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Parti autonomiste breton

Le Parti autonomiste breton (abrégé en PAB et en breton : Strollad Emrenerien Vreiz, abrégé en SEV) est un parti politique breton qui a existé de 1927 à 1931.

Parti autonomiste breton
(br) Strollad Emrenerien Vreiz
Présentation
Fondation 1927
Fusion de Groupe régionaliste breton
Disparition 1931
Fusionné dans Ligue fédéraliste de Bretagne
Parti national breton
Siège Rennes
Organe officiel Breiz Atao (1927-1931)
La Nation bretonne (1931)
Idéologie Autonomisme
Affiliation française Comité central des minorités nationales de France

Origine

CrĂ©Ă© au premier congrès de Breiz Atao en septembre 1927 Ă  Rosporden. C'est la suite du Groupe rĂ©gionaliste breton (en breton : Unvaniez Yaouankiz Vreiz, abrĂ©gĂ© en UYV). On retrouve dans le comitĂ© directeur du parti : Olier Mordrel, Morvan Marchal, Maurice Duhamel. Le parti autonomiste breton est initialement dirigĂ© par François Debauvais et son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral est Yann Bricler. Son programme affirme notamment : « Le parti autonomiste breton rĂ©clame pour la Bretagne un gouvernement particulier douĂ© de toute la souverainetĂ© compatible avec le maintien de la Bretagne dans l'État français ou, dans l'Ă©ventualitĂ© d'une FĂ©dĂ©ration europĂ©enne, avec la discipline fĂ©dĂ©rale. »[1]

Une carte postale de propagande du Parti autonomiste breton, dessinée en 1928 par Olier Mordrel est consultable dans la revue Les Documents politiques, diplomatiques et financiers de [2].

À Quimper, à la suite du congrès, les représentants de la Bretagne, de l'Alsace-Lorraine et de la Corse signent la charte de fondation du Comité central des minorités nationales de France. Les invités sont les autonomistes alsaciens Paul Schall et Hermann Bickler, l'autonomiste corse Petru Rocca, le flamand Franz Wielders, et plus discrètement Hans-Otto Wagner, qui assure les relations entre le mouvement breton et l'Abwehr.

Fédéralisme de gauche

Maurice Duhamel est alors chargé dans ce parti de suivre la politique française, en particulier des relations avec la gauche française et devient rédacteur en chef de Breiz Atao. Étant plus mûr et plus expérimenté politiquement, il donne au PAB une orientation de gauche et fédéraliste et à cette époque une alliance se noue avec le Parti communiste de Marcel Cachin qui jusqu’en 1932 soutient les luttes des minorités nationales françaises.

Congrès de Châteaulin (1928)

Le congrès de Châteaulin regroupe des représentants d'autres partis autonomistes français.

Le , c'est le 2e congrès du parti, Ă  Châteaulin, oĂą une dĂ©claration est Ă©laborĂ©e, qui proclame entre autres : la Bretagne possède toutes « les caractĂ©ristiques d'une nationalitĂ© rĂ©pondant aux dĂ©finitions modernes », et, pour le peuple breton « le droit Ă  disposer de lui-mĂŞme ». Le congrès du PAB en 1928 est clos par L'Internationale. Maurice Duhamel fait voter Ă  cette Ă©poque un texte oĂą il Ă©tait prĂ©cisĂ© « Ce parti nouvellement crĂ©Ă© tient congrès le Ă  Châteaulin : « Nous ne sommes pas sĂ©paratistes (...). Nous ne sommes pas rĂ©trogrades (...). Nous ne sommes pas anti-français (...). Nous revendiquons une autonomie administrative et politique dont les modalitĂ©s et les limites seront fixĂ©es par un traitĂ© librement dĂ©battu et dont l'organisation reprĂ©sentative sera un parlement breton Â» proclame-t-il alors[3].

Philippe Lamour, non-breton d'origine rejoint ce parti.

Congrès de Douarnenez (1929)

En 1929, c'est le 2e congrès à Douarnenez.

La même année, Maurice Duhamel écrit le livre-manifeste du PAB, « la question bretonne dans son cadre européen ».

Tentatives Ă©lectorales

Aux Ă©lections lĂ©gislatives partielles du 6 avril 1930, Goulven MazĂ©as est candidat aux Ă©lections pour le Parti Autonomiste Breton' dans la seconde circonscription de Guingamp. Mais il n'obtint que 376 voix.

Le candidat Arot Ă  Rennes reçoit 81 voix sur 16 084. Debauvais propose la crĂ©ation d'un grand hebdomadaire intitulĂ© Le Peuple Breton, qui ne se fera pas pour financement insuffisant.

Le PAB ne parvient pas à s'implanter électoralement. De plus les deux campagnes électorales qu'il a mené dans deux circonscriptions ont ruiné ses finances. En outre, il est durement concurrencé par le mouvement Adsao, qui lui connait un succès certain.

Fin

Les deux échecs électoraux, la crise financière cristallisent les querelles internes. Une dernière tentative de conciliation a lieu lors du congrès de Guingamp le . C'est un échec, le parti explose sous les divergences et disparaît de fait. Il éclate entre les fédéralistes internationalistes d'une part et les nationalistes d'autre part. Au même congrès, il est décidé l'abandon du journal Breiz Atao.

Les fédéralistes (Morvan Marchal, Yann-Morvan Gefflot, Goulven Mazéas, René-Yves Creston, Le Men, Abeozen, Ronan Klec'h[4], Maurice Duhamel...) vont créer la ligue fédéraliste de Bretagne dont le nouveau journal est La Bretagne Fédérale. Ils publient également le journal War Sao, journal des nationalistes du Trégor, Goëlo, Haute-Cornouaille, qui réclame un retour au nationalisme sans exclure le séparatisme.

De leur côté, les nationalistes (François Debauvais, Olier Mordrel, Célestin Lainé, Yann Bricler, les frères Delaporte, etc.) créent le Parti national breton, deuxième du nom, au congrès de Landerneau le [3].

Publications

Notes et références

  1. Revue Breiz Atao du 6 novembre 1927, citée par R. Mennevée, Le mouvement autonomiste breton, revue Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, septembre 1928, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54422204/f16.image.r=Rosporden
  2. R. Mennevée, Le mouvement autonomiste breton, Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, septembre 1928, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54422204/f17.image.r=Rosporden
  3. Georges Cadiou, "L'Hermine et la Croix gammée", Mango Document, 2001, [ (ISBN 2-914353-065)]
  4. De son vrai nom René Rickwaert, il a participé avec Morvan Marchal à la création du drapeau breton, voir http://www.prenoms-bretons.com/gwenn-ha-du/ (site disparu en 2020...)

Voir aussi

Bibliographie

  • SĂ©bastien Carney, Breiz Atao ! : Mordrel, Delaporte, LainĂ©, FouĂ©rĂ© : une mystique nationale (1901-1948), Rennes, PUR, coll. « histoire », , 608 p. (ISBN 978-2-7535-4289-1, ISSN 1255-2364)
  • Christian Bougeard, « Du PAB Ă  la Ligue fĂ©dĂ©raliste bretonne : un mouvement breton de gauche ? », dans Christian Bougeard, Les forces politiques en Bretagne : Notables, Ă©lus et militants (1914-1946), Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-1434-8), p. 133-137

Liens externes

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