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Pont d'Asfeld

Le pont d'Asfeld est un ouvrage de communication permettant de relier Briançon au fort des Têtes dans le département des Hautes-Alpes.

Pont d'Asfeld
Vue du pont
Présentation
Type
Partie de
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Coordonnées
44° 53′ 56″ N, 6° 38′ 50″ E
Localisation sur la carte des Hautes-Alpes
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Croix de Toulouse vue sur le Pont d'Asfeld
CP - Pont d'Asfeld
CP - Pont d'Asfeld (2)

Situation

Le pont d'Asfeld franchit les gorges de la Durance pour relier les deux rives distantes de 40 mètres.

Histoire

Vauban a fait deux visites à Briançon. La première, après l'attaque du duc de Savoie qui était entré dans la ligue d'Augsbourg, en 1692, et une seconde, en temps de paix, en 1700. C'est à la suite de cette seconde visite qu'il rédige un Nouveau projet de fortification pour la ville de Briançon du . Vauban justifie ce nouveau projet dans un préambule :

« Il en fut fait un [projet] le , mais comme les considérations de cette place sont fort accrues depuis le rasement de Pignerol, j'ai cru qu'il en fallait faire un second par rapport au temps présent dans lequel on parlera peu des fortifications de la haute ville parce qu'elles sont fort avancées et qu'il suffit d'instruire de vive voix la correction de ce que j'ai fait, mais bien du vieux château et de ses dehors auxquels on a peu touché, d'un dessin de ville basse, d'un pont sur la Durance, d'un chemin à charois par aller et venir au Montgenèvre, de l'occupation de la montagne des Têtes qui est au-delà de l'eau par rapport à Briançon et d'une redoute sur la tête du mont de Salette, autre commandement pernicieux de cette place, et enfin d'une coupure de chemin et d'un pont levis au bas de ce mont. »

Pendant la guerre de Succession d'Espagne, les ouvrages extérieurs prévus par Vauban sont construits en fascines garnies de terre. Le pont construit en 1708 n'est qu'un ponceau en bois auquel on accède par un sentier piétonnier.

En 1720, il est décidé d'occuper les hauteurs. Le marquis d'Asfeld, qui a succédé à Vauban et Le Peletier comme directeur général des fortifications, décide de faire construire un pont en maçonnerie.

La hauteur de la gorge ne permet pas de prévoir une pile pour limiter la portée de l'arc. On choisit donc de franchir la Durance par un pont d'une seule arche.

La dĂ©cision de commencer la construction est prise en 1729. Il a d'abord fallu tailler un chemin « de 112 toises de longueur sur 15 pieds de largeur [223 m x 4,95 m] ayant Ă©tĂ© aplani, partie en coupant jusqu'Ă  15 pieds dans le roc » pour accĂ©der au site depuis Briançon.

Dans son rapport, l'ingĂ©nieur Heuriance qui a participĂ© aux travaux prĂ©cise que la nĂ©cessitĂ© d'appuyer la voĂ»te sur un rocher sain a fait passer l'ouverture du pont de 16 toises Ă  19 toises et 3 pieds (38,60 m).

Pour monter l'arche de pierre il faut réaliser un cintre en bois sur lequel poser les pierres jusqu'au clavage de la voûte qui permet de faire le transfert des charges dues au poids propre du pont du cintre à l'arc. Pour faire le montage du cintre, un pont provisoire en bois est réalisé pour le passage des ouvriers.

Pendant que les ouvriers rĂ©alisaient le cintre, des mineurs excavaient le rocher pour permettre la rĂ©alisation des culĂ©es placĂ©es de part et d'autre de l'arche. Le rocher a Ă©tĂ© creusĂ© par minage. Pour se prĂ©munir des Ă©clats pendant un tir de mine, les ouvriers ont imaginĂ© un coffre spĂ©cial. La première campagne de six mois a permis de rĂ©aliser les appuis des arches, l'excavation des culĂ©es et les pièces du cintre, qui ont Ă©tĂ© tracĂ©es en place et montĂ©es. L'hiver a arrĂŞtĂ© les travaux. Le chantier reprit le avec la pose de la première pierre au cours d'une cĂ©rĂ©monie. Les pierres Ă©taient apportĂ©es Ă©bauchĂ©es par la Durance et finies sur place. Les pierres sont alors posĂ©es sur le cintre Ă  l'aide de moufles. Plus de 2 000 blocs de pierre ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires. La voĂ»te est clavĂ©e le , ce qui correspond Ă  127 jours de travail pour monter l'arche. Le tablier est terminĂ© en 1731. Le pont est alors dĂ©cintrĂ©. Il a Ă©tĂ© notĂ© qu'au moment du dĂ©cintrement, l'affaissement de la voĂ»te n'a Ă©tĂ© que de deux pouces. L'ouvrage est inaugurĂ© en 1734 au milieu de rĂ©jouissances. « Pont de la Communication », « pont du Diable » pour les habitants, on lui donna rapidement le nom de celui qui avait commandĂ© sa construction. Un ouvrage de dĂ©fense avait Ă©tĂ© prĂ©vu cĂ´tĂ© des TĂŞtes.

Depuis, la hardiesse de l'ouvrage ne manque jamais d'étonner : « On ne peut refuser à ce pont une espèce d'admiration par sa grandeur, son élévation et par sa construction sur des cintres de bois dans un emplacement des plus difficiles, sans qu'il soit arrivé aucun accident » a dit de lui l'ingénieur Heuriance dans son mémoire du . Le , le pont est classé au titre des monuments historiques[1] et le , cet ouvrage a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

  • Gravure du pont d'Asfeld en 1838.
    Gravure du pont d'Asfeld en 1838.
  • Vue du pont.
    Vue du pont.
  • Le pont dans son environnement.
    Le pont dans son environnement.

Tourisme et loisirs

Construit soixante mètres au-dessus de la Durance, le pont d'Asfeld offre un cadre et un panorama permettant la pratique du saut à l'élastique.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Lien externe

Le pont d'Asfeld à Briançon

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