Polycarpe Abah Abah
Polycarpe Abah Abah, né le à Zoétélé, dans la Région du Sud[3], est un homme politique camerounais. Il a été ministre de l'Économie et des Finances du Cameroun de 2004 à 2008, année de son arrestation et incarcération dans le cadre de l'opération Épervier[4].
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Biographie
Études
En 1974, il obtient son baccalauréat série A au Lycée de Manengoumba, avec mention bien.
Il a suivi des études d'économie à l'université de Yaoundé, d'où il sort licencié en économie[3].
Par la suite, Il étudie aux États-Unis à l'université de Californie du Sud de Los Angeles, où il obtient un Master of Public Administration[3], un diplôme de gestion en finances publiques à l’institut du management d’Atlanta et un autre à l’international Law Institute de Washington DC.
Il étudie également à l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) d'où il sort en 1980[3] avec un diplôme du cycle A des régies financières.
Il est par ailleurs diplômé de l’institut d’administration publique de Paris.
Carrière professionnelle
À sa sortie de l’ENAM il est nommé à la cellule pétrolière de la Direction des Impôts comme chargé de la mise en place de la fiscalité pétrolière au Cameroun. Il travaille en étroite collaboration avec la Société nationale des hydrocarbures dans la mise en place d’une fiscalité pétrolière. Le pétrole qui venait d’être découvert relevait alors du secret d’État ce qui lui vaudra d’être nommé pendant longtemps administrateur représentant l’État au sein du Conseil d’Administration de la SNH, poste qu’il ne quitte que lorsqu’il est nommé MINEFI.
Au sein de la Direction des Impôts, il a été tour à tour, sous/directeur de la législation fiscale, en 1983, et membre de la commission Nationale de Marché Publics pendant plusieurs années. Puis, il fut expert de l’Union douanière et économique de l'Afrique centrale et sous directeur national chargé des enquêtes et du contrôle fiscal au Cameroun. Il quitte la Direction des Impôts en 1988.
De 1988 à 1991, il est nommé Attaché au Secrétariat général de la Présidence de la République, chargé du suivi des activités du Ministère de l’Économie et des Finances, ainsi que des relations avec les partenaires au développement (Banque Mondiale et Fonds monétaire international) dans le cadre du programme d’ajustement structurel conclu par le gouvernement.
Avec la création des services du Premier Ministre, il y est nommé Chargé de Mission de 1991 à 1998. Il continue d’y exercer les mêmes activités qu’il exerçait à la Présidence de la République. Cumulativement avec ces fonctions, il est nommé président de la Commission Nationale des Réformes Fiscales au Cameroun, commission qui a conçu et défini le cadre, ainsi que les règles qui s’appliquent actuellement au Cameroun en matière fiscale.
De 1998 à 2004, il est Directeur des Impôts, la mission à lui assignée étant de mettre en œuvre toutes les réformes fiscales. Sous sa direction, les recettes de l’administration fiscale sont multipliées par trois en moins de 6 ans, passant de 250.000.000.000 de francs CFA en 1998, à plus de 750.000.000.000de francs CFA en 2004.
Carrière politique
Il est nommé ministre de l’Économie et des Finances le .
À la tête de cette méga structure (en réalité la juxtaposition de deux gros départements ministériels, et sous l'autorité du Chef de l’État, en application de ses directives, ainsi que de ses instructions), les finances publiques du pays sont assainies. Les principaux indicateurs de l’économie passent au vert avec notamment un taux de croissance du PIB qui va de moins de 2% à son arrivée, à plus de 4% trois ans plus tard. Le taux d’inflation, quant à lui, est inférieur à 2% à son départ.
Par ailleurs, les relations avec les partenaires au développement sont rétablies et consolidées. La signature de l’État retrouve sa crédibilité vis-à -vis des bailleurs de fonds et des opérateurs économiques nationaux.
En , après une masse critique de réformes, le Cameroun atteint le point d’achèvement de l’Initiative pays pauvres très endettés, avec à la clé, un substantiel allègement de sa dette.
Le , La Cour suprême devait se prononcer sur une affaire de détournement impliquant Polycarpe Abah Abah. Polycarpe Abah Abah a démontré, preuve à l’appui, que l’argent se trouvait dans les caisses de l’État. Embarrassée, la juridiction a renvoyé le dossier à une date ultérieure[5].
Le 20 décembre 2022, Polycarpe Abah Abah a été condamné pour la sixième fois pour corruption par le tribunal criminel spécial (TCS) dans le cadre de la campagne anti-corruption de l’opération Épervier[6].
RĂ©compenses et distinctions
Polycarpe Abah Abah est chevalier de l’Ordre de la Valeur et Meilleur ministre des finances africain de l’année 2006, titre décerné par l’assemblée générale des institutions de Breton Woods à Singapour.
Notes et références
- https://news.ebene-magazine.com/operation-epervier-polycarpe-abah-abah-dans-etat-critique-apres-le-deces-de-son-fils/?doing_wp_cron=1590794258.4688479900360107421875
- SOULEY ONOHOLIO, « Cameroon-Info.Net:: Affaire Polycarpe Abah Abah: Femme et enfants Abah Abah pour témoigner contre lui », sur www.cameroon-info.net, Le Messager, 22-apr-2010 - 08h30 (consulté le )
- François Bambou, « Abah Abah - Olanguena Deux Fils Du Renouveau », La Nouvelle Expression
- « Cameroun : l'ex-ministre Polycarpe Abah Abah condamné à 6 ans de prison pour « évasion » », Jeune Afrique, 20 juin 2012.
- Jeune Afrique, « Cameroun : Polycarpe Abah Abah met le gouvernement dos au mur », sur www.jeuneafrique.com, Jeune Afrique, (consulté le )
- Franck Youte, « POLITIQUE Au Cameroun, Polycarpe Abah Abah, 81 ans de prison pour avoir eu trop d’ambition ? », sur www.jeuneafrique.com, Jeune Afrique, (consulté le )