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Piano Ă  queue

Le piano Ă  queue est un piano Ă  cordes horizontales.

Piano à queue de fabrication française Pleyel
Piano à queue de fabrication autrichienne Bösendorfer
Mécanisme d'un piano à queue (légende)
Schéma d'un piano à queue en coupe (légende)

Le piano à queue est le type original du piano, dérivé du tympanon ou du cymbalum, des instruments à cordes frappées (le clavecin étant un instrument à cordes pincées). Il s'oppose au piano droit, dont les cordes sont disposées verticalement.

Constitution

Il est constitué :

  • d'un clavier, gĂ©nĂ©ralement Ă  88 touches (7 octaves 1/4), muni d'un couvercle ;
  • d'un barrage, structure en poutres ;
  • d'une table d'harmonie, mise en vibration par les cordes par l'intermĂ©diaire de chevalets ;
  • de cordes : une par note dans les graves, deux dans les notes intermĂ©diaires, trois dans les aiguĂ«s. Les cordes d'aigus sont nues, les cordes de graves sont filĂ©es ;
  • d'un cadre mĂ©tallique au-dessus de la table d'harmonie (sur les pianos modernes) ;
  • d'une ceinture, coffrage entourant la table d'harmonie ;
  • d'un couvercle s'ouvrant Ă  45° ;
  • d'une mĂ©canique de percussion ;
  • d'un pĂ©dalier (lyre) ;
  • d'un pupitre.

Dimensions

Les dimensions du piano à queue ne sont pas normalisées.

Un piano Ă  queue au plus petit en longueur peut mesurer 1,30 mètre (Érard en produit jusqu'en 1930) et porter jusqu'Ă  3 mètres pour les plus grands (Opus 102 de Stephen Paulello). De très rares cas de pianos non standards peuvent aller au delĂ  (piano de plus de 5 mètres fabriquĂ© en Nouvelle-ZĂ©lande par exemple).

La taille des pianos utilisĂ©s pour les concerts varient entre 2 et 3 mètres, tout dĂ©pendra de la dimension du lieu du concert ou de la prestation.

Les plus petits pianos étaient fabriqués dans un souci de gain de place mais avec un meuble à cordes à l'horizontale, et une mécanique de piano à queue (différente de la mécanique d'un piano droit à la verticale)

Il est commun d'entendre parler de piano "grand queue de concert", "trois-quart de queue", "demi-queue", "grand ou petit quart de queue", "crapaud", tant et si bien que ces dĂ©nominations sont entrĂ©es dans le langage habituel de dĂ©signation. Toutefois, elles ne reprĂ©sentent malheureusement rien : des marques de piano peuvent avoir dans leur gamme un piano qui ne soit pas plus grand que le plus petit dans une autre marque. Exemple : Ă  une certaine Ă©poque les pianos Érard, fabriquĂ©s en cordes parallèles avaient leur plus petit modèle (que d'aucuns appelleraient peut-ĂŞtre "quart de queue" aujourd'hui, alors que cette taille correspond Ă  un demi-queue) qui mesurait 2,11 mètres ! Alors que d'autres marques peuvent avoir des pianos qui ne dĂ©passent pas les 2 mètres de long.

Pour ce qui est des plus petits pianos Ă  queue que l'on surnomme "crapaud" il est en gĂ©nĂ©ral indiquĂ© une longueur Ă©gale ou plus petite que la largeur : un piano fait en moyenne 145 cm de large (dĂ©pendant du nombre de touches) mais peut ĂŞtre rĂ©duit en longueur jusqu'Ă  1,30 mètre, au dĂ©triment de la longueur et de la profondeur du son, souvent infĂ©rieures sur ces modèles comparĂ©es Ă  celles d'un piano "grand droit".

Originalités

  • Le piano Ă  queue est la plupart du temps de fabrication très soignĂ©e. Les grandes marques le fabriquent et assemblent la plupart des pièces Ă  la main, les rodent, les sĂ©lectionnent, les règlent plusieurs fois...
  • Le piano Ă  queue moderne comporte toujours une mĂ©canique de rĂ©pĂ©tition (ou mĂ©canique Ă  double Ă©chappement).
  • Le piano Ă  queue moderne comporte le plus souvent une pĂ©dale tonale, permettant de conserver les notes jouĂ©es avant l'enfoncement de la pĂ©dale, mais pas celles jouĂ©es après.
  • La pĂ©dale douce fonctionne par dĂ©placement latĂ©ral du clavier et de la mĂ©canique, permettant de percuter moins de cordes pour chaque note, ou d'effectuer la percussion sur une partie du marteau moins dure.
  • Pianos exceptionnels : tous les facteurs de pianos rĂ©alisent des pianos exceptionnels (artcase) ; certains ne sont que des dĂ©corations ou des modifications spectaculaires de l'existant (pieds travaillĂ©s, marqueterie, peinture), d'autres sont des modifications radicales comme le Pegasus[1] de Schimmel, le M. Liminal[2] dessinĂ© par NYT Line et fabriquĂ© par Fazioli, ou le Piano Peugeot Design Lab chez Pleyel avec une fabrication de la caisse entièrement rĂ©alisĂ©e en fibre de carbone[3].
  • Le dĂ©placement d'un piano Ă  queue requiert gĂ©nĂ©ralement l'assistance d'un artisan spĂ©cialisĂ© appelĂ© porteur de piano.

