Accueil🇫🇷Chercher

Politique dans le canton de Fribourg

Le canton de Fribourg est l'un des vingt-six cantons de la Confédération suisse. Selon l'article 3 de la Constitution fédérale, il exerce souverainement « tous les droits qui ne sont pas délégués à la Confédération »[1]. Il dispose de sa propre constitution et est libre de sa propre organisation tant qu'il ne contrevient pas aux règles de la démocratie. Il envoie également ses représentants au niveau fédéral.

Armoiries du canton de Fribourg
Armoiries du canton de Fribourg

Généralités

En Suisse, les cantons sont des États souverains dans tous les domaines où ils n'ont pas délégué de compétences à la Confédération[1]. Ainsi, chaque canton dispose d'une constitution, d'un exécutif, d'un législatif et d'un pouvoir judiciaire propres. Les droits, politiques notamment, peuvent varier assez sensiblement d'un canton à l'autre, voire d'une commune à l'autre (par ex. le droit de vote des étrangers). Les citoyens suisses sont d'abord citoyens de leur canton et en second de la Confédération suisse.

Les cantons disposent de larges prérogatives en matière de fiscalité, d'éducation et de formation, de santé, d'aide sociale, d'organisation de la justice, de la police ou des transports. Ils ne délèguent guère au gouvernement fédéral que la défense, les douanes, les affaires étrangères et les grandes infrastructures comme les chemins de fer et la construction des autoroutes.

Le 16 mai 2004, le peuple fribourgeois a acceptĂ© une rĂ©vision de la constitution cantonale, qui datait dans les grandes lignes de 1857, par 44 863 oui (58.03 %) contre 32 446 non (41.97 %). La nouvelle constitution est entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2005[2].

Autorités

Selon l'article 85 de la Constitution, «les autorités sont organisées selon le principe de la séparation des pouvoirs».

Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est détenu par le Grand Conseil. Composé de cent dix députés, il est l'autorité suprême du canton. La durée d'une législature est de cinq ans. L'élection se fait selon le système proportionnel et par huit cercles électoraux: les sept districts plus la ville de Fribourg.

Photographie couleur de l'HĂ´tel de ville de Fribourg, vue depuis la place Ă©ponyme
L'Hôtel de ville, siège du Grand Conseil fribourgeois

Les rĂ´les principaux du Grand Conseil sont[3]:

  • l'adoption des lois et des dĂ©crets.
  • la haute surveillance sur le Conseil d’État, son administration et sur la justice.
  • l'Ă©lection des membres du pouvoir judiciaire, le prĂ©sident du Conseil d’État et le prĂ©sident du Tribunal cantonal.
  • l'adoption du budget et des comptes de l’État.
  • l'exercice du droit de grâce et la naturalisation.

Pour la législature 2022-2026, les cent dix députés du Grand Conseil se répartissent dans les groupes parlementaires suivants[4]:

  • Groupe Le Centre (Parti dĂ©mocrate-chrĂ©tien): 26 dĂ©putĂ©s.
  • Groupe socialiste (PS): 21 dĂ©putĂ©s.
  • Groupe de l'Union dĂ©mocratique du centre (UDC): 19 dĂ©putĂ©s.
  • Groupe Parti libĂ©ral-radical et Verts-LibĂ©raux (PLR / PVL): 26 dĂ©putĂ©s.
  • Groupe Vert·e·s et allié·e·s (VEA): 18 dĂ©putĂ©s.

Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est aux mains du Conseil d'État composé de sept membres. Il est un collège gouvernemental élu pour cinq ans par le peuple au suffrage universel selon le système majoritaire à deux tours. Il est renouvelé intégralement en même temps que le Grand Conseil. Ses principales attributions sont[5]:

  • la direction de l'administration cantonale et la planification des activitĂ©s de l'État ;
  • l'exĂ©cution des lois et des dĂ©crets du Grand Conseil ;
  • l'Ă©laboration des projets de lois et de dĂ©crets, qui sont soumis au Grand Conseil ;
  • l'Ă©laboration du budget annuel de l'État et l'Ă©tablissement des comptes, qui sont soumis au Grand Conseil ;
  • la reprĂ©sentation de l’État Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur du canton ;
  • l'information des citoyens et citoyennes.

