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Parc national d'Ivindo

Le parc national de l'Ivindo est situĂ© au centre-est du Gabon Ă  cheval entre les provinces de l’OgoouĂ©-Ivindo et de l’OgoouĂ©-Lolo. Il est traversĂ© par l'Ă©quateur. Il abrite les chutes de Kongou, les chutes de Mongolie, la rivière Djidji ainsi que le baĂŻ de LangouĂ© (l'une des cinq clairières forestières les plus importantes d'Afrique[1] oĂą on a trouvĂ© la plus grande concentration de gorilles du Gabon).

Parc national d'Ivindo
GĂ©ographie
Pays
Province
Coordonnées
0° 06′ 50″ N, 12° 37′ 43″ E
Ville proche
Superficie
3 000 km2
Administration
Type
WDPA
Création
2002
Patrimonialité
Liste indicative du patrimoine mondial (d) ()
Patrimoine mondial ()
Administration
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Date d'entrée
Identifiant
Critère
Localisation sur la carte du Gabon
voir sur la carte du Gabon
Un éléphant de forêt dans la clairière de Langoué du parc d'Ivindo

Le parc national de l'Ivindo est inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO le [2].

Historique

En 1972, la station de recherche de Makokou, crĂ©Ă©e en 1963, fut dĂ©placĂ©e vers le plateau d’Ipassa oĂą avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente la rĂ©serve intĂ©grale d’Ipassa couvrant une superficie de 10 000 ha. En 1983, celle-ci fut proclamĂ©e rĂ©serve de la Biosphère dans le cadre du programme MAB de l’UNESCO. Cette station de recherche attira beaucoup de chercheurs et fit connaĂ®tre les forĂŞts du bassin de l’Ivindo au monde entier.

Dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1980, vint l’idĂ©e que la rĂ©serve intĂ©grale Ă©tait trop petite pour protĂ©ger valablement les Ă©cosystèmes forestiers de la rĂ©gion et qu’il fallait sauver les abords des chutes de l’Ivindo. Dans cette optique, fut proposĂ©e en 1988 la crĂ©ation de la rĂ©serve de Mingouli. Elle devait couvrir 170 000 ha entre l’Ivindo au nord, la Djidji au sud, la MiĂ© Ă  l’est et la Miamajoung au sud-ouest (Figure 60). En 1989, cette proposition fut approuvĂ©e par le gouvernement gabonais dans le Plan d’action rĂ©gional pour l’Afrique centrale (PARAC), prĂ©parĂ© avec l’appui de la Commission europĂ©enne. Ce document recommandait la fusion de la nouvelle rĂ©serve avec la rĂ©serve intĂ©grale d’Ipassa, mais sur le terrain il n’eut aucune rĂ©percussion.

Un an plus tard, la réserve projetée de Mingouli fut incluse dans la liste des sites critiques pour la conservation publiée par l’UICN préparée par C. Wilks (UICN, 1990). Une première évaluation de la zone fut réalisée en 1992. Elle confirma sa valeur biologique et l’absence d’implantations humaines à l’intérieur des limites proposées. À partir de cette époque, un travail de sensibilisation fut entrepris, tant en Europe qu’au Gabon, pour protéger la région visée. À la suite des réactions favorables, une mission de terrain fut organisée en août et septembre 1994. Elle aboutit à l’élaboration d’un premier plan de conservation et de développement pour l’ensemble de cette région. Malgré toutes ces propositions, le gouvernement gabonais attribua des concessions forestières couvrant la majeure partie de la région du bas Ivindo et englobant toute la zone de la réserve proposée. La région de l’actuel parc national de l’Ivindo, à l’exception de la réserve intégrale d’Ipassa, fut ainsi allouée à l’exploitation forestière et, en 1971, la société Rougier Gabon y avait obtenu trois lots de forêts dans la zone d’attraction du chemin de fer (ZACF).

Fin des annĂ©es 1990, Guiseppe Vassallo, consul honoraire du Gabon en Lombardie, tenta de protĂ©ger cette zone contre l'exploitation forestière. Il mourut en mars 2000. En mai, la Fondation internationale Gabon Ă©cotourisme  -Giuseppe Vassallo (FIGET) vit nĂ©anmoins le jour. En fĂ©vrier 2001, le gouvernement du Gabon lui attribua un pĂ©rimètre de 12 000 ha le long de l’Ivindo entre les chutes de Kongou et celles de Mingouli pour sa protection et sa valorisation.

En 2000, Michael Fay, travaillant pour la Wildlife Conservation Society (WCS), entreprit son mĂ©gatransect de 2 000 km Ă  travers l’Afrique centrale occidentale. Parvenu au Gabon, il dĂ©couvrit ainsi la baĂŻ de la LangouĂ© oĂą il constata que les animaux ne connaissaient pas encore l’homme : il rencontra notamment un groupe de chimpanzĂ©s “naifs” qui ne s’enfuit pas. De plus, il vit de nombreux Ă©lĂ©phants de forĂŞt dotĂ©s de dĂ©fenses spectaculaires.

