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Paul Harfort

Paul Alexandre Harfort, né le à Bordeaux[1] et mort pour la France le à Hardecourt-aux-Bois (Somme)[2], est un champion de natation français.

Paul Harfort
Image illustrative de l’article Paul Harfort
Paul Harfort, photographié en 1913
Informations
Nages nage libre
Période active 1908-1914
Nationalité Française
Naissance
Lieu Bordeaux
Décès
(mort pour la France)
Lieu Hardecourt-aux-Bois
Club Neptune Club de Paris, Sarcelle de la Seine, Sporting club Universitaire de France
Records
Grand bassin record de France du 400 mètres brasse (1912-1919)

Famille

Paul Harfort est le fils d'Alexandre Harfort, un comptable et de Jeanne Renaudon. Il est le frère ainé de Maurice Harfort[3] imprimeur et affichiste[4] et d'André Harfort[5] dessinateur et illustrateur de mode[6] tous les deux installés à Paris.

Biographie

Au cours de sa carrière, Paul Harfort adhère à plusieurs clubs de natation. En 1908 et 1909, il est membre du Neptune Club de Paris (NCP) selon les coupures de presse de l’époque[7]. Il est d'ailleurs élu membre de la commission de l’Union des Sociétés Parisiennes de Natation et de Sauvetage (U.S.P.N.S.), l’organisme d’affiliation du NCP le [8].

En 1909, il rejoint la Sarcelle de la Seine (SS). Il en devient président en 1911 et ce, jusqu’en 1914[9] - [10]. En 1913, il est élu membre de la commission de l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (U.S.F.S.A.) qui a reçu l’affiliation de la Sarcelle de la Seine en 1909[11].

Enfin, en 1914, il s'engage au Sporting Club Universitaire de France (S.C.U.F.)[12].

Tout au long de son parcours amateur, Paul Harfort participe à différentes épreuves de natation. Il nage aussi bien en bassin qu’en eau libre (fleuve et mer). Il dispute des courses sur toutes les distances (courtes en club et plus longues en compétition). Il participe également à différentes épreuves telles que la lutte nautique[13], le plongeon[14] et la nage habillé[15]. Il joue également au water-polo.

La première mention de Paul Harfort dans la presse date de 1908, il n’a pas encore 20 ans. Le , il est remarqué avec plusieurs autres membres du NCP[7].

Il se distingue dès le mois suivant lors du concours de brasse française (72 mètres avec trois virages) organisé par l’U.S.P.N.S. Il termine premier du Neptune Club de Paris avec un temps de 1 min 15 s et 3/5[16].

Le , il termine septième de championnat des 200 mètres de l’U.S.P.N.S.[17].

En , il prend part au championnat de Paris des 500 mètres de l’U.S.P.N.S. au bassin de la Villette et termine sixième[18]. Le 31 aout, Paul Harfort arrive deuxième (en 29 min 48 s 3) du championnat de Paris des 1 500 mètres de l’U.S.P.N.S. derrière Charles Hanouet[19]. Le suivant, il arrive à nouveau deuxième (en 1 h 45 min 58 s) encore une fois derrière Charles Hanouet au Championnat de Paris de km organisé par la même U.S.P.N.S.[20]. En , P. Harfort termine cinquième du 100 mètres avec handicap du Championnat de Paris[21].

Paul Harfort enregistre la performance la plus marquante de sa vie sportive lors des championnats de France de natation amateurs organisés par l’U.S.F.S.A. à Juvisy-sur-Orge le . Sacré champion de France du 400 mètres brasse lors de la réunion[22], cette victoire lui offre également le record de France de natation de l’épreuve en 8 min 18 s 4/5[23]. Même si ce record reste inscrit sept ans à son actif, avant d’être amélioré deux fois dans la même journée le à la piscine de la Gare à Paris, d’abord par le Strasbourgeois Arbogast puis par le Parisien Léon Sommer qui le ramène à 7 min 10 s[24]. Paul Harfort est alors sélectionné aux Jeux Olympiques de Stockholm[25], mais il déclare finalement forfait[26].

