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Point d’appui des Carrières d’Amanvillers

La position fortifiée Steinbruch-Stellung, rebaptisée point d’appui des Carrières d’Amanvillers après 1919, est un ouvrage militaire situé près de Metz. Il fait partie de la seconde ceinture fortifiée des forts de Metz et connut son baptême du feu, fin 1944, lors de la bataille de Metz.

Point d’appui des Carrières d’Amanvillers
Steinbruch-Stellung
Illustration du fort.
Description
Ceinture fortifiée seconde ceinture fortifiée de Metz
Type d’ouvrage ouvrage d'infanterie
Dates de construction 1912
Dates de modernisation
Garnison
Armement
Usage actuel désaffecté
Protection néant

Contexte historique

Pendant l’Annexion, Metz, dont la garnison allemande oscille entre 15 000 et 20 000 hommes au début de la période[1] et dépasse 25 000 hommes avant la Première Guerre mondiale[2], devient progressivement la première place forte du Reich allemand[3]. À partir de 1905, pas moins de onze ouvrages secondaires virent le jour pour renforcer le rideau défensif au nord-ouest de Metz. L’ouvrage Sainte-Anne, l’ouvrage du Wolfsberg (Kellermann), ainsi que les ouvrages de Moscou, Leipzig et Saint-Vincent sont construits entre les groupes fortifiés Lothringen et Kaiserin. Devant la Feste Lothringen, plusieurs autres ouvrages d’infanterie sont construits, l’ouvrage de Fèves, d’Horimont I, II, III (Canrobert), d’Amanvillers et de Vémont (Richepance). Tous ces ouvrages comportent des casemates d’infanterie, et sont entourés de fossés, et de fils barbelés[4]. Au sud-ouest, où l’on attend l’attaque française, pas moins de sept ouvrages secondaires sont construits entre 1912 et 1916, entre les Feste Kaiserin et Kronprinz. En 1914, le dispositif défensif de la place forte de Metz comprend 19 forts détachés, 7 ouvrages d'infanterie, 12 points d'appui et 17 batteries autonomes.

Construction et aménagements

La position fortifiée Steinbruch-Stellung a été construite par les Allemands après 1912[5]. Cette position fortifiée secondaire est située entre le point d’appui Canrobert (Horimont-Stellung), au nord, et le point d’appui Kellermann (Wolfsberg-Stellung) un peu plus au sud. Elle fait partie de la seconde ceinture fortifiée de la forteresse de Metz. Elle est destinée à renforcer le rideau défensif, au nord-ouest de Metz, et en particulier le flanc ouest du groupe fortifié Lorraine. Parfaitement intégrées au relief, les fortifications comportent des casemates et des postes de tirs, entourés de fils de fer barbelés, et reliés entre eux par des tranchées.

Seconde Guerre mondiale

Si les forts de Metz ont été relativement épargnés durant la Première Guerre mondiale, ils connaîtront leur baptême du feu durant la Seconde Guerre mondiale. Le , Metz est déclarée forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc être défendue jusqu’à la dernière extrémité par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prêté serment au Führer[6]. Le , l'état-major américain déploie ses troupes sur la ligne de front pour concentrer son attaque sur les quatre grands ouvrages fortifiés du secteur ouest de Metz. Au nord du secteur, la fatigue et le stress désorientent les hommes du 2e Infantry Regiment qui sont finalement relevés de ce qu'il nomme maintenant un hell hole[note 1], le [7]. Deux régiments renforcés par des compagnies du génie de la 90e Infantry Division prennent la relève dans le secteur nord-ouest de Metz: le 357e Infantry Regiment du Colonel Barth prend position le long du bois de Jaumont, à l'est de Saint-Privat, le 359e Infantry Regiment Colonel Bacon prend position à l'est de Gravelotte[8]. Le , une attaque est prévue sur le secteur nord-ouest de Metz, sur les ouvrages Canrobert et Kellermann et sur le groupe fortifié Jeanne-d’Arc. L’approche est difficile, les soldats allemands se défendant pied à pied. Les bazookas américains étant sans effet sur les casemates bétonnées, des chars, suivis de sections armées de lance-flammes, se jettent sur les premières lignes allemandes, ne parvenant qu’à les neutraliser, sans les prendre. Le général McLain comprend qu’une attaque directe du secteur nord-ouest serait vouée à l’échec et ordonne à ses troupes de maintenir la pression sur les postes avancés de la 462e Volks-Grenadier-Division, sans attaquer frontalement les forts Jeanne-d’Arc et Lorraine[8].

