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PĂ©diatrie en France

Les différents types d’exercices de la pédiatrie en France

  • L'exercice libĂ©ral de la pĂ©diatrie : soins courants, bilans de santĂ© pĂ©riodiques ou consultations intercurrentes pour des problèmes aigus. En France, il y aurait moins de 2 500 libĂ©raux sur un total d'environ 6 000 pĂ©diatres (supra). La profession juge cela insuffisant pour assurer une couverture totale des soins aux enfants[1]. Une analyse, très locale, de la permanence des soins assurĂ©e par les pĂ©diatres libĂ©raux dans le dĂ©partement des CĂ´tes-d’Armor datĂ©e de 2004[2] rĂ©vèle que les pĂ©diatres sont surtout des femmes, d'une moyenne d'âge de 49 ans, installĂ©s en groupe, en majoritĂ© exerçant en secteur 1, au sein d'un cabinet situĂ© en ville. Ils reçoivent uniquement sur rendez-vous, bien qu'acceptant en gĂ©nĂ©ral les prises en charge non programmĂ©es urgentes (environ 20 % de leur activitĂ©). Cette prise en charge occasionne une perturbation dans leur travail pour un tiers d'entre eux. Les urgences vraies ou seulement ressenties reprĂ©sentent 34 % de leur activitĂ© de consultation. La moitiĂ© d'entre eux assure le suivi des patients hospitalisĂ©s. Certains participent aux gardes conjointement aux hospitaliers.
  • La pĂ©diatrie au sein des hĂ´pitaux : soins aux enfants hospitalisĂ©s et prise en charge du nouveau-nĂ©, consultations externes concernant le plus souvent des pathologies spĂ©cifiques en cardio-pĂ©diatrie, nĂ©phro-pĂ©diatrie, rĂ©nales, digestives, etc. Les hĂ´pitaux spĂ©cialisĂ©s ont le plateau technique et les compĂ©tences nĂ©cessaires aux explorations complĂ©mentaires justifiĂ©es par ces problèmes spĂ©cifiques.
  • La pĂ©diatrie en maternitĂ© : le pĂ©diatre assure (en concertation avec les obstĂ©triciens et l'Ă©quipe de soin) la prise en charge mĂ©dicale du nouveau-nĂ©, dès la salle d'accouchement, jusqu'Ă  son retour au domicile. Il effectue les examens systĂ©matiques destinĂ©s Ă  s'assurer de la bonne santĂ© de celui-ci. Cette intervention requiert une grande vigilance et une spĂ©cialisation en mĂ©decine nĂ©onatale, en raison des situations d'urgence vitale frĂ©quemment rencontrĂ©es dans ce contexte. Beaucoup de pĂ©diatres sont attachĂ©s aux maternitĂ©s[3].
  • La PMI, la mĂ©decine scolaire : dĂ©pistages divers, surmenage scolaire, etc. Toutefois, du fait qu'il s'agit surtout d'une approche mĂ©dicale prĂ©ventive et de santĂ© publique, ainsi que par pĂ©nurie des spĂ©cialistes, ces postes sont rarement occupĂ©s par des pĂ©diatres.
  • La pĂ©diatrie en Ă©tablissements spĂ©cialisĂ©s, CAMSP[4], SESSAD... : prises en charge individualisĂ©es des enfants prĂ©sentant des handicaps ou des difficultĂ©s de dĂ©veloppement au sein d'une Ă©quipe pluridisciplinaire (psychiatres, mĂ©decins de rĂ©Ă©ducation fonctionnelle, rĂ©Ă©ducateurs)

À noter que selon une enquête réalisée en 2000 dans la région Rhône-Alpes, 63 % des pédiatres ont plusieurs lieux d’exercice. Un tiers d'entre eux exercent sur trois lieux et plus. Les pédiatres font essentiellement des consultations au cabinet et des astreintes en clinique, moins d'astreintes à l’hôpital où ils font surtout de la surveillance clinique de patients hospitalisés. Enfin, le pédiatre consacre globalement 6 % de son temps à la gestion[5].


