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Pierres pictes

Les pierres pictes se trouvent en Écosse, principalement dans les Highlands et en particulier la région de Ross. Il s'agit du témoignage le plus visible de leurs constructeurs, les Pictes.

Une copie de la Hilton of Cadboll Stone, sur l'emplacement d'origine, par Barry Grove; l'originale se trouve au musée de l'Écosse.

But et signification supposés

Le but et la signification des pierres n'est que partiellement compris. Certains pensent qu'elles servaient de monuments commémoratifs, où les symboles indiqueraient l'appartenance à des clans, la lignée ou la parentée. Il est plus certain en revanche que certaines pierres représentaient des cérémonies et rituels anciens, comme la pierre d'Eassie[1]. Bien qu'un petit nombre de pierres ait été trouvé à proximité de sépultures, il faut signaler que la plupart n'étaient pas dans leurs emplacements d'origine. Parmi d'autres suggestions possibles, l'on retiendra la possibilité qu'elles marquent les territoires des lignées ou tribus, voire qu'il s'agisse d'un système d'écriture avec des pictogrammes. Enfin, une dernière théorie suggère que les symboles représentent un système de constellations propre aux Pictes[2].

Symboles

Pierres pictes sur un mur Ă  Fyvie en Aberdeenshire.

Il y a approximativement 35 symboles différents sur les pierres, qui se classent en trois catégories:

  • symboles abstraits sans significations Ă©videntes, que les chercheurs doivent donc dĂ©crire par des noms arbitraires. Par exemple : croissant ou baguette en V, double disque et baguette en Z.
  • images esquissant des animaux. Par exemple : vipère, saumon, loup, cerf, aigle, et la lĂ©gendaire "bĂŞte Picte".
  • objets reconnaissables. En particulier, le miroir et le peigne qui, en dĂ©pit des associations modernes avec la fĂ©minitĂ©, pourraient avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s par des hommes Ă  la position sociale Ă©levĂ©e.

Dans la plupart des pierres avec des symboles, ceux-ci sont arrangés en paires (certains ayant plusieurs paires), avec parfois l'ajout en dessous du miroir et du peigne. Ceci alimente la théorie selon laquelle les pierres représentent la lignée ou la parenté, où les paires seraient ainsi les deux parents. Ph. Jouët a proposé de reconnaître dans la "baguette en Z" flanquée de deux cercles (à motifs solaires) l'année aux deux saisons (hiver/été), la tige fleurie indiquant les deux termes de la croissance (graine/fleur), signe à implications cosmologiques[3].

Les symboles sont plus rarement trouvés sur des bijoux, mais il faut savoir que peu d'exemples du travail des métaux par les Pictes nous sont parvenus comparés aux cultures environnantes. Un objet en argent avec un symbole picte a été trouvé à Norrie's Law à Fife, au début du XIXe siècle. Les symboles ont parfois été trouvés sur d'autres objets comme des petits disques en pierre et des os, principalement dans les Northern Isles. Des formes simples ou primitives des symboles sont taillées dans les murs des grottes du littoral, vers les villes de East Wemyss (Fife) et Covesea (Moray).

Classification

Pierre Clach an Tiompain de classe 1 Ă  Strathpeffer

Dans leur étude révolutionnaire, The Early Christian Monuments of Scotland (1903), J. Romilly Allen et Joseph Anderson ont tout d'abord classé les pierres pictes en trois groupes. Les détracteurs de leur système font remarquer certaines exceptions importantes où des éléments appartiennent à plusieurs groupes. Cependant, il s'agit d'un système bien connu et largement utilisé dans ce domaine.

  • Classe 1. Pierres non travaillĂ©es oĂą les symboles sont seulement gravĂ©s. La croix n'est prĂ©sente sur aucune des faces de la pierre. La pĂ©riode est du VIe au VIIIe siècle.
  • Classe 2. Pierres de forme plus ou moins rectangulaire avec une grande croix et des symboles sur au moins un cĂ´tĂ©. Les symboles, tout comme les motifs chrĂ©tiens, sont taillĂ©s et l'espace de la croix avec son dĂ©cor est rempli de dessins. La pĂ©riode est du VIIIe et IXe siècle.
  • Classe 3. Aucun symbole picte. Il peut s'agir d'un bloc avec la croix, couchĂ© pour marquer une tombe, voire des mausolĂ©es. La pĂ©riode est Ă©galement du VIIIe et IXe siècle.

Emplacement des pierres

Pierre de classe 3 Ă  Edderton

Seulement quelques pierres se trouvent toujours sur leurs sites d'origines, la plupart ayant été amenée dans des musées ou autres sites permettant de les protéger. Dans la liste suivante, certaines des pierres ne se trouvent pas dans des églises ou des musées, mais cela ne signifie pas que l'accès est autorisé aux visiteurs, puisqu'il peut s'agir d'une propriété privée.

