaïque.
- 2 393 hommes dont 42,3 % d’enfants embarquèrent à Bimbia, 2 078 étant parvenus à destination selon des documents écrits datant de cette époque.
- Les statistiques indiquent qu’il est parti davantage d’esclaves de Douala que de Bimbia, entre 1777 et 1821,
- Lisa Aubrey avance le chiffre de 46 000 à 68 000 esclaves pour l’ensemble du Cameroun, ce qui en ferait un centre de la traite négrière.
De nouvelles fouilles pourraient révéler d’autres vestiges à Douala où des marchés aux esclaves se sont tenus directement sur le fleuve Wouri et à Rio del Rey.
RĂ©sultats des travaux de recherche[4] - [5] du Dr. Lisa-Marie Aubrey
Nom du navire | Année | Pavillon de navire | Point de débarquement |
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Ant | 1784 | Grande Bretagne | Grenade |
Ant | 1784 | Grande Bretagne | Grenade |
BEATRICE | 1790 | Grande Bretagne | Jamaica |
COBRA da AFRICA | 1837 | Portugal/Brazil | Freetown |
Notes et références
- « Cameroun : le port négrier de Bimbia, oublié de l’histoire de l’esclavage - France 24 », sur France 24, (consulté le )
- « Oublié de l'Histoire, un port négrier sur une île camerounaise - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Bimbia et ses sites associés - UNESCO World Heritage Centre », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
- (en) « Cameroon and the Transatlantic Slave Trade », sur Scribd (consulté le )
- (en) General Report of the Emigration Commissioners, H.M. Stationery Office, (lire en ligne)
- « Au Cameroun, l’ancien port négrier de Bimbia veut sortir de l’oubli », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- Sito SP, « Missions et missionnaires Cameroun, Paraguay, Belgique, Italie – formation et presse missionnaire, culture des missions - Le port des esclaves oublié de l’histoire », sur fr.missionerh.com (consulté le )