Le rapport Sommelet de 2007

Les revendications des libéraux sont, entre autres, à mettre en perspective avec un rapport intitulé L'enfant et l'adolescent ; un enjeu de société, une priorité du système de santé, aboutissement d'un travail de deux ans sur la pédiatrie française, que le professeur Danièle Sommelet a remis au ministre de la Santé en [6] - [7].

Selon le rapport Sommelet, l’exercice de la pédiatrie de demain s’oriente vers :

  • une refonte de la pĂ©diatrie libĂ©rale vers une excellence dans les domaines de la prĂ©vention et de l’éducation, la prise en charge des pathologies chroniques en rĂ©seau, le dĂ©veloppement des spĂ©cialitĂ©s pĂ©diatriques (dans les grandes villes) ;
  • la prĂ©sence indispensable des pĂ©diatres dans tous les secteurs de la mĂ©decine communautaire et de la santĂ© publique concernant l’enfant ;
  • l’organisation de la pĂ©diatrie en CHU autour de la pĂ©diatrie d’urgence, spĂ©cialitĂ©s pĂ©diatriques, de la nĂ©onatologie, et de tous les soins de recours, tout en conservant une pĂ©diatrie gĂ©nĂ©rale de qualitĂ© pour les prestations de proximitĂ© ;
  • le renforcement des Ă©quipes pĂ©diatriques des CHG [Centres hospitaliers gĂ©nĂ©raux] pour apporter l’autonomie nĂ©cessaire Ă  la gestion des urgences, de la nĂ©onatologie et de la pĂ©diatrie gĂ©nĂ©rale et en dĂ©veloppant le travail en rĂ©seau pour les spĂ©cialistes pĂ©diatriques ;
  • l’implication forte des pĂ©diatres dans la recherche, l’innovation technologique et le dĂ©veloppement.

Dans tous les cas de figure, selon le rapport, l’essor de la pédiatrie n’est envisageable que sous certaines conditions :

  • unitĂ© sans faille de tous les modes d’exercice de la mĂ©decine de l’enfant ;
  • partage Ă©quitable des soins avec les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes ;
  • alliance avec la pĂ©dopsychiatrie, la santĂ© publique, les spĂ©cialistes du monde sensoriel, etc.

Plus généralement, le rapport fait onze recommandations pour optimiser la pédiatrie et la prise en charge de la santé des enfants :

  1. Élaborer avec la HAS et l’ensemble des acteurs un programme national d’organisation des pratiques professionnelles concernant tous les domaines de la santé (physique, mentale, sociale) de l’enfant et de l’adolescent.
  2. Rationaliser la politique de prévention et de protection : missions, acteurs, outils, utilisation des données.
  3. Assurer le recueil des données épidémiologiques fiables (rappel : le carnet de santé n’a jamais été évalué) :
    • suivi d’indicateurs de santĂ©
    • veille sanitaire
    • qualitĂ© des acteurs et filières de prise en charge
  4. Organiser une concertation de la population (parents et adolescents de douze à dix-huit ans) pour connaître leurs besoins et leurs attentes, leur vision des rôles respectifs des professionnels de santé et des mouvements associatifs.
  5. Contribuer à la promotion de la santé en assurant le partenariat entre les institutions de l’État, les collectivités territoriales, et les acteurs de terrain et en adoptant une stratégie de communication adaptée aux besoins et aux moyens.
  6. Évaluer les besoins démographiques réels de l’ensemble des acteurs en prenant en compte :
    • les dĂ©parts en retraite, les postes hospitaliers, les inĂ©galitĂ©s gĂ©ographiques
    • l’organisation des pratiques professionnelles (cf. 1)
    • l’évaluation de l’activitĂ© et des services rendus
    • l’organisation de nouvelles conditions d’exercice : maison de santĂ©, partage ou dĂ©lĂ©gation des tâches (infirmières puĂ©ricultrices, psychologues…)
  7. Assurer l’excellence et la continuité immédiate et à long terme des soins et de la prise en charge globale des enfants et des adolescents atteints de maladies chroniques (+ rôle des associations de parents)
  8. Professionnaliser la recherche en pédiatrie
  9. Rassembler les acteurs nécessaires à la réflexion sur les besoins et les méthodes de soutien et/ou des soins de l’adolescent.
  10. Inciter les acteurs de santé et notamment les pédiatres à une meilleure prise en compte de l’interculturalité et à une plus grande implication dans la lutte contre les conséquences de la précarité.
  11. RĂ©viser la formation des acteurs.