Les conseillers d'État

Pour la législature 2012-2016, le gouvernement est composé de trois démocrates-chrétiens, deux socialistes, un radical et une verte. Les conseillers d'État élus en automne 2011 :

Le Conseil d'État est assisté d'une chancellerie d'État qui assure le secrétariat[6].

Les directions

Chaque conseiller d'État est à la tête d'une direction de l'administration cantonale. Les sept directions sont les suivantes[7]:

  • La Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport (DICS) dĂ©ploie ses activitĂ©s dans les domaines de l’école enfantine et l’enseignement obligatoire, celui des collèges et des Ă©coles de degrĂ© diplĂ´me, de l’enseignement de degrĂ© tertiaire pour les filières santĂ©-social, formation du personnel enseignant et affaires universitaires. Elle est active Ă©galement en matière de promotion des activitĂ©s culturelles, de gestion des institutions culturelles de l’État et de conservation des sites archĂ©ologiques et des biens culturels. Enfin, elle est l’organe compĂ©tent en matière d’éducation physique et de promotion du sport. Son responsable est Jean-Pierre Siggen.
  • La Direction de la sĂ©curitĂ© et de la justice (DSJ) a pour tâches principales d’assurer l’ordre public et la sĂ©curitĂ© de la population, le contrĂ´le et l’intĂ©gration des migrants, la police du commerce et la surveillance des fondations, le fonctionnement administratif du pouvoir judiciaire, l’exĂ©cution des peines et la rĂ©insertion des dĂ©tenus, de mĂŞme que l’administration militaire. Son responsable est Erwin Jutzet.
  • La Direction des institutions, de l’agriculture et des forĂŞts (DIAF) dĂ©ploie ses activitĂ©s dans les domaines des institutions (Constitution, rapports Églises-État, langues, prĂ©fectures, communes, Ă©tat civil, naturalisations), de l’agriculture, de la sĂ©curitĂ© alimentaire et des affaires vĂ©tĂ©rinaires, ainsi que des forĂŞts, de la chasse et de la faune. Sa responsable est Marie Garnier.
  • La Direction de l’économie et de l’emploi (DEE) a pour tâche de promouvoir l’économie du canton, y compris son secteur du tourisme. Elle dĂ©ploie Ă©galement ses activitĂ©s dans les domaines de l’énergie, du logement et des statistiques. Elle s’occupe de toutes les questions liĂ©es Ă  l’emploi et au chĂ´mage ainsi que de la formation professionnelle. Son responsable est Beat Vonlanthen.
  • La Direction de la santĂ© et des affaires sociales (DSAS) regroupe tous les services du canton qui veillent Ă  la santĂ© physique et psychique de la population. Elle dirige les affaires sociales au travers de ses services de la prĂ©voyance sociale (institutions pour handicapĂ©s et personnes âgĂ©es), de l’action sociale (aide sociale, aide aux demandeurs d’asile et aide aux victimes d’infraction), ainsi que de l’enfance et de la jeunesse. Sa responsable est Anne-Claude Demierre.
  • La Direction des finances (DFIN) s’occupe principalement des ressources propres de l’État (notamment des ressources financières, humaines, fiscales et informatiques). Elle est chargĂ©e de la mensuration officielle (Ă©laboration et tenue Ă  jour des plans cadastraux du territoire cantonal) et de la tenue du Registre foncier. Son responsable est Georges Godel
  • La Direction de l’amĂ©nagement, de l’environnement et des constructions (DAEC) s'occupe du dĂ©veloppement du territoire et de la mobilitĂ©, de la protection de l’environnement, de la mise Ă  disposition d’une infrastructure de transports et de la gestion du patrimoine immobilier. Son responsable est Maurice Ropraz.

Pouvoir judiciaire

Le pouvoir judiciaire réunit toutes les instances chargées de rendre la justice dans le canton de Fribourg (tribunaux, ministère public, justices de paix, commissions et préfectures). Dans les trois juridictions du pouvoir judiciaire, civile, pénale et administrative, la première instance se situe au niveau des districts (tribunaux de district) tandis que la deuxième instance est regroupée au niveau du canton et se nomme Tribunal cantonal. Dès lors, à Fribourg, le pouvoir judiciaire est exercé en première instance notamment par[8]:

