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Place des Martyrs (Tripoli)

La place des Martyrs (arabe : Ù…ÙŠŰŻŰ§Ù† Ű§Ù„ŰŽÙ‡ŰŻŰ§ŰĄ, Maydān aĆĄ-Ć uhadāʟ, anciennement place Verte (arabe : Ű§Ù„ŰłŰ§Ű­Ű© Ű§Ù„ŰźŰ¶Ű±Ű§ŰĄ, as-Sāងah al-ážȘaឍrāʟ) est une vaste esplanade du centre de Tripoli. Centre nĂ©vralgique de la capitale libyenne, elle fut un des hauts-lieux de la vie politique sous le rĂ©gime de Kadhafi. C’est sur cette place qu'avaient lieu chaque annĂ©e le dĂ©filĂ© militaire commĂ©morant la RĂ©volution du Fateh (1er septembre) et que le « Guide de la RĂ©volution Â», Mouammar Kadhafi, s’adressait au peuple.

Place des Martyrs
(place Verte)
Image illustrative de l’article Place des Martyrs (Tripoli)
Situation
CoordonnĂ©es 32° 53â€Č 42″ nord, 13° 10â€Č 52″ est
Pays Drapeau de la Libye Libye
RĂ©gion District de Tripoli
Ville Tripoli
Morphologie
Type Place
Histoire
Anciens noms Place de l’IndĂ©pendance
GĂ©olocalisation sur la carte : Libye
(Voir situation sur carte : Libye)
Place des Martyrs(place Verte)

Pendant la Guerre civile de 2011, la place Verte devient une des « tribunes Â» des sympathisants du rĂ©gime, et des « manifestations populaires Â», filmĂ©es par la tĂ©lĂ©vision d’État, y sont frĂ©quemment organisĂ©es. Au soir du , aprĂšs les rudes combats de la Seconde bataille de Tripoli, les rebelles du CNT prennent possession de la place, et y cĂ©lĂšbrent leur victoire.

Les immeubles qui l’entourent abritent notamment un important centre commercial. Une forteresse espagnole, baptisĂ©e le « ChĂąteau rouge Â» (as-Sarāyā al-កamrāʟ) domine l’ensemble.

Histoire

Cette vaste esplanade est amĂ©nagĂ©e durant la pĂ©riode coloniale italienne Ă  l’emplacement d'un ancien marchĂ© aux pains (souk el-khoubs). BaptisĂ©e « Piazza Italia Â», elle est agrandie Ă  plusieurs reprises et est dotĂ©e dans le courant des annĂ©es 1930 d’un grand ponton prĂ©cĂ©dĂ© de deux colonnes[1]. De grands immeubles Ă  arcades sont bĂątis vers la mĂȘme Ă©poque, tels le Palais des offices (Palazzo degli uffici) et le Conseil des corporations de la Libye occidentale (Consiglio delle Corporazioni della Libia Occidentale). Centre nĂ©vralgique de la ville, la place sert de cadre aux manifestations organisĂ©es par le pouvoir fasciste (dĂ©filĂ©s militaires, revues de troupes, manifestations patriotiques) et Mussolini en personne s’y fait photographier, un sabre Ă  la main — « L’épĂ©e de l’Islam Â», reçue du chef berbĂšre Youssef Kerbiche, et symbole de la volontĂ© du Duce d’apparaĂźtre comme le « Protecteur de l’Islam Â»[2] — en [1].

En 1951, la place est rebaptisĂ©e « place de l’IndĂ©pendance Â» et conserve ce nom durant toute la pĂ©riode monarchique. Elle est rebaptisĂ©e « place Verte Â» au moment de la rĂ©volution du Fateh, en 1969. C’est sur cette esplanade que sont cĂ©lĂ©brĂ©es, durant plus de quarante ans, tous les grands Ă©vĂ©nements du pouvoir jamahiriyen : dĂ©filĂ©s militaires (chaque 1er septembre), « manifestations populaires Â» et discours du « Guide Â». Le , alors qu’une partie du pays vient de se soulever, Mouammar Kadhafi s'exprime depuis la place Verte pendant plus d’une heure, discours repris en direct Ă  la radio et Ă  la tĂ©lĂ©vision d’État, affirmant : « Je suis un rĂ©volutionnaire, je n’ai plus rien Ă  perdre. [
] La Libye, c’est mon pays ! C’est mon pays ! Je ne vais pas quitter la Libye ! [
] Les manifestants sont des rats, des droguĂ©s qui veulent imiter ce qui s’est passĂ© en Tunisie et en Égypte. [
] C’est un complot d’étrangers, d’AmĂ©ricains, d’Al Qaeda et de fous. Je combattrai jusqu’à la derniĂšre goutte de sang. [
][3]Mouammar Kadhafi n’a pas de poste officiel pour qu’il en dĂ©missionne. Mouammar Kadhafi est le chef de la rĂ©volution, synonyme de sacrifices jusqu’à la fin des jours [
] »[4]

Prise par les rebelles du CNT au soir du , elle est immĂ©diatement rebaptisĂ©e « place des Martyrs Â»[5].

La place des Martyrs conserve quelques exemples de l’architecture coloniale italienne, voisinant avec des bĂątiments plus anciens, tels le musĂ©e As-Saraya al-Hamra, d’origine espagnole, ou plus modernes (rĂ©alisations contemporaines, parfois gagnĂ©es sur la mer). Dans sa partie orientale, la place abritait Ă©galement le thĂ©Ăątre royal de Miramare, dĂ©truit ultĂ©rieurement afin de gagner en superficie. Plusieurs institutions sont situĂ©es sur la place des Martyrs, parmi lesquelles l'ancien CongrĂšs gĂ©nĂ©ral du peuple et la Banque centrale libyenne. Quelques artĂšres importantes partent de la place des Martyrs, comme la rue Omar Moukhtar (connue sous le nom de cours de Sicile pendant la pĂ©riode coloniale) ou la rue Amr ibn al-As.

Notes et références

  1. Le Petit Futé- Libye, par Dominique Auzias,Jean-Paul Labourdette, p.156
  2. La Méditerranée fasciste, par Juliette Bessis, Publications de la Sorbonne, p.204
  3. Le colonel Kadhafi a prononcé un discours télévisé délirant. Au bord de la guerre civile, la Libye ne compte plus ses morts, Rue 89, 22 février 2011
  4. Kadhafi promet de «purger la Libye», article de HélÚne Despic-Popovic paru dans Libération, 23 février 2011
  5. Des rebelles en route vers la place Verte, Europe 1, 22 août 2011
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