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Pensée des morts

Pensées des morts est un poème d'Alphonse de Lamartine, paru dans le recueil Harmonies poétiques et religieuses, publié en 1830.

Pensée des morts
Image illustrative de l’article Pensée des morts
« VoilĂ  les feuilles sans sève
qui tombent sur le gazon Â»

Auteur Alphonse de Lamartine
Pays Drapeau de la France France

Ce poème a été mis en musique et interprété par Georges Brassens et publié en 1969 sur son album Misogynie à part

Texte

Voici la première strophe de ce long poème qui en comprend une trentaine :

Voilà les feuilles sans séve
Qui tombent sur le gazon ;
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon ;
Voilà l’errante hirondelle
Qui rase du bout de l’aile
L’eau dormante des marais ;
Voilà l’enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères
Le bois tombé des forêts.

Historique

Alphonse de Lamartine
Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine a écrit ce poème après la mort de plusieurs membres de sa famille[1] durant une époque où différentes épidémies touchaient une grande partie de la population, telle que la tuberculose et plusieurs membres de sa famille y ont succombé[2].

Commentaire de l'auteur

Lamartine a lui même commenté son long poème[3] :

« Cela fut écrit à la villa Luchesini, dans la campagne de Lucques, pendant l'automne de 1825 [...]

J'écrivis les premières strophes de cette harmonie aux sons de la cornemuse d'un pifferaro aveugle, qui faisait danser une noce de paysans de la plus haute montagne sur un rocher aplani pour battre le blé, derrière la chaumière isolée qu'habitait la fiancée ; elle épousait un cordonnier d'un hameau voisin, dont on apercevait le clocher un peu plus bas, derrière une colline de châtaigniers. C'était la plus belle de ces jeunes filles des Alpes du Midi qui eût jamais ravi mes yeux ; je n'ai retrouvé cette beauté accomplie de jeune fille, à la fois idéale et incarnée, qu'une fois dans la race grecque ionienne, sur la côte de Syrie. Elle m'apporta des raisins, des châtaignes et de l'eau glacée, pour ma part de son bonheur ; je remportai, moi, son image. Encore une fois, qu'y avait-il là de triste et de funèbre ? Eh bien ! la pensée des morts sortit de là. N'est-ce pas que la mort est le fond de tout tableau terrestre, et que la couronne blanche sur ses cheveux noirs me rappela la couronne blanche sur son linceul ? J'espère qu'elle vit toujours dans son chalet adossé à son rocher, et qu'elle tresse encore les nattes de paille dorée en regardant jouer ses enfants sous le caroubier, pendant que son mari chante, en cousant le cuir à sa fenêtre, la chanson du cordonnier des Abruzzes : "Pour qui fais-tu cette chaussure ? Est-ce une sandale pour le moine ? Est-ce une guêtre pour le bandit ? Est-ce un soulier pour le chasseur ? - C'est une semelle pour ma fiancée, qui dansera la tarentelle sous la treille, au son du tambour orné de grelots. Mais, avant de le lui porter chez son père, j'y mettrai un clou plus fort que les autres, un baiser sous la semelle de ma fiancée ! J'y mettrai une paillette plus brillante que toutes les autres, un baiser sous le soulier de mon amour ! Travaille, travaille, calzolaio !" »

Adaptation

Georges Brassens a mis en musique ce poème. L'adaptation est enregistrée puis distribuée sur son album Misogynie à part (face 2, titre 2).

Le compositeur français a rĂ©duit Ă  sept strophes ce poème plus long en supprimant la plupart des rĂ©fĂ©rences Ă  Dieu et sa « Gloire cĂ©leste Â» pour ne conserver que l'aspect naturaliste[4].

Références

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