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Pierre-Just Marny

Pierre-Just Marny (né à Fort-de-France, le - mort à Ducos, le ), dit « la panthère noire », est identifié en France, en 2011, comme le détenu ayant effectué la plus longue détention. Il a été retrouvé mort dans sa cellule après 48 années passées derrière les barreaux[1]. Dans ce triste record, il succède à Lucien Léger qui avait effectué 41 ans de prison avant d'être libéré en 2005.

Pierre-Just Marny
Tueur en série
Information
Naissance
Fort-de-France, Martinique
Décès
Ducos, Martinique
Cause du décès Suicide par pendaison
Surnom La panthère noire
Actions criminelles Meurtres

Les faits

  • 1963, Pierre-Just Marny est condamnĂ© Ă  quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour une affaire de vols. Il bĂ©nĂ©ficie d'une permission pour rendre visite Ă  ses parents avant de quitter la Martinique et rejoindre la mĂ©tropole dans une prison-Ă©cole. Il saisit l'occasion pour s'enfuir et se mettre Ă  la recherche de ses anciens complices qu'il soupçonne de l'avoir balancĂ©[2].
  • , Pierre-Just Marny sort de prison. ArmĂ© d'un fusil, il va de SchĹ“lcher Ă  Fort-de-France. Ses anciens complices ont refusĂ© de lui donner la part du vol qu'il devait avoir. Il dĂ©cide alors de se venger, mais sur son passage, fait trois morts (dont un enfant de deux ans et demi) et quatre blessĂ©s.

La police le recherche pendant six jours.

  • , Marny est interpellĂ© Ă  15 h 15, route de Redoute.
  • , Marny s'enfuit de la prison de Fort-de-France.
  • , il est reconnu dans le quartier Sainte-ThĂ©rèse. « EncerclĂ© par les gendarmes, Marny, par dĂ©fi, refuse de se coucher. DĂ©sarmĂ©, il reçoit une rafale de balles et est touchĂ© au poumon et Ă  l'abdomen. Une partie de la population prend alors fait et cause pour lui. Trois jours d'Ă©meute Ă  Fort-de-France s'ensuivent. Bilan : un mort et quarante blessĂ©s[3]. »
  • , il est discrètement emmenĂ© par avion militaire vers Paris pour y ĂŞtre jugĂ©.

Le procès

  • , la cour d'assises de la Seine condamne Pierre-Just Marny Ă  la perpĂ©tuitĂ©.

L’incarcération

Après une tentative d'évasion et une bagarre qui coûte un œil à un surveillant pénitentiaire, Marny est placé en unité psychiatrique spéciale, d'abord à Sarreguemines (Moselle), puis à Montfavet, écart de la commune d'Avignon (Vaucluse)[4]. Il y reste trente-deux ans[5].

  • , il est rĂ©intĂ©grĂ© en dĂ©tention normale[6]
  • , il retourne en Martinique Ă  la suite de son transfert vers le centre pĂ©nitentiaire de Ducos. « Les dĂ©tenus l'ont accueilli triomphalement, scandant bruyamment son nom. […] Ă€ sa descente d'avion, il est apparu, chemise blanche et costume noir, un embonpoint certain, marchant lentement, car presque aveugle. »[7]

En vue de sa libération

Félix Vert-Pré, président d'Agir Sans Voir obtient une autorisation de visite et se propose pour assister Pierre-Just Marny dans sa réinsertion : « Je peux mettre un appartement F4 à sa disposition où il ne serait pas tout seul. On dispose d'un service à la personne, on pourrait l'assister dans ses démarches et l'encadrer pendant un certain temps grâce à une auxiliaire de vie. J'ai envie de m'impliquer afin que les autorités et le chef de l’État puissent le libérer[8] »

Une permission de 6 heures est envisagée pour permettre à Pierre-Just Marny de rendre visite à sa famille. La date précise de cette permission est tenue secrète pour éviter toute manifestation en Martinique. « Une autorisation exceptionnelle de 10 heures à 16 heures pour voir sa famille, et sous escorte militaire. La décision a été prise lundi () par ordonnance de la Cour d’appel de Fort-de-France[9]. »

Décès

Pierre-Just Marny se serait suicidé par pendaison le , « assis sur une chaise », accroché à un montant du lit « avec une corde confectionnée à l'aide de ses lacets ». Un codétenu a donné l'alerte et Pierre-Just Marny aurait été retrouvé vers 4 h 30 du matin. Le directeur du centre pénitentiaire de Ducos, Jean-Jacques Pairraud, a indiqué qu'une autopsie devra déterminer les causes exactes du décès. L'autopsie confirme le suicide, et le corps est ainsi rendu à la famille.

Les obsèques de Pierre-Just Marny se déroulent à Schœlcher, le .

Biographie

  • Jusqu'au bout du silence, Quarante ans de tĂ©moignages, par Marlene Hospice, sociologue, ethnologue et anthropologue. Ouvrage prĂ©sentĂ© Ă  la bibliothèque du François, en Martinique.

Notes et références

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