Peter O'Neill
Peter O'Neill[1] (nĂ© le dans le district d'Ialibu-Pangia en Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e[1]) est un homme politique et homme d'affaires[2] papou-nĂ©o-guinĂ©en. Il est Premier ministre du au . Son Ă©lection est dĂ©clarĂ©e illĂ©gale par la Cour suprĂȘme le , mais il est soutenu par une majoritĂ© parlementaire, et reconnu par le gouverneur gĂ©nĂ©ral le . Les Ă©lections lĂ©gislatives de juin-juillet 2012 lui confĂšrent un mandat incontestĂ©. Le il annonce sa dĂ©mission prochaine du poste de Premier ministre Ă la suite de critiques concernant un contrat avec Total, et de la dĂ©fection de ministres et de dĂ©putĂ©s[3]. Son ancien ministre des Finances James Marape, qui avait dĂ©missionnĂ© du gouvernement en avril et rejoint l'opposition, lui succĂšde le .
Peter O'Neill | |
Peter O'Neill en 2015. | |
Fonctions | |
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Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée | |
â (7 ans, 9 mois et 28 jours) |
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Ălection | |
RĂ©Ă©lection | |
Monarque | Ălisabeth II |
Gouverneur | Sir Michael Ogio Theo Zurenuoc (intérim) Sir Bob Dadae |
Prédécesseur | Sir Michael Somare |
Successeur | James Marape |
Biographie | |
Nom de naissance | Peter Charles Paire O'Neill |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ialibu-Pangia (Territoire de Papouasie-Nouvelle-Guinée) |
Nationalité | papou-néo-guinéenne |
Parti politique | CongrĂšs national populaire |
Conjoint | Lynda May Babao |
DiplÎmé de | Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée |
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Premiers ministres de Papouasie-Nouvelle-Guinée | |
Jeunesse, et débuts en politique
Il est né d'un pÚre magistrat originaire d'Australie, et d'une mÚre papou-néo-guinéenne autochtone des Hautes-Terres méridionales, dans ce qui est alors la colonie australienne du territoire de Papouasie-Nouvelle-Guinée[2].
En 1988, il obtient une licence en comptabilité à l'Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il travaille ensuite pour des entreprises de comptabilité, avant de devenir président du conseil d'administration de diverses entreprises, et notamment de Remington Technologies Ltd. depuis 1999[1].
Il fait son entrĂ©e en politique en 2002, Ă©lu dĂ©putĂ© de la circonscription de Ialibu-Pangia au Parlement, en tant que membre du parti CongrĂšs national populaire, dont il prend la tĂȘte en 2006. Il est nommĂ© ministre du Travail et des Relations industrielles par le Premier ministre, Sir Michael Somare, puis ministre du Service public en 2003. Ayant rejoint les rangs de l'opposition, il est ensuite chef de l'opposition officielle au gouvernement Somare de 2004 Ă 2007. RĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© lors des Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2007, qui voient Somare reconduit Ă la tĂȘte du pays, O'Neill est invitĂ© Ă intĂ©grer le gouvernement de coalition. Il est nommĂ© ministre du Commerce et de l'Industrie, avant d'ĂȘtre nommĂ© ministre des Finances dĂ©but 2010, remplaçant Patrick Pruaitch, qui avait dĂ©missionnĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© accusĂ© de corruption[2] - [1] - [4].
Accession au pouvoir, et crise constitutionnelle
En , Sir Michael Somare est hospitalisĂ© Ă Singapour pour problĂšmes cardiaques, et la direction du gouvernement est alors assurĂ©e par intĂ©rim par Sam Abal. En juin, la famille de Somare annonce que le Premier ministre ne serait pas en Ă©tat de reprendre ses fonctions Ă sa sortie de l'hĂŽpital. Abal redistribue certains portefeuilles ministĂ©riels, restituant Pruaitch au ministĂšre des Finances, et faisant de O'Neill le ministre des Travaux publics et des Transports, ce qui fut perçu comme une rĂ©trogradation. Le , O'Neill et deux autres ministres quittent le gouvernement et rejoignirent les rangs de l'opposition, permettant au chef de l'opposition, Belden Namah, d'instituer une motion de censure parlementaire Ă l'encontre d'Abal. Abal est destituĂ© par les dĂ©putĂ©s le jour-mĂȘme, et Namah propose O'Neill comme candidat Ă sa succession. O'Neil est Ă©lu Premier ministre par le Parlement, avec soixante-quatorze voix contre vingt-quatre. Il est ensuite, l'aprĂšs-midi mĂȘme, formellement nommĂ© Premier ministre par le gouverneur gĂ©nĂ©ral Michael Ogio, au nom de la reine[5] - [2] - [6] - [7].