Le Château de Bulle, siège de la préfecture et du tribunal de district de la Gruyère
  • la Justice de paix, qui fonctionne comme autoritĂ© de protection de l'adulte et de l'enfant[9];
  • le Ministère public qui conduit la procĂ©dure prĂ©liminaire, poursuit les infractions dans le cadre de l’instruction et soutient l'accusation;
  • le PrĂ©fet de district qui traite les infractions relatives, notamment, Ă  la loi sur la circulation routière et fonctionne comme autoritĂ© de conciliation lorsque les infractions sont poursuivies sur plainte;
  • le Tribunal des mesures de contrainte ordonne et prolonge la dĂ©tention provisoire, ordonne la dĂ©tention pour des motifs de sĂ»retĂ© et dĂ©cide sur les requĂŞtes de mise en libertĂ©;
  • le Tribunal pĂ©nal Ă©conomique;
  • le Tribunal pĂ©nal des mineurs;
  • le Tribunal pĂ©nal d'arrondissement;
  • le Juge de police qui traite les contraventions, dans la mesure oĂą la loi ne dĂ©signe pas d'autre autoritĂ© compĂ©tente;
  • le Tribunal des prud'hommes;
  • le Tribunal des baux.

En deuxième instance, le pouvoir judiciaire est exercé notamment par:

L'ancien couvent des Augustins, futur siège du Tribunal cantonal
  • la Chambre pĂ©nale du Tribunal cantonal;
  • la Cour d'appel pĂ©nal du Tribunal cantonal;
  • la IIe Cour d'appel civil du Tribunal cantonal.

Partis politiques

Le système des partis politiques est très complet. Reflet de la politique fédérale, il présente un fonctionnement plutôt consensuel, même si les affrontements verbaux ne manquent pas en période d'élections.

Voici la liste des partis parlementaires classés de droite à gauche :

Droits populaires

La Constitution du canton de Fribourg garantit les droits politiques et l’exercice de ceux-ci, aux Suisses et aux Suissesses, s'ils sont majeurs et domiciliés dans le canton, ainsi qu'aux Suisses et Suissesses de l’étranger qui ont le droit de cité cantonal ou ont été domiciliés dans le canton. Les droits politiques, parfois appelés droits populaires, ou droits civiques, sont les suivants[10] :

  • le droit de vote. En gĂ©nĂ©ral, quatre votations fĂ©dĂ©rales sont organisĂ©es chaque annĂ©e. Lors de ces votations, le peuple peut ĂŞtre Ă©galement appelĂ© Ă  voter sur des objets cantonaux ou communaux[11].
  • le droit d’élection. Le peuple Ă©lit les dĂ©putĂ©-e-s au Grand Conseil et les membres du Conseil d'Etat, les prĂ©fets et les membres des conseils gĂ©nĂ©raux et communaux. Les membres du Conseil des Etats, du Conseil d'Etat et les prĂ©fets sont Ă©lus selon le système majoritaire. L’élection des membres du Grand Conseil et des conseils gĂ©nĂ©raux a lieu selon le mode de scrutin proportionnel. L’élection des membres des conseils communaux a lieu selon le mode de scrutin majoritaire, Ă  moins qu’une demande d’application du mode de scrutin proportionnel ne soit dĂ©posĂ©e[12].
  • le droit d’initiative. Les citoyens peuvent soumettre une proposition de modification, totale ou partielle, de la Constitution cantonale (initiative constitutionnelle) ou une proposition d’adoption, de modification ou d’abrogation d’une loi (initiative lĂ©gislative). Pour que l’initiative aboutisse et soit soumise au vote populaire, elle doit recueillir les signatures de 6 000 personnes habiles Ă  voter en matière cantonale, dans un dĂ©lai de 90 jours. L’initiative populaire propose un projet rĂ©digĂ© de toutes pièces ou conçu en termes gĂ©nĂ©raux dont la teneur ne peut ĂŞtre modifiĂ©e ni par le Grand Conseil, ni par le Conseil d'Etat. Les autoritĂ©s peuvent opposer un contre-projet, gĂ©nĂ©ralement plus modĂ©rĂ©, Ă  une initiative populaire. L’initiative populaire doit ĂŞtre traitĂ©e et soumise au peuple sans retard, le cas Ă©chĂ©ant en mĂŞme temps que le contre-projet Ă©laborĂ© par le Grand Conseil[13].
  • le droit de rĂ©fĂ©rendum. Le rĂ©fĂ©rendum est un droit du peuple de se prononcer sur certaines dĂ©cisions du parlement. Le terme est souvent utilisĂ© comme synonyme de "votation populaire". Sont soumis obligatoirement Ă  un vote populaire, sans rĂ©colte de signature, la rĂ©vision partielle ou totale de la Constitution et les actes du Grand Conseil qui entraĂ®nent une dĂ©pense nette nouvelle supĂ©rieure Ă  1 % du total des dĂ©penses des derniers comptes arrĂŞtĂ©s par le Grand Conseil. En outre, un rĂ©fĂ©rendum peut ĂŞtre demandĂ© par 6 000 citoyens et citoyennes opposĂ©s Ă  une nouvelle loi ou un acte du Grand Conseil qui entraĂ®ne une dĂ©pense nette nouvelle supĂ©rieure Ă  ÂĽ % du total des dĂ©penses des derniers comptes arrĂŞtĂ©s par le Grand Conseil, ou qui porte sur des crĂ©dits d’étude d’importance rĂ©gionale ou cantonale (rĂ©fĂ©rendum financier)[14].
  • le droit de motion populaire[15]. Trois cents citoyennes et citoyens actifs peuvent adresser une motion populaire au Grand Conseil. La motion est une proposition faite au Grand Conseil d'obliger le Conseil d'Etat Ă  Ă©laborer un projet d'acte ayant pour objet, notamment, des règles de droit devant figurant dans la Constitution, une loi, un dĂ©cret ou une ordonnance parlementaire[16].

