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PĂ©riode 1790-1798 du Carnaval de Paris

De 1790 Ă  1798, le Carnaval de Paris est interdit.

En février 1790 le Marquis de Lafayette fut chargé par le maire de Paris Jean-Sylvain Bailly de faire appliquer l'interdiction du Carnaval de Paris.

Autorisé à nouveau en 1799, il reprend de plus belle. Différentes explications ont été cherchées à cette interdiction.

Motif sécuritaire

Le Carnaval Ă©tait une cause de troubles possibles. Cependant, l'argument se heurte Ă  deux objections :

  1. Le Carnaval de Paris a toujours Ă©tĂ© extrĂȘmement pacifique. Les actes de violence qui s'y inscrivent sont rarissimes, mĂȘme si beaucoup de documents sur son histoire ont disparu ou ne sont pas encore dĂ©pouillĂ©s par les chercheurs. Cependant les adversaires du Carnaval de Paris, qui l'ont critiquĂ© au cours des siĂšcles, n'auraient pas manquĂ© d'allĂ©guer contre lui des faits violents survenus dans son cadre. Or il n'en est rien.
  2. Le Carnaval de Paris s'il avait constitué une menace contre l'ordre public n'aurait pas été autorisé à nouveau à partir de 1799.

Motif moral

Le Carnaval choquait le puritanisme des gouvernants. Le Carnaval de Paris a toujours été trÚs sage de ce point de vue. S'il avait été un lieu de débauche impressionnant au cours des siÚcles, ses partisans et adversaires n'auraient pas manqué de le souligner. Or les plus graves reproches qui lui sont faits par ses critiques, sont qu'il est un moment privilégié pour l'alcoolisme populaire et l'émancipation féminine. De plus, si le Carnaval de Paris avait été une insupportable orgie, il n'aurait pas été autorisé à nouveau à partir de 1799.

Motif politique

Le Carnaval de Paris faisait concurrence aux fĂȘtes officielles. Cela n'a jamais Ă©tĂ© le cas Ă  aucun moment. Si tel avait Ă©tĂ© le cas il n'aurait pas Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  nouveau Ă  partir de 1799.

Motif identitaire

Le Carnaval de Paris est la fĂȘte identitaire d'une ville rĂ©volutionnaire et imprĂ©visible d'oĂč son interdiction. L'argument paraĂźt sĂ©duisant. Logique en apparence, il est en fait absurde. Une fĂȘte interdite par les rĂ©volutionnaires peut difficilement incarner la RĂ©volution.

Projets d'interdiction des fĂȘtes populaires

Dans le volume 6 de l'EncyclopĂ©die de Diderot et D'Alembert[1], paru en 1756, l'article « FĂȘtes des chrĂ©tiens », proposait dĂ©jĂ  la suppression de l'ensemble de ces fĂȘtes ou leur dĂ©placement au dimanche, sans mentionner spĂ©cifiquement le carnaval de Paris, en raison de leur coĂ»t et du trouble causĂ© aux activitĂ©s normales.

Application et extension du programme

Le Carnaval de Paris est interdit en 1790 pour des raisons Ă©conomiques.

Le , 14 vendémiaire an II, est adopté le calendrier républicain. Le rythme semainier de 6 jours ouvrables suivi d'un jour chÎmé, est remplacé par le rythme décadaire de 9 jours ouvrables suivi d'un jour chÎmé.

La rĂ©fĂ©rence journaliĂšre Ă  un ou plusieurs saints est supprimĂ©e[2]. Ce qui entraĂźne, ainsi, la suppression de toutes les fĂȘtes chĂŽmĂ©es correspondantes, notamment par des corporations, qui, traditionnellement, fĂȘtent leur saint patron.

Au nombre des saints dont la fĂȘte est supprimĂ©e : Saint Martin le 11 novembre, qui est Ă©galement le jour marquant le dĂ©but de la pĂ©riode du Carnaval[3].

Ces différentes modification de l'organisation calendaire font que le nombre annuel de jours chÎmés à Paris tombe à 41, contre 130 avant 1789.

Les 41 jours chĂŽmĂ©s sont les 36 dĂ©cadi et cinq fĂȘtes rĂ©volutionnaires.

Un texte anonyme publié en 1795 commente ce phénomÚne[4].

Notes et références

  1. Article « FĂȘtes des ChrĂ©tiens » (lire sur Wikisource), volume 6 de l'EncyclopĂ©die.
  2. La place des saints est prise dans le calendrier rĂ©publicain par des fruits, animaux, outils, mĂ©taux, etc., qui ne sont pas fĂ©riĂ©s, mĂȘme pour les corporations qui ont un lien thĂ©orique avec ces noms. Par exemple : le 7 vendĂ©miaire, Carotte, n'est pas un jour fĂ©riĂ© chĂŽmĂ© pour les cultivateurs de carottes.
  3. Traditionnellement le Carnaval couvre une pĂ©riode allant de la Saint Martin le 11 novembre, jusqu'aux jours gras, temps fort de la fĂȘte, qui se termine le Mardi Gras. À Paris et dans d'autres villes de France a Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă  cette pĂ©riode la Mi-CarĂȘme, Ă  mi-chemin entre Mardi Gras et le lundi de PĂąques.
  4. Observations sur le calendrier républicain (site prairial.free.fr).
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