Pacte de ZanjĂłn
Le pacte de Zanjón, également connu sous le nom de paix de Zanjón ou de traité de Zanjón, est le document daté du qui établit la capitulation de l'Armée indépendantiste cubaine (Ejército independentista cubano) devant les troupes espagnoles, mettant ainsi un terme à la guerre des Dix Ans (1868-1878). Cet accord n'avalisa aucun des deux objectifs fondamentaux de cette guerre, à savoir ni l'indépendance de Cuba, ni l'abolition de l'esclavage. Ce pacte garantit le maintien momentané de l'autorité espagnole, qui sera à nouveau remise en question lors de la guerre d'indépendance cubaine.
Les causes de la capitulation sont variées ; les plus remarquables sont le régionalisme marqué régnant au sein de l'Ejército Libertador, à peine soutenu par les émigrés, et les luttes incessantes entre la Chambre des Représentants (Cámara de Representantes), l'exécutif cubain et les chefs militaires.
Contexte
Le est fait prisonnier Don Tomás Estrada Palma, prĂ©sident de la « RĂ©publique en Armes ». Selon la lĂ©gislation en vigueur, le poste est alors occupĂ© par Francisco Javier de CĂ©spedes, qui est Ă son tour remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Vicente GarcĂa. C'est dans ce contexte que les chefs militaires de la province de CamagĂĽey sollicitèrent auprès du gĂ©nĂ©ral espagnol Arsenio MartĂnez Campos une trĂŞve pour pouvoir se rĂ©organiser et continuer la guerre. Mais Ă la Chambre des ReprĂ©sentants, le scepticisme s'Ă©tait dĂ©jĂ bien rĂ©pandu, et chacun avait perdu foi en un succès final. La Chambre procĂ©da en Ă l'adoption du DĂ©cret Spotorno, lequel interdisait tout type de nĂ©gociation avec l'ennemi, et le , une rĂ©union avec les commandants espagnols se conclut par la conclusion d'une trĂŞve.
Après ces nĂ©gociations, Vicente GarcĂa assuma la charge de prĂ©sident de la RĂ©publique en Armes, Ă compter du . Il se rendit Ă CamagĂĽey et le , il y tint une rencontre secrète avec le gĂ©nĂ©ral Arsenio MartĂnez Campos, oĂą ils convinrent de mettre sur pied une rĂ©union de consultation du peuple cubain pour dĂ©finir s'il accepterait une paix sans indĂ©pendance. La majoritĂ© des combattants, dĂ©sabusĂ©s, dĂ©cida d'une suspension des hostilitĂ©s. La Chambre des ReprĂ©sentants s'autodissout, afin de ne pas aller Ă l'encontre de la Constitution de Guáimaro, qui interdisait toute convention gouvernementale n'allant pas dans le sens de l'indĂ©pendance.
Termes de l'accord
Le , un document fut officiellement validé, selon lequel les mambises acceptaient les conditions suivantes :
- Capitulation sans condition des forces cubaines devant l'Armée espagnole ;
- Accord sur l'affaiblissement et la démoralisation des troupes indépendantistes ;
- Reconnaissance du Gouvernement espagnol comme la plus haute autorité régnant à Cuba ;
- Formation de partis politiques ne luttant pas contre le pouvoir espagnol ;
- Liberté seulement pour les esclaves qui militaient dans les troupes mambises ;
- Liberté de la presse et liberté de réunion, à condition que ce ne soit pas là l'occasion d'attaquer l'Espagne.
MalgrĂ© cette situation, le major gĂ©nĂ©ral Antonio Maceo continuait Ă obtenir d'importants succès. Prenant connaissance de l'accord, Maceo sollicita une entrevue avec MartĂnez Campos, qui eut lieu le . Durant cette rencontre, connue sous le nom de Protestation de Baraguá, Antonio Maceo fit connaĂ®tre au gĂ©nĂ©ral espagnol son dĂ©saccord avec le Pacte de ZanjĂłn, et sa dĂ©cision de reprendre le combat, dès le suivant.
Voir aussi
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Paz de Zanjón » (voir la liste des auteurs).