  • CathĂ©drale de Dunblane (Dunblane). Une pierre de classe 3 a Ă©tĂ© trouvĂ©e dans les fondations de la cathĂ©drale durant une restauration. On peut maintenant la trouver Ă  l'intĂ©rieur.
  • Pierre d'Eassie, dans l'Ă©glise en ruine d'Eassie.
  • MusĂ©e de Perth (Perth), collection de 3 pierres : St Madoes 1, Inchyra et Gellyburn.
  • MusĂ©e d'Inverness au Château de Wynd (Inverness). Huit pierres de Classe 1, avec les symboles du loup et de la tĂŞte de cerf (deux des plus beaux symboles d'animaux, faisant probablement partie du mĂŞme bloc Ă  l'origine), et un fragment allant avec un objet du Château de Dunrobin.
  • Pierre au Sanglier de Knocknagael, siège du conseil d'Écosse sur la rue Glenurquhart d'Inverness. Pierre de classe 1 pouvant ĂŞtre vue Ă  travers une grande fenĂŞtre. TrouvĂ©e Ă  Knocknagael, en pĂ©riphĂ©rie d'Inverness.
  • MusĂ©e de la Groam House (Rosemarkie). Collection de fragments de pierres pictes et une plaque de classe 2. Le musĂ©e possède Ă©galement une collection de photographies de pierres Pictes Ă  travers l'Écosse.
  • Pierre Clach an Tiompain (Strathpeffer). Classe 1.
  • Pierre Clach a'Mheirlich (Rosskeen). Classe 1 dans un champ[4].
  • Pierre Clach a' Charridh (Shandwick), bloc de classe 2 dans un abri en verre[5].
  • Centre de dĂ©couverte de Tarbat (Portmahomack). Collection importante de fragments trouvĂ©s lors de fouilles, et informations sur les Pictes.
Illustrations d'une classe 2 de Rosemarkie, publiée en 1885
  • Pierre de Nigg (Nigg), dans l'ancienne Ă©glise paroissiale. Bloc de classe 1. Un fragment peut-ĂŞtre trouvĂ© dans le musĂ©e de Tain.
  • MusĂ©e de Tain (Tain). Pierre de classe 1 dans la cour, fragments du Clach an Tiompain et de la Pierre de Nyg dans le musĂ©e.
  • Pierre "affĂ»tĂ©e", Clach Biorach (Edderton). Classe 1 dans un champ (probablement l'endroit d'origine), visible de la route. Classe 3 dans le vieux cimetière.
  • Vieille Ă©glise de Kincardine (Ardgay). Monument en forme de cercueil.
  • Croix de St Demhan (Creich). Pierre non travaillĂ©e avec une croix, n'entrant dans aucune des classes.
  • Pierre de Dunfallandy dite Clach an t-Sagairt, soit "la pierre du prĂŞtre" (Pitlochry). Classe 2 de bonne qualitĂ©.
  • MusĂ©e du Château de Dunrobin (Golspie). Collection de plus d'une vingtaine de classe 1 et 2 rassemblĂ©es par les ducs de Sutherland.
  • MusĂ©e de St Vigeans (Arbroath). Collection de pierres pictes et mĂ©diĂ©vales, dont la Pierre de Drosten, un bloc avec la croix de Classe 1 et une des deux seules pierres Ă  avoir une inscription n'Ă©tant pas en Ă©criture oghamique.
  • Pierres pictes d'Aberlemno (Aberlemno). Trois blocs visibles de la route et un dans la cour de l'Ă©glise. EnveloppĂ©s durant les mois d'hiver.
  • MusĂ©e d'Elgin (Elgin). Collection importante, principalement de la cour de l'Ă©glise de Kinneddar.
  • Pierre de Sueno (Forres). Bloc de 6,5 mètres, la plus grande dans les ĂŽles Britanniques, datant du IXe ou Xe siècle, protĂ©gĂ©e par une cage vitrĂ©e.
  • Pierres pictes de Meigle (Meigle vers Forfar). MusĂ©e dans une Ă©cole reconvertie qui a probablement une des collections les plus riches; l'entrĂ©e est payante.
  • Pierre de Tote (Tote sur l'Ă®le de Skye). Pierre de classe 1 dans un petit enclos clĂ´turĂ©.
  • Colline de Trusty (vers Anwoth), district de Dumfries and Galloway. SĂ©rie de pierres de classe 2.

Références

  1. C. Michael Hogan, Eassie Stone, The Megalithic Portal, editor: Andy Burnham, 2007
  2. Martin,H.C. (2007). The Lost Language of the Stars. Saint André de Valborgne: Virevolte. (ISBN 978-2-9530732-0-1).
  3. Philippe Jouët, Dictionnaire de la mythologie et de la religion celtiques, addendum., Fouesnant, Yoran embanner, , 1042 p.
  4. Ellen MacNamara, The Pictish Stones of Easter Ross, Tain, 2003
  5. Dougla Scott, The Stones of the Pictish Peninsulas, Hilton Trust, 2004

Liens externes

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