Le , la Cour suprĂȘme annule la dĂ©claration parlementaire du de vacance du poste de Premier ministre ainsi que l'Ă©lection suivante de Peter O'Neill, les considĂ©rant comme illĂ©gales, et ordonne la restauration immĂ©diate de Sir Michael Somare dans ses fonctions de Premier ministre. En outre, la Cour annonce que O'Neill sera poursuivi pour outrage Ă la Cour, pour avoir tentĂ© de destituer le prĂ©sident de la Cour, Sir Salamo Injia, juste avant le jugement[8]. O'Neill rejette le jugement, s'appuyant sur une majoritĂ© parlementaire, mais le gouverneur gĂ©nĂ©ral, Sir Michael Ogio, nomme Somare au poste de Premier ministre[9].
Le , le Parlement destitue Ogio. Jeffrey Nape, prĂ©sident du Parlement, devient alors automatiquement gouverneur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim. Nape confirme alors qu'O'Neill est Premier ministre, dĂ©fiant la Cour suprĂȘme[10] - [11].
Le , Ogio indique qu'il a fait erreur en reconnaissant Somare. Prenant en compte le soutien dont bĂ©nĂ©ficie O'Neill au Parlement, il reconnaĂźt Ă nouveau O'Neill, et se voit restaurĂ© lui-mĂȘme Ă ses fonctions. O'Neill semble Ă©galement soutenu par les hauts fonctionnaires, ainsi que par la police et les forces armĂ©es. Somare maintient nĂ©anmoins qu'il est le Premier ministre lĂ©gitime[12] - [13] - [14].
Le , à la suite des élections législatives, O'Neill est confirmé au poste de Premier ministre par les députés. Sir Michael Somare lui apporte son soutien, mettant fin à la crise constitutionnelle[15]. Un an plus tard, de nombreux députés ayant rejoint sa majorité, il dispose du soutien de 101 députés ; l'opposition parlementaire, dirigée par Belden Namah, ne comprend alors que dix membres[16].
En , la justice ordonne son arrestation sur soupçon de détournement de fonds publics. Le chef de la police, Jeoffrey Vaki, refuse d'exécuter l'ordre. En , Vaki est condamné pour cette raison à trois ans de prison ferme et de travaux forcés[17].
En , le mandat d'arrĂȘt Ă l'encontre de Peter O'Neill n'ayant toujours pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©, des Ă©tudiants de l'universitĂ© de Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e et de l'UniversitĂ© de technologie Ă Lae boycottent massivement leurs cours et manifestent, exigeant sa dĂ©mission. Le , aprĂšs plus de deux semaines de boycott des cours, O'Neill publie une rĂ©ponse aux Ă©tudiants, indiquant qu'il ne dĂ©missionnera pas[18]. Le , quelque 250 Ă©tudiants, et autant d'autres citoyens, s'assemblent paisiblement devant le Parlement pour protester contre ce refus[19]. Le , la police ouvre le feu sur une manifestation Ă©tudiante, aprĂšs des jets de pierres contre la police par des Ă©tudiants[20]. Vingt-trois manifestants sont blessĂ©s, dont quatre griĂšvement, et plusieurs policiers sont Ă©galement blessĂ©s. Ă la demande de l'UniversitĂ© de Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, un tribunal au lendemain de ces Ă©vĂ©nements interdit toute nouvelle manifestation Ă©tudiante, et ordonne aux Ă©tudiants de retourner en cours[21].
Le , les anciens Premiers ministres Sir Michael Somare et Sir Mekere Morauta l'appellent Ă dĂ©missionner. Ils l'accusent d'atteinte Ă la dĂ©mocratie et de mĂ©pris de l'Ătat de droit[22].
