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Paradisier du Prince Albert

Pteridophora alberti

Pteridophora alberti
Description de cette image, également commentée ci-après
Paradisier
du Prince Albert

Genre

Pteridophora
Meyer, 1894

Espèce

Pteridophora alberti
Meyer, 1894

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Statut CITES

Sur l'annexe  II  de la CITES Annexe II , RĂ©v. du 01/07/1975

Le Paradisier du Prince Albert (Pteridophora alberti) est une espèce de passereau appartenant à la famille des Paradisaeidae, nommé en honneur du prince Albert de Saxe.

Distribution

Discontinue le long de la chaîne centrale de la Nouvelle-Guinée, des monts Weyland à l’aire de Kratke, en quatre poches principales.

Sous-espèces

  • P. a. alberti (A. B. Meyer, 1894) : monts Weyland, monts Snow, monts Star, aire de Victor Emmanuel, monts Bosavi, Ambua et Kratke.
  • P. a. buergersi (Rothschild, 1931) : monts Schrader.
  • P. a. hallstromi (Mayr & Gilliard, 1951) : monts Giluwe, Hagen, Kubor, Karimui et aire de Bismarck.

DĂ©nomination, historique

C’est l’explorateur et naturaliste allemand Meyer, 1894, qui révéla l’existence de ce paradisier et le dédia au prince Albert de Saxe en le nommant Pteridophora alberti. Les noms étrangers font presque tous référence à ce Prince mais les indigènes du mont Kubor l’ont nommé « Kissaba » d’après leur transcription de son cri. Par ailleurs, il n’est pas étonnant que les ornithologues de l’époque aient soupçonné un collectionneur peu scrupuleux d’avoir planté ces banderoles émaillées dans la tête de l’oiseau lorsqu’ils découvrirent cet animal précieux arrivé pour la première fois au muséum de Dresde en 1894 (Ottaviani 2012).

Habitat

Le paradisier du Prince Albert est un hĂ´te des forĂŞts de montagne et de leurs lisières entre 1 400 et 2 850 m, mais surtout entre 1 800 et 2 500 m. Il apparaĂ®t aussi dans les zones boisĂ©es lĂ©gèrement dĂ©gradĂ©es Ă  proximitĂ© des gĂ®tes, des clairières et des sentiers (Frith & Frith 2009).

Alimentation

Il consomme essentiellement des fruits (notamment ceux de Timonius belensis) avec un complément d’insectes et d’araignées qu’il trouve en inspectant la mousse et le lichen des arbres (Frith & Frith 2009). Ottaviani (2012) a montré, photo à l’appui, que l’espèce consomme parfois des bourgeons d’arbres.

MĹ“urs

Il évolue généralement seul, recherchant sa nourriture à tous les étages de la végétation, de la canopée au sous-bois, parfois à proximité immédiate du sol (Frith & Frith 2009).

Voix

Gilliard (1969) avait déjà évoqué la sonorité étrange de l’appel du mâle rappelant le bourdonnement d’une abeille, la stridulation d’une sauterelle ou même le grésillement d’un appareil électrique. Le chant de signalement du mâle consiste en une série de notes crépitantes et bourdonnantes émises sur un rythme rapide et rappelant les sons émis par des insectes ou les parasites produits par une radio. Cette suite de notes va ainsi crescendo jusqu’à atteindre leur apogée sur laquelle se termine le chant. Les vocalisations nuptiales se composent de sifflements entrecoupés de doux gloussements aigus, jacassements, miaulements et autres grincements. Des imitations de chants appartenant à d’autres oiseaux peuvent être incorporées. Le jeune mâle répète un caquetage monotone de quatre ou cinq notes montantes, sorte de roulade criarde et traînante chweer chweer chweer chweer (Ottaviani 2012).

Parade nuptiale

La pĂ©riode de parade nuptiale a lieu entre septembre et avril. Le mâle chante de façon solitaire sur diffĂ©rents perchoirs traditionnels. Ces perchoirs sont situĂ©s jusqu’à 15 m de hauteur dans des arbres dominants, souvent situĂ©s bien en vue dans une trouĂ©e du feuillage. Des groupes de trois Ă  sept mâles ont Ă©tĂ© observĂ©s en train de parader dans le mĂŞme secteur, chaque groupe Ă©tant espacĂ© de 8 Ă  16 km d’un groupe voisin. Ce constat suggère un comportement reproducteur de type lek mais des mâles ont aussi Ă©tĂ© vus paradant de façon solitaire. Le mâle vocalise du haut de son poste de chant et parade simplement en ouvrant grand le bec et en agitant ses plumes auriculaires. Ă€ l’approche d’une femelle, il plonge vers l’étage infĂ©rieur et utilise une liane comme perchoir. Quand la femelle le rejoint, il se place Ă  50 cm au-dessous d’elle et produit un chant sifflĂ© et vibrant en ouvrant grand le bec. Il gonfle les plumes de la gorge et du dos qui forment alors une cape, rabat ses antennes vers l’arrière et se balance amplement et nerveusement de haut en bas sur son perchoir flexible ce qui agite remarquablement ses oriflammes. Au cours de cette exhibition, il peut aussi rabattre ses antennes complètement en avant puis en arrière. La femelle est alors balancĂ©e comme le mâle au rythme des ondulations (Ottaviani 2012).

Nidification

Un seul nid a Ă©tĂ© dĂ©couvert par Clifford & Dawn Frith Ă  Tari Gap dans le centre-est de la Nouvelle-GuinĂ©e. La construction a eu lieu en dĂ©cembre et l’incubation au dĂ©but-janvier. Il Ă©tait placĂ© Ă  11 m de hauteur dans la fourche Ă  trois branches d’un grand Timonius belensis. Il consistait en une coupe peu profonde de fines tiges d’orchidĂ©es et de frondes de fougères vertes enchevĂŞtrĂ©es avec un revĂŞtement interne de très fines tiges d’orchidĂ©es et de vrilles de vignes. Un seul Ĺ“uf a Ă©tĂ© pondu et couvĂ© pendant plus de 22 jours. L’oisillon prĂ©sentait une peau nue de couleur gris-pourpre foncĂ©, plus clair sur l’abdomen (Frith & Frith 2009).

Statut, conservation

Malgré une distribution relativement restreinte l’espèce n’est pas globalement menacée car elle est commune voire abondante dans certaines localisations de son aire. Des mâles adultes sont absents de certains sites à habitat apparemment approprié alors que dans d’autres secteurs, des mâles chanteurs occupent des postes traditionnels et restent en contact acoustique avec des congénères (Frith & Frith 2009).

Bibliographie

  • Frith, C. B. & Frith, D. W. (2010). Birds of paradise: nature, art & history, 370 pages. National Library of Australia Cataloguing.
  • Frith, C. B. & Frith, D. W. (2009). Family Paradisaeidae (Birds of Paradise). In del Hoyo, J. Elliott, A. & Christie, D. Handbook of the Birds of the World. Bush-shrikes to Old World Sparrows. Volume 14. pp. 404-459. Lynx Edicions, Barcelona.
  • Gilliard, E. T. (1969). Birds of paradise and Bowerbirds. Weidenfeld & Nicolson, New York.
  • Ottaviani, M. (2012). Les Oiseaux de Paradis – Histoire Naturelle et photographies, 320 pages. Editions Prin, France.

Liens externes

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