Pierre Nord Alexis
Pierre Nord Alexis ( – ) est un général et homme d'État haïtien, président de la République du au .
Pierre Nord Alexis | |
Fonctions | |
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Président de la République d'Haïti | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Tirésias Simon Sam |
Successeur | Antoine Simon |
Membre du gouvernement et délégué extraordinaire aux départements du Nord et du Nord-Ouest | |
– (7 mois et 1 jour) |
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Président | Pierre Théoma Boisrond-Canal |
Secrétaire d'Etat de la Guerre et de la Marine | |
– (7 mois et 1 jour) |
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Président | Pierre Théoma Boisrond-Canal |
Prédécesseur | Jean Vilbrun Guillaume Sam |
Successeur | Cyriaque Célestin |
Secrétaire d'Etat de l'Intérieur | |
– (2 mois et 6 jours) |
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Président | Florvil Hyppolite |
Prédécesseur | Maximilien Momplaisir |
Successeur | Saint-Martin Dupuy |
Biographie | |
Nom de naissance | Pierre Nord Alexis |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Cap-Henri (Haïti) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Kingston (Jamaïque) |
Nationalité | haïtienne |
Mère | Blézine Georges |
Conjoint | Marie Louise Amélie Célestina Pierrot |
Profession | militaire (général de division) |
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Présidents de la République d'Haïti | |
Biographie
Premières années
Alexis voit le jour en 1820, quelques semaines avant l'abolition de la monarchie. Sa famille se réfugie à la frontière espagnole de Saint-Domingue (actuelle République dominicaine). Il est le fils d'un haut fonctionnaire du régime de Henri Christophe et épouse la nièce de ce dernier, le conduisant à se considérer comme un héritier de la monarchie[1]. Alexis finit par rejoindre l’armée haïtienne dans les années 1840, sous la présidence de Jean-Louis Pierrot, son beau-père et dont il est l'aide de camp. Les années suivantes il poursuit une carrière tumultueuse : il est exilé en 1874, mais retourne à Haïti quelques années plus tard sous la présidence de Pierre Théoma Boisrond-Canal. Sous la présidence de Lysius Salomon, il est porte-parole de l’opposition, plusieurs fois emprisonné avant que le Président Salomon ne soit chassé du pouvoir à la suite d'une révolte populaire. Le nouveau président, Florvil Hyppolite, lui octroie un poste militaire important dans le nord, mais lorsque le président Tirésias Simon Sam quitte le pouvoir, il rejoint Joseph Anténor Firmin dans sa marche sur Port-au-Prince dans sa tentative de prise de pouvoir.
Ministre des Armées
Le nouveau président est néanmoins son vieil allié, Boisrond-Canal, de retour d’exil vingt ans plus tôt. Canal met fin aux tensions en désignant Alexis ministre de la Guerre et de la Marine, créant une séparation avec Firmin. Les troupes de Firmin sont battues à Port-au-Prince, et il ne subsiste que deux places fortes, Saint-Marc et Les Gonaïves, opposées à Canal et Alexis. Alexis prend avantage de la situation en négociant avec les États-Unis et se déclarant défenseur des intérêts américains dans les Caraïbes. Les États-Unis répondent en imposant un blocus naval sur les deux places fortes toujours fidèles à Firmin, traçant ainsi la route de l’accès au pouvoir pour Alexis.
Prise du pouvoir
Alexis accède au pouvoir le , en menant les troupes lui étant restées fidèles à la Chambre des députés et les forçant à le déclarer président à vie. Alexis arrive à rester au pouvoir les six années suivantes, bien que son régime ne cesse de faire face à des rébellions, et que son gouvernement soit fréquemment accusé de corruption. En dépit des difficultés budgétaires, il refuse de recourir à des emprunts qui pourraient porter atteinte à l'indépendance nationale. Il choisit en conséquence d'user de la planche à billet, avec des résultats économiques mitigés, mais qui semble avoir constitué la solution la plus lucide : en 1916, la République dominicaine voisine est envahie par les États-Unis pour des raisons financières[1].
Alexis ne cesse de se présenter comme étant d'ascendance royale monuments en hommage à l'unique roi d'Haïti, Christophe. En , Alexis, alors âgé de 88 ans, prend la décision de se déclarer roi tout en respectant la constitution en installant un régime parlementaire. Cette annonce unifie les partisans de Firmin, qui lancent une nouvelle révolte contre le régime royaliste d’Alexis. Bien que la révolte soit écrasée, elle exacerbe les problèmes économiques du pays. Une famine qui se déclenche dans le sud la même année amène des émeutes de la faim violentes et une nouvelle révolution, menée par le général François Antoine Simon. Chassé du pouvoir le , Alexis s’exile en Jamaïque, où il meurt en 1910. Son régime considéré comme royaliste prend alors définitivement fin.
Descendance
Alexis avait comme épouse la princesse Marie-Louise-Amélie-Célestina Pierrot, fille du président Pierrot. De ce mariage il eut un fils qui portait le nom d'Henri Nord Alexis très vite réduit en Henri Alexis. Le fils unique d'Alexis eut une grande descendance. Son arrière-arrière-petit-fils Jacques-Édouard Alexis sera Premier ministre d'Haïti à deux reprises : de 1999 à 2001 et de 2006 à 2008.
Note et référence
- Leslie Manigat, L’Amérique latine au XXe siècle,1889-1929, , p. 165
Bibliographie
- Justin Chrysostome Dorsainvil, Manuel d'histoire d'Haïti, Port-au-Prince, Procure des Frères de l'Instruction Chrétienne, , 402 p. (lire en ligne), p. 333 à 336