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Peinture de castes

Les peintures de castes sont des séries de tableaux peints en Nouvelle-Espagne au XVIIIe siècle et qui représentent les diverses castes au sein des colonies espagnoles et notamment les mélanges ethniques. Les deux principaux représentants de ces séries sont Miguel Cabrera et Andrés de Islas, mais de nombreuses séries sont anonymes.

Mestizo, Mestiza, Mestizo. Musée national d'anthropologie, Madrid
Famille métissée du XVIIIe siècle. Le métissage ne se limite pas à l'étape de la conquête.
Anonyme, Tableau de castes « a cuadretes », XVIIIe siècle, Museo nacional del Virreinato, Tepotzotlán, Mexique

Description

Au XVIIIe siècle, un genre iconographique nouveau apparaĂ®t au Mexique, alors appelĂ© Nouvelle-Espagne. Ce genre reprĂ©sente les diffĂ©rents groupes humains issus des mĂ©langes des trois « ethnies Â» qui composent la population de l'AmĂ©rique : les Espagnols, les AmĂ©rindiens et les Africains. Les peinture de castes sont gĂ©nĂ©ralement composĂ©es de seize tableaux reprĂ©sentant les principales combinaisons ethniques. Chacun de ces tableaux reprĂ©sente une famille, avec le père et la mère, appartenant chacun Ă  un groupe ethnique diffĂ©renciĂ©, ainsi que de l’enfant rĂ©sultant du mĂ©tissage. Dans le tableau suivant, l'enfant devient le père ou la mère. Les peinture de castes sont organisĂ©es en trois groupes : les unions entre l’Espagnol et l’Indienne et les diffĂ©rents types de mĂ©tissage qui en rĂ©sultent, viennent ensuite celles de l’Espagnol et de l’Africaine, puis finalement celles des Indiens et des Africains. Chaque scène est accompagnĂ©e d’une inscription, qui prĂ©cise l’identitĂ© des personnages, un peu Ă  la façon d'un cartouche baroque, afin que l’observateur ait une idĂ©e prĂ©cise de ce qui pouvait ĂŞtre, pour lui, nouveau et inconnu.

Ces tableaux de castes furent en général réalisés à la demande de créoles ou d’Espagnols afin d'être exportés en Espagne. Ces tableaux de caste, ou de métissage, conféraient une étiquette à la descendance de chaque couple possible. Plus que le réflet d'une réelle classification raciale, ces tableaux illustrent surtout la volonté de l'élite coloniale d'ordonner une société profondément métissée. Bon nombre de ces termes, surtout pour les mélanges complexes, tels ceux désignant des catégories comme « salta pa átras » (saut en arrière) ou « no te entiendo » (je ne te comprends pas), n’ont jamais été utilisé dans la vie quotidienne et n’apparaissent que dans ces tableaux et dans quelques textes de chroniqueurs. Comme le rappelle l’historien Roberto Moreno de los Arcos : « Une classification sociale aussi complexe et détaillée n’a jamais existé, ni dans la Loi ni dans la pratique ; de là les divergences entre peintres sur les noms des soi-disant groupes raciaux. Ces tableaux sont un exercice de réflexion taxonomico-anthropologique ». Les termes mestizo, castizo, mulato et morisco étaient en revanche relativement courants.

Voir aussi

Références

    Bibliographie

    • Berta Ares Quejia et Alessandro Stella, Negros, mulatos, zambiagos: derroteros africanos en los mundos ibĂ©ricos, 2000, SĂ©ville, Escuela de Estudios Hispano-Americanos, (ISBN 84-00-07890-X)
    • Ilona Katzew, La pintura de castas: representaciones raciales en el mĂ©xico del siglo XVIII, 2004, Madrid, Turner, (ISBN 9788475066387)
    • Manuel Alvar, LĂ©xico del mestizaje en hispanoamĂ©rica, 1987, Madrid, (ISBN 84-7232-423-0)
    • Madeleine Cucuel, La Peinture mexicaine : de l'Ă©poque prĂ©comlombienne Ă  nous jours, universitĂ© de Rouen Le Havre, 1992, 96 pages
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