Harfort se distingue aussi à l’occasion des championnats de Paris amateurs de l’U.S.F.S.A. Il se classe troisième de l’épreuve du 500 mètres, deuxième catégorie, courue au pont d'Asnières le [27]. Il devient peu après champion de Paris du 1 500 mètres le aux bains Deligny en 29 min 57 s à l'issue d'une lutte aquatique acharnée[28]. Le 1er septembre suivant, il est contraint à l'abandon durant la course pour les 1 500 mètres du championnat de France[29]. Le , il participe aux sélections en vue du match de water-polo opposant la France à la Belgique[30].

Le , il conserve son titre de champion de Paris du 1 500 mètres en 29 min 13 s dans l’eau du bassin du canal de Saint-Denis[31].

Le 7 aout 1913, il s'entraine avec l'équipe de France de water-polo aux bains d'Austerlitz[32]. Le 18 aout, il rejoint l'équipe française à Monte Carlo et se place deuxième derrière le Belge Van Himelen au 200 mètres brasse[33].

Fin aout, il participe à la cinquième course en pleine mer entre Villefranche et Nice[34]. Sur sa lancée, il participe au championnat de France amateur de grand fond, sur 8 000 mètres, le 31 aout 1913 à Pontoise[35].

Traversée de Paris à la nage

P. Harfort participe avec régularité à la Traversée de Paris à la nage dans la compétition réservée aux amateurs. Il y obtient à plusieurs reprises un classement honorable. En 1908, il participe aux éliminatoires de la quatrième Traversée de Paris à la nage. Il se classe vingt-deuxième, ce qui ne lui permet pas de se qualifier[36]. Il se classe quatrième (1 h 32 min 49 s) en 1909[37]. Il n'est que cinquième en 1910[38]. Il recule même à la treizième place lors l’édition de 1911[39] ou plus exactement à la douzième place puisque la jeune Juliette Curée âgée de 12 ans n'a pas effectué la totalité du parcours en raison de son âge[40]. En 1912, Paul Harfort termine deuxième (2 h 2 min 40 s) derrière Bonzom[41]. En 1913, il se classe à nouveau deuxième (en 1 h 23 min et 7 s) derrière l'allemand Hermann Veit[42]. Enfin, en 1914 il n'est que sixième (en 1 h 42 m)[43]. Cette dernière performance trouve une explication dans La Presse Sportive du "[...]Harfort, qui aurait dû faire mieux, mais n'avait-il pas joué, le matin, une terrible partie de water-polo"[44].

Coupe de Noël de Paris]

Le jeune nageur s’aligne le dans la Coupe de Noël de Paris, et finit cinquième de cette course en 2 min 51 s, touchant ainsi au but plus d’une minute après le vainqueur Félicien Courbet[45].

Le , Paul Harfort participe à nouveau à la Coupe de Noël de Paris et termine septième 2 min 3 s 4/5[46].

À nouveau au départ de la course en , il terminera quatrième malgré la température de l'eau de -3[47] dans cette épreuve modifiée : chaque nageur devant secourir un mannequin à mi-parcours[48].

Mobilisation

Rappelé sous les drapeaux lors de la mobilisation générale d’, le soldat de 2e classe Paul Harfort, du 160e régiment d'infanterie, est tué à l'ennemi au cours de la bataille de la Somme[2].

Son corps est inhumé le au cimetière de Pantin[49].

Il reçoit la Croix de guerre avec étoile d'argent[50]. Le , le S.CU.F. organise des courses portant le nom des nageurs morts pour la France. Le 100 mètres est rebaptisé Prix Paul Harfort[51]. Pour le trentenaire de la S.CU.F., le , le Prix Paul Harfort existe toujours[52].

Le souvenir du recordman mort à la guerre est encore évoqué par la presse sportive en 1925[53].