En 2000, fut aussi lancĂ©e l’évaluation des sites critiques pour la conservation au Gabon. Cette initiative aboutit en 2002 Ă  la crĂ©ation des 13 parcs nationaux, y compris celui de l’Ivindo. Celui-ci incluait les forĂŞts situĂ©es autour de la clairière de la LangouĂ©, la rĂ©serve intĂ©grale d’Ipassa, les abords de l’Ivindo jusqu’en aval des chutes de Mingouli et une partie substantielle des forĂŞts attribuĂ©es Ă  la sociĂ©tĂ© Rougier. La crĂ©ation du parc entraĂ®na le gel de plus de 69 000 ha supplĂ©mentaires, incluant notamment des sĂ©ries de conservation dĂ©finies dans le plan d’amĂ©nagement de cet ensemble de permis en cours de rĂ©daction : la sĂ©rie de la Djidji (4 417 ha) et la sĂ©rie de Niandou (2 362 ha). Au total, près de 115 000 ha de concessions forestières furent affectĂ©s par Rougier Gabon, en accord avec l’État gabonais, Ă  l’effort de conservation.

Le 2 fĂ©vrier 2009, une superficie de 132 500 ha incluant les rapides et les chutes de l’Ivindo fut inscrite sur la liste des sites Ramsar (site 1852). Ce site inclut Ă©galement une section de l’OgoouĂ©

Les valeurs exceptionnelles du parc

Les chutes de Kongou sont, certes, les plus spectaculaires d’Afrique centrale. En fait, elles forment un complexe de chutes et de rapides dont la dĂ©nivellation totale atteint 50 m et la largeur totale 19 km. Ce complexe comprend trois niveaux, dont les deux supĂ©rieurs sont recoupĂ©s par un canyon transversal dans lequel l’eau de la rivière se dĂ©verse de part et d’autre. Cette disposition confère Ă  l’ensemble une structure complexe, largement dissimulĂ©e par la forĂŞt, mais unique et très grandiose. Le fait que ce complexe de chutes et de rapides soit inclus dans un Ă©crin de forĂŞts tropicales luxuriantes et intactes contribue grandement Ă  son originalitĂ©. En fait, moyennant quelques amĂ©nagements et petites passerelles très discrètes, il serait possible d’organiser un circuit pĂ©destre faisant le tour du complexe de chutes et offrant des visions extraordinaires de cet ensemble unique.

Les chutes de Mingouli et de Kongou ont largement contribué à la création du parc mais c’est l’ensemble du complexe de chutes et de rapides de l’Ivindo et de la Djidji qui est exceptionnel. À perte de vue, les eaux noires de l’Ivindo comprennent une succession de biefs calmes et de rapides aux configurations très diverses et enveloppé d’un cadre de forêts denses intactes. Lors des basses eaux en juillet-août, les biefs peu profonds se couvrent d’immenses tapis de grandes fleurs blanches de l’Amaryllidaceae Crinum natans, créant un spectacle féerique. La descente en pirogue vers les chutes de Kongou constitue à elle seule une expérience fabuleuse et cette opinion est confirmée par la majorité des visiteurs. Les chutes de Kongou sont, certes, les plus spectaculaires d’Afrique centrale, mais elles forment plutôt un complexe de chutes et de rapides recoupé par un canyon transversal. La Djidji est une petite rivière d’eau noire entièrement dissimulée par la forêt dense. Ses chutes sont très différentes de celles de Kongou, mais aussi très pittoresques sinon même plus spectaculaires et uniques.

Les très vieilles forêts à Caesalpinioideae avec leur haute canopée dense et leur sous-bois relativement ouvert sont un autre aspect spectaculaire et unique du parc.

Dans le bassin de la Langoué, plus précisément autour d’un petit affluent de la Langoué, existe une vaste clairière marécageuse à Rhynchospora corymbosa ou baï. Le baï de la Langoué occupe un fond de vallée. Comme dans les autres milieux similaires, la persistance de ces formations herbeuses ouvertes est liée à une importante présence de grands mammifères, principalement des éléphants, des buffles, des sitatungas et des gorilles. Cependant, contrairement aux autres baïs, le sol est très peu profond (30-40 cm) et repose sur un affleurement de roches archéennes cristallines—un “fenêtre” dans les formations francevilliennes. De petites clairières du même type existent plus au nord dans le centre du parc et en plusieurs endroits juste en dehors du parc. Contrairement à ce qu’on peut lire par endroits, ces milieux ne font pas partie du biome des savanes ; ce sont des marais, même des marais permanents. Bien sûr; ils sont plus secs en saison sèche, mais ne disparaissent jamais.

Notes et références

Liens externes

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