Différents types de fabrication

Intérieur d'un piano à queue
  • Croisement des cordes : Afin d'Ă©loigner les cordes du bord de la table d'harmonie, les cordes, parallèles Ă  l'origine, sont devenues croisĂ©es. Les pianos aux cordes parallèles Ă©taient fabriquĂ©s ainsi car la technique de fabrication n'Ă©taient pas encore celle d'aujourd'hui : on utilisait des renforts en mĂ©tal voire en fonte pour pallier la tension de plus en plus importante demandĂ©e par les pianistes de l'Ă©poque, pour pouvoir ajouter plus de cordes, et se faire entendre plus facilement. On a mĂŞme vu de rares modèles ayant trois plans de croisement de cordes. Fondamentalement, le croisement des cordes a Ă©tĂ© utilisĂ© pour augmenter leur longueur et Ă©viter des instruments sur-dimensionnĂ©s. Les pianos Stephen Paulello, nĂ©anmoins, reviennent aux sources en utilisant des cordes parallèles afin d'offrir un timbre se distinguant clairement des autres facteurs de piano. Les cordes parallèles sont rĂ©putĂ©es offrir une plus grande nettetĂ© de sonoritĂ© en particulier entre les registres des graves et des mediums, il est Ă  noter qu'Érard a Ă©tĂ© un des rares facteurs Ă  ne longtemps pas abandonner les cordes parallèles auxquelles il est restĂ© fidèle jusque vers 1935.
  • Position de la queue : La queue est presque toujours Ă  gauche, mais quelques très rares modèles ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s avec la queue Ă  droite (cordes fortement croisĂ©es afin de raccourcir l'instrument).
  • Nombre de touches : Les pianos de concert ont 88 touches. Certains Bösendorfer ont quelques notes supplĂ©mentaires dans l'extrĂŞme grave. Ces touches sont toutes de couleur noire. le Bösendorfer modèle 290, dit " ImpĂ©rial ", dispose de 97 touches, soit 8 octaves complètes[4]. Les pianos de concert Stephen Paulello ont 102 touches, les notes supplĂ©mentaires Ă©tant rĂ©parties entre l'extrĂŞme grave et l'extrĂŞme aigu[5]. Stuart & Sons propose des pianos de 97, 102 et 108 touches.
  • Nombre de cordes : Certains modèles ont eu 4 cordes par note dans les aigus, d'autres ont eu une corde supplĂ©mentaire non percutĂ©e et non Ă©touffĂ©e, afin d'enrichir les harmoniques.
  • Certains pianos ont quatre pĂ©dales. On peut citer notamment les facteurs Fazioli et Feurich. La quatrième pĂ©dale que l'on trouve chez Fazioli et Stuart & Sons diminue la course du marteau afin de faciliter le jeu de passages rapides ou de glissandi. Ceci diminue inĂ©vitablement le son, tout en conservant le timbre du piano. La pĂ©dale harmonique, en option dans les pianos Ă  queue Feurich, inventĂ©e par Denis de La Rochefordière avec la collaboration de Stephen Paulello, lève tous les Ă©touffoirs et ne baisse ensuite que les Ă©touffoirs des notes ayant Ă©tĂ© jouĂ©es afin de produire une rĂ©sonance des harmoniques par sympathie.

Notes et références

  1. (de) « Produkt & Kauf », sur Schimmel Piano (consulté le ).
  2. « M. Liminal », sur nyt-line.fr (consulté le ).
  3. le Piano Peugeot Design Lab pour Pleyel (sa fabrication s'est trouvée interrompue depuis la fermeture provisoire de Pleyel en 2013), lire en ligne
  4. « Error! », sur Wikiwix (consulté le ).
  5. « O comme Opus 102 » in Improvisation so piano, Jean-Pierre Thiollet, Neva Éditions, 2017, p 88-90. (ISBN 978-2-35055-228-6)

Article connexe

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