Le , il est rĂ©Ă©lu Ă son poste de Premier ministre (par 60 voix contre 46 dĂ©favorables) et il forme un gouvernement intĂ©rimaire de 7 membres le lendemain, [23] - [24]. En , la Cour suprĂȘme invalide le mandat d'arrĂȘt Ă son encontre, pour vice de procĂ©dure[25].
Le , James Marape, ministre des Finances depuis 2012 et Ă©galement vice-Premier ministre, quitte subitement le gouvernement, invoquant un manque de confiance mutuelle entre lui Peter O'Neill et un manque d'Ă©coute de la part de ce dernier. Certains mĂ©dias annoncent la dĂ©mission Ă©galement de Solan Mirisim, le ministre de la DĂ©fense, mais celui-ci dĂ©ment[26]. Peter O'Neill nomme au ministĂšre des Finances Sam Basil, qui avait Ă©tĂ© vice-chef de l'Opposition parlementaire de 2012 Ă 2018[27]. Le , le ministre de la Justice Davis Steven dĂ©missionne Ă son tour, accusant « ceux qui sont au pouvoir » d'attenter Ă l'Ătat de droit et de saper les « institutions importantes de l'Ătat pour servir les intĂ©rĂȘts d'un petit nombre de personnes »[28].
AprÚs la défection de plusieurs autres ministres et députés qui rejoignent l'opposition, le Peter O'Neill annonce sa démission imminente du poste de Premier ministre et son souhait que Sir Julius Chan lui succÚde comme dirigeant par intérim d'un gouvernement désormais minoritaire au Parlement[29] - [30] - [31]. Julius Chan ne sollicite toutefois pas le poste, et le les députés choisissent le candidat de l'Opposition, James Marape, pour la fonction de Premier ministre[32].
Politiques
DĂšs son accession Ă la tĂȘte du gouvernement au mois d', O'Neill annonce que l'Ă©ducation sera rendue gratuite (financĂ©e par lâĂtat) Ă partir de l'annĂ©e scolaire suivante[33]. La mesure est intĂ©grĂ©e au budget votĂ© par le Parlement en dĂ©cembre[34].
En , O'Neill annonce la gratuité immédiate des soins de santé dans tous les hÎpitaux publics[35].
Ces deux mesures furent dĂ©noncĂ©es par l'opposition comme des effets d'annonce illusoires Ă visĂ©e Ă©lectoraliste, Ă quelques mois des Ă©lections lĂ©gislatives. Sam Abal, vice-chef de l'opposition officielle, affirma que les modalitĂ©s de mise en Ćuvre de ces mesures en pratique n'avaient pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©es ou annoncĂ©es[36].
Pour 2013, le gouvernement accroßt le budget de la santé, de l'éducation et de la sécurité de 50 %, pour répondre aux besoins criants dans ces domaines[37].
En , il annonce son intention d'imposer des peines plus dures pour lutter contre la criminalitĂ©. Le viol entraĂźnerait dĂ©sormais une peine de prison Ă vie sans possibilitĂ© de libĂ©ration conditionnelle, et la peine de mort serait appliquĂ©e pour les crimes les plus graves. (Il n'y avait pas eu d'exĂ©cutions dans le pays depuis 1954, pendant l'Ăšre coloniale.) En outre, pour endiguer les meurtres Ă l'encontre de personnes soupçonnĂ©es de sorcellerie, un meurtrier ne bĂ©nĂ©ficierait plus de circonstances attĂ©nuantes lorsque sa victime Ă©tait supposĂ©e ĂȘtre un sorcier[38] - [39].
Fin , O'Neill rencontre le président de la province autonome de Bougainville, John Momis, à Buka, capitale par intérim de la province. Il s'agit de la premiÚre visite d'un chef de gouvernement papou-néo-guinéen à Bougainville depuis la guerre civile achevée en 2000. Cette visite participe au processus de réconciliation et de consolidation du processus de paix[40]. Visitant la mine de Panguna, site d'origine du conflit, O'Neill présente les excuses du gouvernement à la population de Bougainville pour leur souffrance durant la guerre[41].
En , son gouvernement met en place une politique de gratuitĂ© des soins mĂ©dicaux de base, dĂ©sormais financĂ©s par l'Ătat[42].
