Plan Pinay-Rueff
Le plan Pinay-Rueff est une politique économique pensée et menée par Jacques Rueff et le ministre des Finances Antoine Pinay dans le but de redresser l'économie française. Le plan est basé sur un rapport rédigé par une commission d’experts présidée par Rueff sur commande de Georges Pompidou. Il est adopté le [1] - [2].
Contexte
La France connaît, dans la deuxième moitié des années 1950, quelques déséquilibres majeurs. L'inflation atteint 15 % en 1958, et la balance des paiements est déséquilibrée. Le déficit budgétaire est persistant. Le chômage est toutefois faible. L’État doit assainir ses finances pour entrer fortifié dans la nouvelle union des pays européens[2].
Le directeur de cabinet de Charles de Gaulle, Georges Pompidou, commande un rapport à Jacques Rueff et Antoine Pinay, dans le but de stabiliser l'économie et réduire ses déséquilibres. Le plan réutilise quelques idées issues du gouvernement Pierre Pflimlin, que ledit gouvernement n'avait jamais mises en œuvre[2].
Contenu
Les dépenses publiques sont limitées. Le plan crée le nouveau franc, qui correspond à 100 anciens francs, accompagné d'une dévaluation de 17 %[3].
La Direction générale des prix est chargée de calculer l'effet des mesures sur les prix. Elle évalue l'effet à une augmentation de l'inflation de 6 % à 7 %. L'inflation est finalement de 6,5 %[2].
RĂ©actions
Le plan Pinay-Rueff prescrit et entraîne la suppression, le , de la retraite du combattant, malgré les réserves d'Antoine Pinay, lui-même vétéran de la Première Guerre mondiale, ce qui suscite des manifestations d'associations d’anciens combattants les 21-[2] - [1] - [4]. À la veille du , le général de Gaulle déclare : « Les anciens combattants sont faits pour être les premiers à l'honneur, ils ne sont pas faits pour être les premiers à la revendication »[4]. La retraite est finalement rétablie quelque temps après[1] - [4].
Postérité
Le journaliste Laurent de Boissieu souligne que « lorsqu'on parle du libéralisme réel ou supposé de De Gaulle », le plan Pinay-Rueff est toujours « la même preuve qui est donnée ». S'il relève que « Charles de Gaulle a souhaité lutter contre le déficit budgétaire », il estime que « ce n'était pas par idéologie libérale : c'était pour ensuite conduire une politique industrielle, c'est-à -dire d'intervention de l'État »[5].
D'après Michel-Pierre Chélini, le nouveau franc « restera dans la mémoire collective comme le trait le plus marquant du plan "Pinay-Rueff" »[2].
Références
- « 30 septembre 1958. Le « plan Pinay-Rueff » », sur Herodote.net (consulté le ).
- Chélini 2001.
- « Le « plan Pinay-Rueff » »
- Henry Rousso, Le Syndrome de Vichy : de 1944 Ă nos jours, Le Seuil, 378 p. (lire en ligne).
- de Boissieu 2017.
Bibliographie
Articles académiques
- Michel-Pierre Chélini, « Le plan de stabilisation Pinay-Rueff, 1958 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, nos 48-4,‎ , p. 102-123 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info.
Webographie
- Laurent de Boissieu, « Décembre 1958-décembre 1959: la parenthèse libérale du gaullisme », sur ipolitique.fr, (consulté le ).