Études de pédiatrie en France

Tous les médecins reçoivent un enseignement en pédiatrie qu'ils peuvent éventuellement compléter, parmi les stages obligatoires qu'ils doivent accomplir, d'un stage orienté vers la pédiatrie. Cependant, pour devenir spécialiste (pédiatre), il faut préparer et obtenir un DES (diplôme d'études spécialisées) en pédiatrie. Cet enseignement comprend 250 heures, sans compter les stages pratiques, réparties pour l'instant sur quatre ans[8].

  • Enseignements gĂ©nĂ©raux :
    • MĂ©thodologie de l'Ă©valuation des pratiques de soins et de la recherche clinique et Ă©pidĂ©miologique en pĂ©diatrie
    • Organisation, gestion, Ă©thique, droit et responsabilitĂ© mĂ©dicale en pĂ©diatrie
  • Enseignements spĂ©cifiques :
    • DĂ©veloppement de l'embryon et du fĹ“tus; prĂ©valence de la prĂ©maturitĂ© et de l'hypotrophie Ă  la naissance ;
    • Croissance et dĂ©veloppement somatique, sensoriel et psychologique normal et pathologique du nourrisson et de l'enfant ;
    • PubertĂ© et sexualitĂ© de l'enfant et de l'adolescent ;
    • Alimentation et nutrition du nourrisson et de l'enfant ;
    • Pharmacologie (mĂ©tabolisme, posologie, action et toxicitĂ©) des mĂ©dicaments usuels en pĂ©diatrie ;
    • Explorations fonctionnelles en pĂ©diatrie ;
    • MorbiditĂ© et mortalitĂ© pĂ©rinatale et infantile dans le monde ;
    • ÉpidĂ©miologie, physiopathologie, anatomopathologie, diagnostic, pronostic et traitement des maladies du fĹ“tus et du nouveau-nĂ©, du nourrisson, de l'enfant et de l'adolescent ;
    • Protection maternelle et infantile, organisation des naissances et prĂ©vention de la prĂ©maturitĂ© et de l'hypotrophie ;
    • PrĂ©vention et prise en charge des malformations, des maladies gĂ©nĂ©tiques, des handicaps et de la maltraitance chez l'enfant ; diagnostic antĂ©natal et dĂ©pistage nĂ©onatal ;
    • Programme de vaccination ;
    • Organisation et prise en charge de la douleur chez l'enfant et des urgences mĂ©dico-chirurgicales pĂ©diatriques ;
  • Formation pratique dans des services agrĂ©Ă©s :
    • Cinq semestres dans un service agrĂ©Ă© pour le DES de pĂ©diatrie, dont quatre au moins dans les services hospitalo-universitaires ou conventionnĂ©s et au moins, dans deux services ou dĂ©partements diffĂ©rents. Le candidat doit avoir validĂ© au moins un stage semestriel en unitĂ© pĂ©diatrique gĂ©nĂ©rale, en unitĂ© nĂ©onatologie et aux urgences (rĂ©animation pĂ©diatrique ou pĂ©diatrie d'urgence ou vingt-six gardes formatrices dans une unitĂ© de rĂ©animation pĂ©diatrique) ;
    • Un semestre dans un service agrĂ©Ă© pour les DES de pĂ©diatrie, de gĂ©nĂ©tique, de gynĂ©cologie-obstĂ©trique et gynĂ©cologique mĂ©dicale ou de santĂ© publique et mĂ©decine sociale ;
    • Deux semestres dans des services agrĂ©Ă©s pour d'autres DES que ceux prĂ©cĂ©demment citĂ©s.

