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Pierre Crémont

Pierre Crémont, né à Aurillac le et mort à Tours en , est un compositeur et chef d'orchestre français.

Pierre Crémont
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Biographie

Pierre CrĂ©mont naĂ®t le Ă  Aurillac. Pierre grandit dans une famille de musiciens: son père Antoine est serpent au chapitre de Saint-GĂ©raud, et il part Ă©tudier Ă  Limoges avec son oncle Jean CrĂ©mont, violoniste reconnu, qui se dit « Ă©lève de Giovanni Battista Viotti Â». François-Joseph FĂ©tis fait Ă©tat du passage de CrĂ©mont au Conservatoire de Paris autour de 1799 : « (CrĂ©mont) fut reçu comme Ă©lève au Conservatoire de Paris en l'an VIII de la RĂ©publique et sortit de cette Ă©cole en 1803 pour voyager". On peut mĂŞme supposer que FĂ©tis et CrĂ©mont ont pu se croiser dans la classe de violon de Pierre Baillot. Pourtant, il ne reste pas de traces de ce passage dans l'institution parisienne. Parallèlement, CrĂ©mont semble avoir eu une activitĂ© de soliste relativement importante en Allemagne, en Pologne et dans les Ă©tats baltes pendant les annĂ©es 1798 Ă  1800. Pierre CrĂ©mont affirme avoir Ă©tĂ© Ă©lève de Beethoven en mĂŞme temps que Ferdinand Ries, mais cette information n'a pu ĂŞtre vĂ©rifiĂ©e.

Le tsar Alexandre Ier de Russie décide d'engager ce jeune musicien français pour sa cour à Saint-Petersbourg. Il est d'abord nommé Maître de Chapelle du Tsar, puis devient Premier Violon Directeur du Théâtre Français de Moscou en 1803. Il n'a que dix-neuf ans. Crémont restera à Moscou près de dix ans. Pendant cette période, il a composé plusieurs opéras comiques. Cependant, l'incendie de Moscou de 1812 oblige la troupe du Théâtre Français à partir. Le retour en France est l'occasion pour la troupe du théâtre d'organiser une tournée en Scandinavie. Crémont semble avoir marqué les esprits et ses talents de musiciens ont dû être appréciés car une quinzaine d'années plus tard, en 1830, l'Académie Royale de Musique de Suède l'élit comme membre. Sa tournée le mène également dans d'autres villes du nord de l'Europe (Turku, Copenhague…).

Le , CrĂ©mont joue Ă  l'OdĂ©on son concerto pour violon; c'est un grand succès. Cette reprĂ©sentation marque le dĂ©but de la carrière de Pierre CrĂ©mont en France. Ă€ partir de 1815, on sait qu'il est second chef d'orchestre Ă  l'OdĂ©on. On garde trace, dans les almanachs musicaux de l'Ă©poque, de nombreuses crĂ©ations « arrangĂ©es pour la scène française par M. CrĂ©mont Â». Il devient ensuite Premier Chef d'orchestre Ă  l'OpĂ©ra-comique. Il collabore avec de grandes figures musicales: Gioacchino Rossini, Giacomo Meyerbeer, Carl Maria von Weber, Vincenzo Bellini… dont il est chargĂ© d'arranger et de diriger les opĂ©ras pour leur crĂ©ation en France. En 1830, Pierre CrĂ©mont a quittĂ© la vie parisienne et vit dĂ©sormais Ă  Moulins en Bourbonnais. Dès 1833, il officie en tant que premier chef d'orchestre du Grand Théâtre de Lyon. En 1839, on le retrouve la tĂŞte de la SociĂ©tĂ© Philharmonique de Tours, ville oĂą il meurt en 1846.

Œuvres retrouvées

  • Opus 1 : Concerto pour le violon dĂ©diĂ© Ă  son oncle Jean CrĂ©mont, "exĂ©cutĂ© au Théâtre Royal de l'OpĂ©ra Buffa, 1815".
  • Opus 2 et 3 perdus (d'après FĂ©tis, il pourrait s'agir de musique d'harmonie).
  • Opus 4 : "Concerto pour clarinette […] dĂ©diĂ© Ă  François Dacosta, première clarinette de l'AcadĂ©mie Royale de Musique".
  • Opus 5 Ă  7 perdus.
  • Opus 8 : "Fantaisie sur l'Air Au Clair de la Lune chantĂ© dans Les Voitures VersĂ©es […]" dĂ©diĂ© Ă  François-Adrien Boieldieu.
  • Opus 9 : perdu.
  • Opus 10 : "Trois Grands Duos concertans (sic) pour deux violons dĂ©diĂ©s Ă  son ami Habeneck aĂ®nĂ©"(François-Antoine Habeneck).
  • Opus 11 : "Fantaisie sur un air des montagnes d'Auvergne, pour le violon […]" avec accompagnement de quatuor ou de piano, "DĂ©diĂ©e Ă  ses Compatriotes".
  • Opus 12 : "Trois Grands Duos pour Violon et Viole (Alto) ou deux Violons […]" dĂ©diĂ©s Ă  Charles-FrĂ©dĂ©ric KreubĂ©.
  • Opus 13 : "Trios Ă  deux Violons et Viole (alto) ou Violoncelle", dĂ©diĂ©s Ă  Manyer, vers 1823.
  • Opus 14 : perdu.
  • Opus 15 : Trios Ă  deux violons et violoncelle.
  • Opus 16 : "Trois duos Ă©lĂ©mentaires Ă  l'usage des commençants" (duos Ă  deux violons).

Sans numéro d'Opus :

  • Quatuor Ă  cordes, dĂ©diĂ© Ă  Pierre Baillot, vers 1815.
  • OpĂ©ra comique Le Capitaine Belronde, prĂ©sentĂ© en 1825
  • "Il Ă©tait lĂ ! Romance de la MĂ©prise de Diligence"
  • ConcertstĂĽck pour basson, vers 1830
  • Concertino militaire pour basson, vers 1830, dĂ©diĂ© Ă  Frans Preumayr

En outre Crémont a collaboré à la création française de nombreux opéras comiques dans les années 1819 - 1833, et a souvent "arrangé ces pièces pour la scène française". Parmi eux: Marguerite d'Anjou de Giacomo Meyerbeer, Robin des Bois ou le Freischütz de Carl Maria von Weber, le Pirate de Vincenzo Bellini…

Enregistrements, publications, manifestations

Une série d'articles publiés par Monsieur André Muzac dans les années 1985 à 1987 dans la Revue de la Haute Auvergne sont consacrés à la figure de Pierre Crémont.

Un entretien publié dans la Revue de la Haute Auvergne en retrace le travail de recherche effectué par Emmanuel Resche autour de Pierre Crémont.

Le Trio Concordia a réalisé le premier enregistrement des Trios à cordes Opus 13 de Pierre Crémont, sur instruments d'époque. Ce CD intitulé "Pierre Crémont, Saint-Petersbourg-Paris", sortira en 2013 chez le Label Eurydice[1].

L'association Musik'Art Cantal organise une conférence-concert consacrée à Pierre Crémont en .

Notes et références

Liens externes

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