Notes et références
- (en) Biographie sur le site du ministÚre papou-néo-guinéen des Finances
- (en) "PNG vote weakens link to Michael Somare era", The Australian, 3 août 2011
- AFP, Reuters, « Le premier ministre de Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e dĂ©missionne », lemonde.fr,â (lire en ligne)
- (en) "Somare's Cabinet at a glance", Post-Courier, 30 août 2007
- (en) "PNG has new PM as position declared vacant and govt MPs defect", Radio New Zealand International, 2 août 2011
- (en) "Breaking news: Upheaval in PNG â OâNeill elected as new prime minister", Pacific Media Centre, 2 aoĂ»t 2011
- (en) "PNG chooses new prime minister", Sydney Morning Herald, 2 août 2011
- (en) "PNG court reinstates Somare as PM", Sydney Morning Herald, 13 décembre 2011
- (en) "Papua New Guinea moves to end 'two PMs' crisis", BBC, 14 décembre 2011
- (en) "Governor-General Michael Ogio suspended for backing Michael Somare", The Australian, 15 décembre 2011
- (en) "GG ousted", The National, 15 décembre 2011
- (en) "Papua New Guinea political crisis ends as Governor-General changes mind", The Telegraph, 20 décembre 2011
- (en) "Political Impasse in Papua New Guinea Appears to End", New York Times, 20 décembre 2011
- (en) "G-G recognises OâNeill as PM", Post Courier, 20 dĂ©cembre 2011
- (en) "Peter OâNeill elected as PNG Prime Minister", Radio New Zealand International, 3 aoĂ»t 2012
- (en) "Reforged Aust-PNG ties âextra-ordinaryâ", Post Courier, 22 juillet 2013
- (en) "Former PNG police chief gets three years jail for failure to arrest prime minister", AAP, 3 juillet 2015
- (en) "Papua New Guinea PM Peter O'Neill tells protesting students he will not resign", Australian Broadcasting Corporation, 23 mai 2016
- (en) "PNG students rally outside Parliament", Radio New Zealand, 31 mai 2016
- (en) "Papua New Guinea police fire on student rally, casualties feared", BBC News, 8 juin 2016
- (en) "Papua New Guinea moves to block more student protests", BBC News, 9 juin 2016
- (en) "Former PNG leaders call for O'Neill to go", Radio New Zealand, 11 juillet 2016
- Rulers
- PNG Prime Minister O'Neill Announces Caretaker Cabinet, Papua New Guinea Today, 4 août 2017.
- (en) "Supreme Court quashes arrest warrant for PNG's Prime Minister", Radio New Zealand, 15 décembre 2017
- (en) "Shock ministerial resignations rattle PNG government", Radio New Zealand, 11 avril 2019
- (en) "Basil PNG's new finance minister", Radio New Zealand, 17 avril 2019
- (en) "Another resignation from PNG cabinet", Radio New Zealand, 18 avril 2019
- (en) "Papua New Guinea Prime Minister Peter O'Neill resigns", BBC News, 26 mai 2019
- (en) "Prime Minister Peter O'Neill Steps Down", EMTV, 26 mai 2019
- (en) "Papua New Guinea Prime Minister Peter O'Neill resigns, hands leadership to Sir Julius Chan", Australian Broadcasting Corporation, 26 mai 2019
- (en) "Papua New Guinea chooses James Marape as new prime minister", BBC News, 30 mai 2019
- (en) "PNG PM O'Neill highlights free education", ABC Radio Australia, 30 août 2011
- (en) "PNG passes record budget", Sydney Morning Herald, 23 décembre 2011
- (en) "OâNeill pledges Free medical care", Post Courier, 19 janvier 2011
- (en) "Former PNG minister raps Somare style", Sydney Morning Herald, 23 février 2012
- (en) "PNG PM explains his ambitious plan to reform the economy", Radio Australia, 16 avril 2013
- (en) "PNG Prime Minister declares "war on crime"", Radio New Zealand International, 1 mai 2013
- (en) "Papua New Guinea PM plans to implement death penalty", BBC News, 1 mai 2013
- (en) "PNG PM, Bougainville President Momis complete reconciliation process" « Copie archivée » (version du 1 février 2014 sur Internet Archive), Islands Business, 28 janvier 2014
- (en) "PNG PM apologises to Bougainville locals for deadly civil war", SBS, 29 janvier 2014
- (en) "PNG gets access to free primary health care", Radio Australia, 25 février 2014