Revenu des pédiatres français

Le revenu des pĂ©diatres serait le moins Ă©levĂ© de tous les mĂ©decins spĂ©cialistes, selon une Ă©tude du ministère de la santĂ© datĂ©e de 1999[9], les constatations d'un parlementaire en 2003[10] et celles d'un collectif de pĂ©diatres libĂ©raux faites en 2007, pour qui le revenu des pĂ©diatres est de « 10 Ă  20 % en dessous des gĂ©nĂ©ralistes et 50 % en dessous du revenu moyen des spĂ©cialistes »[11].

environ 4 100 euros par mois

Quelques mesures réglementaires du ministère de la Santé visant le revenu des pédiatres :
- Deux arrêtés, l’un du , l’autre du ont créé une majoration de sujétion particulière pour les actes liés à chaque accouchement réalisé la nuit, le dimanche et les jours fériés, pour les pédiatres libéraux soumis à une obligation d’astreinte
- Arrêté du modifiant la nomenclature générale des actes professionnels a permis l’alignement des majorations pour les visites de nuit des pédiatres sur celles des médecins généralistes
- ArrĂŞtĂ© du , publiĂ© le , relatif Ă  l’accord national de bonnes pratiques et de bon usage des soins conclu entre l’assurance maladie et les professionnels a crĂ©Ă© une majoration forfaitaire de 5,13 euros des consultations et des visites spĂ©cifiques effectuĂ©es par les pĂ©diatres pour les enfants de 0 Ă  24 mois inclus.

En cette matière il convient cependant de prendre en compte les différents accords passés ultérieurement entre la CNAM et les syndicats de médecins.

Démographie des pédiatres français

Il y a globalement environ 6 000 pĂ©diatres en France en 2007, dont environ 60 % de femmes (en accroissement constant)[12] auxquels s'ajoutent diverses spĂ©cialitĂ©s pĂ©diatriques. La mĂ©decine libĂ©rale reprĂ©senterait en 2007 environ 40 % des effectifs des pĂ©diatres (infra). Selon une Ă©tude de 2004 rĂ©alisĂ©e sous l'Ă©gide du Conseil national de l'Ordre des MĂ©decins, le nombre des pĂ©diatres est en constante augmentation depuis 20 ans. Ils reprĂ©sentaient 3,1 % du total des mĂ©decins et 6,3 % des spĂ©cialistes français. Près de 95 % exerçaient une activitĂ© rĂ©gulière alors qu'ils Ă©taient Ă  peine 3,1 % non installĂ©s et 2,1 % temporairement sans activitĂ©.

Sans distinguer par type d'exercice, l'Ordre des médecins, pour les pédiatres ayant une activité régulière[13], donne actuellement sur son site les chiffres suivants entre 2002 et 2005 Conseil national de l'Ordre des Médecins :

  • PĂ©diatrie

- 2002 : 6 163 (2 536 H/3 627 F)
- 2003 : 5 948 (2 461 H/3 487 F)
- 2004 : 6 049 (2 453 H/3 596 F)
- 2005 : 6 151 (2 451 H/3 700 F)

  • Chirurgie pĂ©diatrique

- 2002 : 73 (36 H/37 F)
- 2003 : 77 (39 H/38 F)
- 2004 : 166 (112 H/54 F)
- 2005 : 174 (113 H/61 F)

  • Psychiatrie option enfants et adolescents

- 2002 : 1 287 (631 H/656 F)
- 2003 : 1 253 (609 H/644 F)
- 2004 : 347 (141 H/206 F)
- 2005 : 1 234 (599 H/635 F)

Pour sa part, l'étude de 2004 donnait les précisions suivantes :

Un pédiatre effectuant un prélèvement sanguin sur un nourrisson
  • DensitĂ© pĂ©diatrique :

Bien que la progression soit plus faible que dans d'autres spĂ©cialitĂ©s, la densitĂ© mĂ©dicale est passĂ©e de 6,8 pour 100 000 habitants en 1983 (3708 pĂ©diatres) Ă  10,5 en 2003 (6 281 pĂ©diatres)[14]. La rĂ©partition gĂ©ographie reste toutefois très inĂ©gale : faible au centre du pays (5,8); forte en ĂŽle-de-France (17,3), en Aquitaine, Indre-et-Loire, en façade est et nord-est et certains dĂ©partements du sud.