Références

  1. Archives de Bordeaux Métropole, état-civil numérisé de la 3e section, acte de naissance no 700 de l'année 1888, vue 107 de la numérisation.
  2. Fiche de décès du soldat Paul Harfort sur le site Mémoire des Hommes.
  3. Archives de Toulouse, état-civil numérisé cote 1E564, acte de naissance no 366 de l'année 1895, vue 49 de la numérisation.
  4. « Notice d'autorité », sur Bibliothèque Nationale de France.
  5. Archives de Paris, état-civil numérisé cote 11N304, acte de naissance no 2689 de l'année 1903, vue 23 de la numérisation.
  6. « Notice d'autorité », sur Bibliothèque Nationale de France.
  7. L’Auto Vélo du 22 janvier 1908 sur Gallica.
  8. La Presse, paragraphe intitulé : Dans nos sociétés sur Gallica.
  9. La Presse Sportive du 15 janvier 1914, article sur la Sarcelle de la Seine sur Gallica.
  10. La Presse Sportive du 30 avril 1914, portrait légendé sur Gallica.
  11. L’Intransigeant du 5 mai 1913 sur Gallica.
  12. L’Auto Vélo du 26 juillet 1914 sur Gallica.
  13. L’Auto Vélo du 7 décembre 1908 sur Gallica.
  14. Le Petit Parisien du 25 janvier 1909 sur Gallica.
  15. L'Aéro du 30 juillet 1913 sur Gallica.
  16. Le Radical du 3 février 1908 sur Gallica.
  17. La Croix du 28 juillet 1908 sur Gallica.
  18. L'Auto du 11 août 1908 sur Gallica.
  19. La Presse du 1er septembre 1908 sur Gallica.
  20. L'Auto du 7 septembre 1908 sur Gallica.
  21. Le Radical du 3 juillet 1911 sur Gallica.
  22. L'Auto du 24 juin 1912 sur Gallica.
  23. Très Sport du 1er avril 1925 sur Gallica.
  24. L’Auto du 26 octobre 1919 sur Gallica.
  25. L’Auto Vélo du 1 juin 1912 pour l'inscription au J.O. sur Gallica.
  26. « Olympedia, fiche de P. Harfort », sur Olympedia (consulté le ).
  27. Le Petit Parisien du 5 août 1912 sur Gallica.
  28. Le Petit journal du 19 août 1912 sur Gallica.
  29. L'Auto Vélo du 2 septembre 1912 sur Gallica.
  30. L'Aéro du 6 octobre 1912 sur Gallica.
  31. L'Auto Vélo du 30 juin 1913 sur Gallica.
  32. L'Auto Vélo du 7 aout 1912 sur Gallica.
  33. Le Matin 18 aout 1913 sur Gallica.
  34. L'Auto Vélo du 23 aout 1913 sur Gallica.
  35. L'Auto Vélo du 31 aout 1913 sur Gallica.
  36. La Presse du 6 juillet 1908 sur Gallica.
  37. La Presse du 27 juillet 1909 sur Gallica.
  38. L'Auto du 1er août 1910 sur Gallica.
  39. Le Journal du 31 juillet 1911 sur Gallica.
  40. Le Petit Journal du 31 juillet 1911 sur Gallica.
  41. Le Radical du 22 juillet 1912 sur Gallica.
  42. L'Auto Vélo du 21 juillet 1913 sur Gallica.
  43. Le Petit Parisien du 20 juillet 1914 sur Gallica.
  44. La Presse Sportive du 23 juillet 1914 sur Gallica.
  45. Le Petit Parisien du 26 décembre 1907 sur Gallica.
  46. Le Journal du 26 décembre 1912 sur Gallica.
  47. L'Echo d'Alger du 26 décembre 1913 sur Gallica.
  48. La Presse Sportive du 18 décembre 1913 sur Gallica.
  49. Le Radical du 2 décembre 1921 sur Gallica.
  50. Journal Officiel de la République Française du 10 mai 1922 sur Gallica.
  51. La Presse du 25 mars 1922 sur Gallica.
  52. L'Auto Vélo du 19 octobre 1925 sur Gallica.
  53. Le Miroir des Sports du 21 octobre 1925, p.308 sur Gallica.

Liens externes

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