Pierre-Ulric Dubuisson
Pierre-Ulric[1] Dubuisson, né à Laval (Mayenne) le et mort guillotiné à Paris le [2], est un acteur, auteur dramatique, directeur de théâtre et historien français.
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(Ă 48 ans) Paris |
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Biographie
Il est fils de médecin[3], son père, criblé de dettes[4]. Son père part à la Martinique en 1750[5], et confie ses trois enfants à son oncle l'abbé Dubuisson et une tante à Angers. Pierre-Ulric rejoint son père en Martinique[6] vers 1766. De retour en France en 1770[7], il rejoint Paris où il publie de façon anonyme en 1771 un poème en vers libres[8].
Il voyage entre l'Europe et les Iles : il joue à Gand et à Maastricht dans la même troupe que Fabre d'Églantine en 1777. Il fait un nouveau voyage en Amérique, où il est directeur général de la poste royale à Saint-Domingue en 1778. Il y donne une pièce, L'École des pères, ou les Effets de la prévention, qui est représentée au Cap-Français et subit un échec retentissant. Dubuisson regagne alors Paris où il compose plusieurs ouvrages sur les questions coloniales et de nombreuses pièces de théâtre. Sous la menace d'une lettre de cachet, il se réfugie à Bruxelles, où il compose ou traduit des livrets d'opéra.
De 1783 à 1790, sa vie se partage entre la Belgique et Paris. Partisan de la Révolution, il se désespère de pouvoir jouer un rôle en France. En Belgique, il se prononce contre le parti de Van der Noot. Il est incarcéré et mis en liberté en 1790. De retour à Paris, il prend part à la journée du 10 août 1792 et se montre très assidu au club des Jacobins dont il est devenu le secrétaire, sans prendre encore parti dans le conflit Girondins-Montagnards. Envoyé vers la fin de 1792 en Belgique comme commissaire du pouvoir exécutif auprès du général Dumouriez, il se lie avec l’aventurier Pierre-Jean Berthold de Prosly. Il fait partie du Comité insurrectionnel secret qui tente dans la nuit du de faire assassiner 22 députés girondins, « ces hypocrites de patriotisme et de vertu », selon ses termes. Une indiscrétion sauve pour cette fois ceux qui devaient périr le .
Quelques mois plus tard, il se rallie à Jacques-René Hébert. Dénoncé par Robespierre comme ayant voulu semer la discorde parmi les jacobins, il est jugé par le Tribunal révolutionnaire. Il est condamné à mort et guillotiné le à l'âge de 48 ans.
Ĺ’uvres
- Théâtre
- L'École des pères, ou les Effets de la prévention, Cap-Français,
- Nadir, ou Thamas-Kouli-Kan, tragédie en 5 actes et en vers, Paris, Théâtre de la Nation, Texte en ligne
- Le Vieux Garçon, comédie en 5 actes, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
- Trasime et Timagène, tragédie en 5 actes et en vers, Rouen, Grand Théâtre, 1783
- Le Nouveau Sorcier, comédie en trois actes, Théâtre de Gand,
- Albert et Émilie, tragédie, Paris, Théâtre de l'Odéon,
- Scanderberg, tragédie en 5 actes et en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
- Le Roi Théodore à Venise, opéra héroï-comique en 4 actes, musique de Giovanni Paisiello, Vienne (Autriche), 1786
- Hélène et Francisque, opéra-comique en 4 actes, Château de Versailles,
- L'Impresario in angustie, ou le Directeur dans l'embarras, opéra bouffe en 2 actes, musique de Domenico Cimarosa, Paris, Théâtre de Monsieur, Texte en ligne
- L'Arbre de Diane, vaudeville en 3 actes, Bruxelles, Théâtre de la Monnaie,
- Les Époux mécontents, opéra-comique en 3 actes, musique de Stephen Storace, Théâtre Montansier, [9]
