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Paradoxe de l'identité transmondaine

Le paradoxe de l'identité transmondaine est le deuxième de deux paradoxes tous deux connus sous le nom de paradoxe de Chisholm. Il interroge sur ce qui définit réellement l'individualité, à travers une expérience de pensée qui utilise l'hypothèse de l'existence de mondes multiples.

Description du paradoxe

Soit deux individus Platon et Socrate, la différence entre les deux peut se décrire par une liste très grande de toutes petites différences individuelle P1 à Pn entre les deux. On peut ainsi poser que Socrate est Platon plus cet ensemble des différences P1 à Pn entre les deux.
On peut maintenant imaginer une série de mondes possibles M1 à Mn où Platon acquiert successivement une à une l'ensemble des propriétés spécifiques à Socrate.

  • Si l'on prend directement le monde Mn, d'après ce que nous avons vu prĂ©cĂ©demment l'individu qui y est prĂ©sent est Socrate et non plus Platon, puisqu'il possède maintenant toutes les propriĂ©tĂ©s qui le rendent rĂ©ellement identique Ă  Socrate.
  • Toutefois si l'on prend deux mondes successifs dans la sĂ©rie, la diffĂ©rence minime qui existe entre les deux individus n'autorise pas Ă  dire qu'il s'agit de quelqu'un de diffĂ©rent. Si Platon demain maigrit, commence Ă  porter des lunettes, ou bien change un seul de ses traits de caractères, il est toujours Platon, et la diffĂ©rence ne l'a pas transformĂ© en une autre personne. Et la diffĂ©rence entre les deux individus de deux mondes successifs est de ce type, pas suffisamment significative seule pour changer la nature de l'individu, Platon reste Platon d'un monde Ă  l'autre. Et donc par transitivitĂ©, on arrive Ă  la conclusion inverse, que l'individu du monde Mn est toujours Platon, et non pas Socrate.

Formulation et origine

Ce paradoxe a été formulé sous cette forme en 1967[1] par Chisholm. Toutefois, la problématique philosophique à laquelle il se rattache sur la validité de la conservation de l'identité d'un individu à travers des différences mineures est beaucoup plus ancienne[2].

Le paradoxe sorite peut aussi être considéré comme une variante de ce paradoxe.

Références

  1. Roderick M. Chisholm, "Identity through Possible Worlds: Some Questions", Noûs, Vol. 1, No. 1 (Mar., 1967), pp. 1-8
  2. Ainsi Leibniz la résout en définissant au contraire l'eccéité à travers une notion complète de l'individu qui le détermine totalement : « Dieu voyant la notion individuelle ou hecceïté d’Alexandre, y voit en même temps le fondement et la raison de tous les prédicats qui se peuvent dire de lui véritablement, comme qu’il vaincrait Darius et Porus, jusqu’à y connaître a priori (et non par expérience) s’il est mort d’une mort naturelle ou par poison, ce que nous ne pouvons savoir que par l’histoire », Discours de métaphysique
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