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Peter de Montfort

Peter de Montfort, dit également Piers de Montfort, né vers 1205 et tué le à Evesham[1], est un magnat anglais, l'un des porte-paroles des barons durant leur conflit contre le roi Henri III. Parlour ou prolocutor du Parlement d'Angleterre durant cette crise, il est parfois considéré comme le premier président du Parlement dans l'histoire du parlementarisme anglais, plus d'un siècle avant Thomas Hungerford[2] - [1].

Peter de Montfort
Fonctions
Prolocutor du Parlement d'Angleterre
–
Monarque Henri III
Prédécesseur aucun
Successeur incertain
Biographie
Date de naissance v. 1205
Date de décès
Lieu de décès Evesham
Nationalité anglais
Conjoint Alice Audley
Enfants Peter et Robert

Peter de Montfort

Biographie

Par sa mère, Peter de Montfort est le petit-fils de William de Cantilupe, Lord-intendant du roi Jean. Élevé par ce grand-père, il hérite du château de Beaudesert (aujourd'hui disparu), dans le Warwickshire. En 1264 il accompagne le prince Édouard en Espagne pour les noces de celui-ci et, au cours des deux années qui suivent, il remplit plusieurs missions diplomatiques à l'étranger pour le roi Henri III. Dans le même temps, il est nommé haut shérif du Staffordshire et du Shropshire[1].

En 1258 toutefois, il est l'un des douze barons qui, emmenĂ©s par Simon de Montfort (sans lien de parentĂ© avec Peter), imposent au roi les Provisions d'Oxford, le contraignant d'accepter un gouvernement de quinze barons (dont Simon et Peter), surveillĂ©s par le Parlement. Il s'agit de contraindre le roi Henri de respecter la Grande Charte de 1215 par laquelle le roi Jean avait consenti Ă  ce que ses pouvoirs soient restreints, reconnaissant les prĂ©rogatives des barons et les droits de tout homme libre. Peter prĂ©side cette mĂŞme annĂ©e le Parlement d'Angleterre Ă  Oxford, appelĂ© « Parlement fou Â» par les partisans de l'autoritĂ© du roi. C'est la première fois que des reprĂ©sentants des roturiers sont appelĂ©s Ă  siĂ©ger en parlement, et pour cette raison l'assemblĂ©e est parfois considĂ©rĂ©e comme le « premier Parlement d'Angleterre Â». C'est aussi la première fois que cette assemblĂ©e a un prĂ©sident[1].

La rupture n'est pas encore consommée avec le roi, et à l'automne 1259 Peter de Montfort accompagne ainsi Henri III en France, pour la négociation d'un traité de paix avec Louis IX. En avril 1261 toutefois, le pape Alexandre IV émet une bulle qui libère le roi de sa promesse de respecter les Provisions d'Oxford. Peter et deux autres barons sont choisis par les leurs pour négocier avec le roi, en vain. Il prend alors part à une attaque contre Worcester, dont les barons se saisissent le . Une trêve décidée en juillet retarde le début de la seconde guerre des Barons, qui éclate en . Peter y prend part, et est fait prisonnier par les forces royales le . Par sa victoire à la bataille de Lewes le , Simon de Montfort prend de facto le pouvoir en Angleterre ; Peter est libéré[1].

Peter est l'un des diplomates envoyĂ©s nĂ©gocier avec le pape la reconnaissance du nouveau gouvernement anglais en septembre. Il est membre d'un conseil de neuf barons imposĂ© au roi Ă  partir du mois de juin. Il est par ailleurs nommĂ© gardien du sceau du roi. Le nouveau rĂ©gime s'appuie sur un Parlement : un premier convoquĂ© en pour approuver les nouvelles institutions, puis l'assemblĂ©e dite « Parlement de Simon de Montfort Â» qui siège de janvier Ă  et rassemble des barons, des reprĂ©sentants du clergĂ©, et des reprĂ©sentants Ă©lus des roturiers. Ce Parlement, qui marque une Ă©tape clef dans l'Ă©mergence du parlementarisme anglais, se rĂ©unit en prĂ©sence du roi, dont l'autoritĂ© est clairement bridĂ©e[1].

Les combats reprennent toutefois. Peter de Montfort est tuĂ© en mĂŞme temps que Simon de Montfort Ă  la bataille d'Evesham, le . Leur hĂ©ritage historique est majeur : le « Parlement modèle Â» consenti en 1295 par le roi Édouard Ier, dans la continuitĂ© des parlements imposĂ©s Ă  son père Henri III, entĂ©rine dĂ©finitivement un mode de gouvernement oĂą le monarque partage son autoritĂ© avec une assemblĂ©e de barons, de reprĂ©sentants du clergĂ© et de roturiers Ă©lus[1].

Références

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