Malgré ces chiffres, une crise démographique se profile dans cette spécialité du fait principalement de ces deux facteurs :
- augmentation de la demande (en ville, en néonatalité, en urgence, en PMI et en maternité du fait des nouvelles contraintes de ces dernières, nouvelles prises en charge : handicaps, douleur, cancer, génétique, crise de la jeunesse). Ceci est toutefois à mettre en parallèle avec le fait que la spécialisation en pédiatrie comme la nutrition, l'endocrinologie, l'allergologie, etc., se développe au détriment de la pédiatrie générale qui est l'apanage de la pédiatrie libérale de ville. Cependant, seulement 20 % des enfants auraient un suivi pédiatrique .
- relève non assurée (pyramide des âges des pédiatres par rapport aux postes d'internes offerts qui sont en baisse). Ainsi l'âge moyen des pédiatres était de 48,2 ans (respectivement de 50,9 ans pour les hommes et de 46,4 ans pour les femmes) et l'effectif des moins de 45 ans était déjà inférieur à celui des plus de 55 ans. De plus, il est avancé que la politique gouvernementale voudrait qu'il n'y ait plus de pédiatres en ville, comme dans certains pays (Grande-Bretagne, Espagne). Les postes d'internes auraient donc surtout été fixés en fonction des besoins hospitaliers.

  • Type d'exercice des pĂ©diatres :

L'Ă©tude recensait, sur 5 948 pĂ©diatres (95 % du total) ayant une activitĂ© rĂ©gulière dĂ©clarĂ©e :
- 1 712 pĂ©diatres en libĂ©ral (dont 53,6 % de femmes) soit 27,3 % du total dĂ©clarĂ©
- 902 pédiatres en exercice mixte (dont 47 % de femmes) soit 14,4 % du total déclaré
- 3 294 pĂ©diatres salariĂ©s (dont 64,3 % de femmes) soit 52,4 % du total dĂ©clarĂ©

L’organisation de la profession de pédiatre en France

  • Installation d'un pĂ©diatre libĂ©ral.

Elle est soumise aux conditions requises pour l'installation de tout médecin, à savoir, principalement l'inscription au tableau de l’Ordre des médecins[15] qui vaut autorisation d'exercer, sous réserve de l'enregistrement du diplôme de médecin et de la reconnaissance de la qualification de pédiatre (de plein droit avec un DES de pédiatrie)[16], et les différentes affiliations, notamment à la sécurité sociale (conventionné en secteur 1 ou 2, ou non conventionné). Il n'y a donc aucun quota professionnel, ni géographique, malgré les déséquilibres répartitifs observés (supra). Les modalités d'installation sont diverses : cabinet individuel, groupement médical, clinique, etc. En outre, une partie des pédiatres libéraux ont une activité mixte (libérale et salariée et/ou hospitalière) soit un peu plus du tiers d'entre eux[17].

  • Recrutement et carrière des pĂ©diatres praticiens hospitaliers au sein des Ă©tablissements publics de santĂ©.

Le recrutement répond aux conditions générales requises pour les autres disciplines médicales, notamment à l'exigence d'un concours organisé sous la responsabilité de la DHOS (direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins) du ministère de la Santé. Cette dernière est également chargée d'organiser l'accès par concours aux troisièmes cycles des études médicales, et des procédures de choix de poste et d'affectation des internes.

Les praticiens hospitaliers en pédiatrie, qui doivent avoir validé un troisième cycle dans la discipline (DES de pédiatrie ou équivalent), sont recrutés par concours (après une épreuve orale, l'examen des "titres et travaux" et "services rendus" et un entretien)[18]. Les praticiens à temps plein sont nommés par le ministre de la Santé, après avis de la commission statutaire nationale (par le préfet de région pour les temps partiels). Les praticiens hospitaliers peuvent avoir plusieurs lieux d'exercice. En outre, ceux qui sont à temps plein peuvent exercer une activité libérale au sein de leur(s) établissement(s) mais pas à l'extérieur. C'est rigoureusement le contraire pour ceux qui sont à temps partiel.