Le droit de pétition s’apparente traditionnellement à un droit politique.

Les résidents étrangers habitant dans le canton de Fribourg depuis plus de 5 ans et ayant une autorisation d’établissement (permis C) ont exactement les mêmes droits politiques au niveau communal que les Suisses et Suissesses. Ils peuvent ainsi voter sur les objets communaux, participer aux séances de l’assemblée communale, élire les membres du Conseil général et être élu-e eux-mêmes.

Représentants fribourgeois à la politique fédérale

Canton membre de la Confédération suisse, le canton de Fribourg envoie des représentants dans les deux chambres du parlement fédéral.

Conseillers nationaux

Avec une population de près de 280 000 habitants en 2010, le canton de Fribourg peut envoyer sept dĂ©putĂ©s au conseil national, oĂą un conseiller reprĂ©sente 37 500 habitants. Ainsi, ses parlementaires pour la lĂ©gislature 2011-2015 sont :

Conseillers aux États

Comme tous les cantons suisses, le canton de Fribourg a deux élus au conseil des États. Ses représentants lors de la législature 2011-2015 sont Urs Schwaller (PDC) et Christian Levrat (PS)[Note 2].

Conseil fédéral

Parmi les sept conseillers fédéraux en poste, un est fribourgeois; il s'agit d'Alain Berset (Parti socialiste).

Notes et références

Notes

  1. Elle accède au Conseil national après l'élection de Christian Levrat au Conseil des États.
  2. Il est élu en 2012, lors d'une élection complémentaire à la suite de l'accession d'Alain Berset au Conseil fédéral.

Références

  1. Constitution fédérale de la Confédération suisse (RS 101)
  2. « Service de législation: Constitution du 16 mai 2004 », sur État de Fribourg (consulté le )
  3. « Brochure de présentation du Grand Conseil 2012 », sur État de Fribourg (consulté le )
  4. « Parlinfo: GC en chiffres », sur www.parlinfo.fr.ch (consulté le )
  5. « Conseil d'Etat: Présentation », sur État de Fribourg (consulté le )
  6. « Chancellerie: Mission », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  7. « CE: Les Directions », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  8. « Pouvoir judiciaire: Organisation », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  9. « Etat de Fribourg - Recueil de la législation », sur bdlf.fr.ch (consulté le )
  10. « Chancellerie: Droits politiques », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  11. « Chancellerie: Droits de vote », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  12. « Chancellerie: Droits d'élire et d'être élu », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  13. « Chancellerie: Droit d'initiative », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  14. « Chancellerie: Droit de référendum », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  15. « Chancellerie: Motion populaire », sur Etat de Fribourg (consulté le )
  16. « Grand Conseil: Motions populaires », sur Etat de Fribourg (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.