Pierre Gaspard
Pierre Gaspard, né le [1] à Saint-Christophe-en-Oisans (département de l'Isère, France) et mort le dans ce même village, est un alpiniste français. Il réalise la première ascension de la Meije (massif des Écrins, Alpes françaises) le avec son fils et Emmanuel Boileau de Castelnau ; ascension suivant l'arête du promontoire, qui deviendra la voie « normale ».
Nationalité | France |
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Naissance |
, Saint-Christophe-en-Oisans |
Décès |
1915, Saint-Christophe-en-Oisans |
Surnom | Gaspard de la Meije |
Disciplines | alpinisme |
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Période active | de 1876 à 1913 |
Ascensions notables | première ascension du Grand Pic de la Meije |
Profession | guide de haute montagne |
Biographie
Pierre Gaspard, fils de Gaspard Hugues originaire de Châteauneuf-d'Entraunes[2] et de Claudine Turc, est né au cœur du massif des Écrins. Surnommé « père Gaspard », en tant que guide, ses deux plus importants clients sont Emmanuel Boileau de Castelnau et Henry Duhamel. W.A.B. Coolidge fit appel à lui pour sa première ascension de l'aiguille du Plat de la Selle en 1876 : « Le dimanche, , quoique d'une splendeur éclatante, fut consacré à un repos bien mérité. Notre premier soin fut d'engager un chasseur nommé Pierre Gaspard pour nous guider au sommet de l'Aiguille du Plat, qu'il disait avoir atteint lui-même. [...] Gaspard est un bon guide et un compagnon amusant : j'ai été tout à fait content de lui[3]. » Une photo prise lors de la fête de la Société des touristes du Dauphiné le au col du Lautaret montre Pierre Gaspard père et fils avec l'équipe de W. A. B. Coolidge (photo Jacques Garin, collection Museum départemental, Gap)[3]. Avec Duhamel, outre l'ascension du pic Gaspard en 1878, il ouvre en 1880 une voie dans la face sud de la Barre des Écrins depuis La Bérarde et l'année suivante un nouvel itinéraire sur le versant sud-est de l'aiguille du Plat de la Selle. Avec Boileau de Castelnau, Gaspard constitue probablement la plus brillante cordée connue jusque-là , pendant les saisons 1876 et 1877, réalisant une dizaine de premières. Mais le plus fameux exploit de cette équipe est la première ascension du Grand Pic de La Meije le . Devenu célèbre, Gaspard se trouve dès lors fort sollicité au point qu'il est nécessaire de le retenir longtemps à l'avance. En 1885 il ouvre un nouvel itinéraire à la Meije par l'arête de la Brêche. Jusqu'à un âge avancé, le « père Gaspard » continue de courir la montagne et d'emmener des clients, au moins jusqu'en 1913.
Ascensions
- 1876 - Tête des Fétoules, le 19 août
- 1876 - Tête de l'Étret, le 4 septembre
- 1876 - Pic Nord des Cavales (3 362 mètres), le 10 septembre
- 1877 - Dôme de Neige des Écrins, le 21 juillet
- 1877 - Tête du Rouget, Petit Pelvoux (3 753 mètres)
- 1877 - Grand Pic de la Meije, le 16 août
- 1878 - Pointe du Vallon des Étages, le 27 juin
- 1878 - Pic Gaspard, le 6 juillet
- 1880 - Éperon nord de l'Olan
- 1882 - Pic central de Belledonne avec Henri Duhamel
- 1889 - L'Ailefroide Centrale, face sud-est
- 1891 - Sommet du Pelvoux par la Pointe Durand (3 932 mètres), versant nord-ouest
- 1891 - Sommet ouest du Pic des Souffles (3 098 mètres)
Notes et références
- « Archives Départementales de l'Isère » (consulté le ).
- C. et R. Glénat, Généalogie des guides paysans de St-Christophe en Oisans et de leurs familles, Centre de généalogie du Dauphiné, .
- W.A.B. Coolidge, W.A.B. Coolidge, Coolidge en Dauphiné : Récits de courses en Dauphiné (1870-1895), Vourles, Alpage, , 183 p. (lire en ligne), p. 36
Annexes
Bibliographie
- Roger Canac, Gaspard de la Meije, Presses Universitaires de Grenoble, 1985.
- Gérard Bordes, Grande Encyclopédie de la Montagne, t. 4, Paris, Atlas, , 2400 p.
- Gaspard de la Meije, roman d'Isabelle Scheibli.
Téléfilm
- 1984 : Gaspard de la Meije