- La Villageoise enlevée, vaudeville en 3 actes, Paris, Théâtre-Français,
- Le Curieux indiscret, opéra bouffe en 3 actes, Paris, Théâtre Montansier,
- Les Époux mécontents, ou le Divorce, Bruxelles, Théâtre de la Monnaie,
- La Revanche, ou les Deux Frères, opéra en 3 actes, Théâtre des Amis de la Patrie,
- Les Talismans, opéra en 3 actes, Théâtre des Amis de la Patrie,
- Flora, opéra en 3 actes, Théâtre des Amis de la Patrie,
- Zélia, ou le Mari à deux femmes, drame en trois actes mêlé de musique, d'après Goethe, musique de Prosper-Didier Deshayes, Théâtre des Amis de la Patrie, Texte en ligne
- Zelia, ou la Grille enchantée, Théâtre italien de Paris,
- Stella, drame en 3 actes, mêlé de musique, d'après Goethe, s. d. Texte en ligne
- Varia
- Le Tableau de la volupté, ou les Quatre parties du jour, poème en vers libres, 1771
- Abregé de la Révolution de l'Amérique anglaise, depuis le commencement de l'année 1774 jusqu'au premier , 1778 Texte en ligne
- Nouvelles considérations sur St-Domingue, en réponse à celles de M. H. D., 1785
- Lettres critiques et politiques sur les colonies et le commerce des villes maritimes de France, adressées à G.-T. Raynal, avec Dubucq, 1785 Texte en ligne
Bibliographie
- Auguste-Philippe Herlaut, Autour d'Hébert. I. Deux témoins de la Terreur : le citoyen Dubuisson, le cidevant baron de Haindel, Paris, Clavreuil, 1958
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, 1855, t. XL ;
- Jean-Barthélemy Hauréau, Histoire littéraire du Maine. Paris, 1872, t. IV. ;
- « Pierre-Ulric Dubuisson », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), t. II ;
- Archives nationales, W lA 76 et W 339. T 1683. no 406 et T 1685, no 230. ;
- Archives de la Comédie française. Dossiers d'auteurs : Dossier Dubuisson.
Sources biographiques
- « Pierre-Ulric Dubuisson », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
- « Pierre-Ulric Dubuisson », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
Notes et références
- Il est parfois désigné par Paul-Ulric dans certaines sources.
- Paris, État civil reconstitué, vue 27/51.
- Son père Pierre Dubuisson, originaire du diocèse d'Angers, a effectué des études de médecine à Paris et à Reims, docteur dans cette dernière ville en 1738, il s'installe à Laval en 1741. Sa mère Marie Laforge, meurt le 25 avril 1751.
- Il est condamné par défaut en 1758 pour des dettes à Laval.
- Il se fait nommer avant son départ médecin du roi au Fort Saint-Pierre de la Martinique. Il semble y être resté. Il envoie en 1769 de Saint-Domingue à l'Académie des Sciences des observations sur l'origine, la croissance et les usages du bambou aux Iles du Vent, lues par Gabriel de Bory, et incluses dans l’Histoire de l'Académie royale des Sciences, année 1769, publiées à Paris, 1772, pp. 57-58.
- Il est présent lors du cyclone des 13-14 août 1766 qui dévaste toute la colonie. Voir sa description dans ses Lettres critiques (pp. 46-47.).
- Il revient à Angers auprès de ses sœurs, et vendre la maison de la Perle à Laval, provenant de sa famille maternelle.
- Le Tableau de la volupté, ou les Quatre parties du jour.. Cet ouvrage est critiqué dans la Correspondance littéraire, philosophique et critique de Grimm, Diderot, d'Alembert, etc., publiée par M. Tourneux, Paris, 1877, t. IX, p. 350.
- Eugène Hugot, Histoire littéraire, critique et anecdotique du Théâtre du Palais-Royal, 1784–1884, Paris, 3me, , 32–33 p. (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Pierre-Ulric Dubuisson sur CĂ©sar