Le , dans un brouillard épais, le général McLain reprend l'attaque sur le secteur nord-ouest. L’attaque de l'ouvrage Canrobert débute à 10h00, mais elle est repoussée deux heures plus tard par les Fahnenjunkern de Siegroth, qui se livrent à un corps à corps sans merci. Les Américains du 357e Infantry Regiment se retirent, laissant 72 soldats sur le terrain. À 17 h, le 1er Bataillon du même régiment est aussi arrêté dans son élan par des tirs artillerie et d'armes légères. Au sud de ce secteur le 2e bataillon perd 15 officiers et 117 hommes sous un feu nourri de mortiers et d'armes automatiques provenant de la lisière boisée, non loin du Groupe fortifié Jeanne-d’Arc. À la nuit tombante, le bataillon n’a progressé que de 200 mètres. Voyant que les Américains grignotent peu à peu leurs lignes, l’artillerie allemande redouble ses tirs, réussissant à contenir les deux régiments et faisant craindre à McLain une nouvelle contre-attaque. Devant la pugnacité des troupes d’élite de la 462e division d'infanterie, le général McLain, en accord avec le général Walker, décide de suspendre les attaques, en attendant de nouveaux plans de l’état-major de la 90e Infantry Division[8].

Le lendemain matin, , dans le secteur nord-ouest des forts de Metz, les ouvrages de la ligne Canrobert, dans le bois de Fèves, sont attaqués par la 378e Infantry Regiment du Col. Samuel L. Metcalfe. Dans la brume matinale, après une préparation d'artillerie, le fort Nord de la ligne Canrobert est le premier à tomber vers 11h00, les troupes américaines arrivant dans le bois de Woippy. Durant l'après-midi, les hommes du 1217e Grenadier-Regiment "Richter", formé par le régiment de sécurité 1010, et ceux du 1515e Grenadier-Regiment "Stössel" de la 462e division d'infanterie font plusieurs tentatives infructueuses pour repousser les Américains derrière la ligne Canrobert. Sous la pression, ils finissent par décrocher, laissant derrière eux de nombreux morts et blessés[9]. Les grenadiers allemands, qui devaient se retirer sur une ligne entre le point d’appui Leipzig et le fort de Plappeville se replient finalement en désordre vers Metz et Woippy.

Références

  • Stéphane Gaber, La Lorraine fortifiée 1870-1940, Presses universitaires de Nancy, éditions Serpenoises, 1994.
  • Christian Dropsy, Les Fortifications de Metz et Thionville, 1995.
  • René Caboz, La bataille de Metz : 25 août-15 septembre 1944, Sarreguemines, Pierron, coll. « Documents lorrains », , 383 p. (ISBN 2-7085-0022-8).
  • (en) Hugh Marshall Cole, The Lorraine Campaign, Washington, Historical Division, Department of the Army, , 657 p. (lire en ligne).

Notes et références

Notes

  1. "Received warning order that we are to be relieved (which is good news, this is sure a hell hole)" (Journal de marche du 3e bataillon du 2e Infantry Regiment du 14 septembre 1944)

Références

  1. René Bour, Histoire de Metz, 1950, p. 227.
  2. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 », Philippe Martin.
  3. François Roth : Metz annexée à l’Empire allemand, in François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986, (p.350).
  4. Clayton Donnell, The German Fortress of Metz 1870-1944, Osprey Publishing, 2008, p. 13.
  5. Rudi Rolf : Die Deutsche Panzerfortifikation, Osnabrück, 1991 (ISBN 3-7648-1784-4).
  6. Caboz 1984, p. 132
  7. Cole 1950, p. 152-155
  8. Cole 1950, p. 176-183
  9. Cole 1950, p. 435-437

Voir aussi

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