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Pierre de Brach

Pierre de Brach, sieur de la Motte-Montussan (Bordeaux ,1547 - Montussan, 1604) est un avocat, poète et éditeur français.

Pierre de Brach
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie

Fils de Bernard de Brach, procureur au parlement de Bordeaux[1], né dans la paroisse Saint-Pierre à Bordeaux, il entre au Collège de Guyenne à l'âge de dix ans et poursuit ses études de droit à Toulouse. Vers 1567, il reçoit le prix de l'Églantine de l'Académie des Jeux floraux.

Ses études finies, il rentre à Bordeaux où il devient avocat. Il compte parmi ses amis Guillaume du Bartas, Pierre de Ronsard et Michel de Montaigne, dont il devient l'intime et sur lequel il écrit à Juste Lipse, le , la célèbre Lettre sur la mort de Montaigne[2] :

« Monsieur de Montaigne est mort ; c'est un coup que je donne tout à coup dans vostre âme, pour ce qu'il donne bien avant dans mon coeur : qu'il me desplaist d'estre la corneille d'une si fâcheuse nouvelle ! (...) »

Il est anobli le 9 avril 1571 et acquiert la maison noble de la Mothe-Montussan[3].

En 1577, il obtient l'office de conseiller du roi et la charge de contrôleur en la chancellerie de Bordeaux grâce à la faveur de Marguerite de Navarre.

En 1578, une partie de ses odes est mise en musique par le compositeur Antoine de Bertrand.

En 1584, Pierre de Brach est le premier traducteur de l’Aminte du Tasse en France[4].

En 1595, il est nommé pour deux ans jurat de Bordeaux.

Mélangeant, dans une poétique du deuil, « la fiction pétrarquiste à la réalité autobiographique »[5], il célèbre, dans de nombreux poèmes[6], son épouse, dénommée Aymée. Il rencontre Anne de Perrot, son véritable nom, au printemps de 1568, à son retour de Toulouse, et l'épouse le 17 février 1572. Après 16 ans de mariage, onze enfants - dont huit survivent-, elle meurt prématurément le 8 juillet 1587[7].

Pierre de Brach en veuf

En 1588, il compose, en sa mémoire, un tombeau poétique et se fait représenter en veuf inconsolé [8], avec, en dédicace, le quatrain suivant :

« Pour gloire, le lorier en main ne tien pas,

Mon AIMEE, après toy nulle gloire ne reste,
Je porte de cyprez une branche funeste
Pour couronner ta vie, en pleurant ton trepas. »

Dans la tradition épidictique, il rédige en 1576, en plus de mille vers[9], « L'hymne de Bordeaux »[10].

Il se retire dans son domaine de Montussan, où il meurt en 1604.

Publications

Éditions modernes
  • Å’uvres poétiques de Pierre de Brach, sieur de La Motte Montussan : publiées et annotées par Reinhold Dezeimeris, t. I, Genève, Slatkine reprints, , 398 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • Å’uvres poétiques de Pierre de Brach, sieur de La Motte Montussan : publiées et annotées par Reinhold Dezeimeris, t. II, Genève, Slatkine reprints, , 430 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • Les Amours d'Aymée, édition critique avec introduction et notes par Jasmine Dawkins, Droz, Genève, 1971
  • Lettre sur la mort de Montaigne. Choix de poèmes, avant-propos de Iñigo de Satrústegui, L'Horizon chimérique, Bordeaux, 1988
  • La Masquarade du triomphe de Diane. Et autres textes de théâtre (préf. Charles Mazouer, Texte établi, présenté et annoté par Concetta Cavalini), Hermann, , 274 p. (ISBN 9782705683030, lire en ligne)

Hommages

La ville de Montussan en Gironde, a donné son nom à la place de la maire. Il existe, à Bordeaux, une rue de Brach, perpendiculaire au Bd. Wilson.

Bibliographie

  • Reinhold Dezeimeris, Notice sur Pierre de Brach, poète bordelais du XVIe siècle, A. Aubry, Paris, 1858 Texte en ligne
  • Hippolyte Cocheris, « Notice sur Pierre de Brach, poète bordelais du seizième siècle, par Reinhold Dezeimeris. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 19, no 1,‎ , p. 572–574 (lire en ligne)
  • Jasmine Dawkins, « Les manuscrits de Pierre de Brach », Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, vol. 32, no 1,‎ , p. 95–106 (ISSN 0006-1999, lire en ligne)
  • Les Dossiers d'Aquitaine, Histoire des maires de Bordeaux, 2008, (ISBN 2846221715)
  • Olivier Pot, « Le cercle des poètes disparus : Pierre de Brach et l’école de la mélancolie », Albineana, Cahiers d'Aubigné, vol. 22, no 1,‎ , p. 179–199 (DOI 10.3406/albin.2010.1145, lire en ligne)
  • Concetta Cavallini, « «Estrange amour, qui n’as point ta pareille!»: Pierre de Brach et la traduction de l’Aminte du Tasse », Italique. Poésie italienne de la Renaissance, no XIII,‎ , p. 105–124 (ISSN 1423-3983, DOI 10.4000/italique.286, lire en ligne)
  • André Deforges, Les Illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 2, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-255-6, présentation en ligne).
  • Concetta Cavallini (dir.) et Véronique Ferrer (dir.), Pierre de Brach : Poésie, théâtre, traduction., Fasano, Schena editore, (ISBN 978-88-6806-177-7).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Généalogie de la famille
  2. Jean-François Payen, Recherches sur Michel Montaigne : Correspondance relative à sa mort, Paris, impr. de C. Lahure, (lire en ligne), p. 2 - 5
  3. « Généalogie de Pierre de BRACH », sur Geneanet (consulté le )
  4. Concetta Cavallini, « «Estrange amour, qui n’as point ta pareille!»: Pierre de Brach et la traduction de l’Aminte du Tasse », Italique. Poésie italienne de la Renaissance, no XIII,‎ , p. 105–124 (ISSN 1423-3983, DOI 10.4000/italique.286, lire en ligne, consulté le )
  5. Olivier Pot, « Le cercle des poètes disparus : Pierre de Brach et l’école de la mélancolie », Albineana, Cahiers d'Aubigné, vol. 22, no 1,‎ , p. 185 (DOI 10.3406/albin.2010.1145, lire en ligne)
  6. « Amours d'Aimée », « Vers funèbres », « Regrets d'Aimée ».
  7. « Pierre de Brach - Biographie, œuvres de Pierre de Brach », sur www.wikipoemes.com (consulté le )
  8. Reinhold Dezeimeris, Notice sur Pierre de Brach, poète bordelais du XVIe siècle, Bordeaux, gounouilhou, 168 p. (lire en ligne [PDF]), p. 8
  9. Catherine Darfay, « Bordeaux valait bien plus de mille vers d'hommage », Sud-Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  10. Pierre de Brach, « Le second livre des poemes de Pierre de Brach, Bourdelois. », sites.univ-lyon2.fr,‎ (lire en ligne [PDF])
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