Pour les hospitalo-universitaires en pédiatrie, il faut noter le rôle éminent du Conseil national des universités (CNU) pour la nomination des professeurs-praticiens hospitaliers (PU-PH) et maîtres de conférences-praticiens hospitaliers (MCU-PH) en pédiatrie. La pédiatrie fait partie de la section 54 (Développement et pathologie de l'enfant, gynécologie-obstétrique, endocrinologie et reproduction) du CNU, dont elle constitue une sous-section (sous-section 54-01). Son fonctionnement répond aux règles spécifiques applicables aux disciplines médicales. L'élection des membres a lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de six ans, renouvelable par moitié tous les trois ans. Voir sa composition actuelle. C'est le CNU qui inscrit les candidats sur la liste d'aptitude aux fonctions envisagées et leur ouvre les portes des concours dans les établissements recruteurs. Les futurs professeurs doivent détenir une habilitation à diriger des recherches (HDR), et le plus souvent une thèse d’université. Après réussite, les professeurs et maîtres de conférences, sont nommés respectivement par le président de la République et par le ministre de la Santé. L'une de leurs caractéristiques est la bi-appartenance, ils sont en effet engagés et employés à la fois par le ministère de la Santé et par celui de l’Éducation nationale. Il existe aussi des hospitalo-universitaires temporaires (chefs de clinique assistants des hôpitaux ou, plus rarement, praticiens hospitalo-universitaires), qui est une situation transitoire permettant généralement de préparer l'agrégation professorale.

  • Organisations professionnelles des pĂ©diatres :

Comme tout médecin, les pédiatres sont soumis à l'Ordre des médecins, notamment pour le respect du code de déontologie, leur inscription au tableau (excepté pour les pédiatres de la fonction publique), le processus de qualification des spécialistes et la surveillance des conditions d'exercice de la profession (avec les pouvoirs juridictionnels et disciplinaires dont dispose l'Ordre). Cependant, les pédiatres n'y sont pas représentés en tant que tels. Par contre, la pédiatrie est plus visible au sein de l'organisme de réflexion qu'est l'Académie de médecine. Elle fait partie de la première division de son conseil d'administration "Médecine et spécialités médicales", l'objet de la commission "Maternité - Enfance - Adolescence" et de quelques groupes de travail, dont ceux consacrés à l’"Aménagement du temps scolaire" et à la "Nutrition du nourrisson".

Les pédiatres sont regroupés dans diverses sociétés savantes (associations ou collèges professionnels) :

  • SociĂ©tĂ© française de pĂ©diatrie (infra) ;
  • Association française de pĂ©diatrie ambulatoire (AFPA) ;
  • Association des juniors en pĂ©diatrie (AJP) ;
  • Collège des pĂ©diatres des hĂ´pitaux gĂ©nĂ©raux (COLPEHGE) ;
  • Collège des professeurs de pĂ©diatrie ;
  • Association des pĂ©diatres de langue française ;
  • SociĂ©tĂ© française de mĂ©decine pĂ©rinatale ;
  • SociĂ©tĂ© française de chirurgie pĂ©diatrique ;
  • SociĂ©tĂ© francophone d'imagerie pĂ©diatrique (SFIP) ;
  • SociĂ©tĂ© française de dermatologie pĂ©diatrique (SFDP), etc.

Notes et références

  1. Sandrine Blanchard, « La France manque de pédiatres », Le Monde, 3 avril 2007
  2. Enquête réalisée par l'Union régionale des médecins libéraux de Bretagne en mai 2004 (10 pédiatres libéraux (sur 12) ont répondu à l'enquête) urml-bretagne.fr
  3. La présence d'un pédiatre est obligatoire pour les maternités pratiquant au moins 1500 accouchements/an
  4. Centre d'action médico-social précoce
  5. Les médecins aujourd'hui en France, ADSP (Actualité et Dossier en Santé Publique), édité par le HCSP (Haut comité de la santé Publique), septembre 2000 hcsp.ensp.fr
  6. sante.gouv.fr
  7. Rapport sur sante.gouv.fr
  8. Le rapport Sommelet de 2007 (infra) préconise une réforme du DES et un allongement de la durée des études à 5 ans
  9. DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé), Études et Résultats, N° 3, janvier 1999
  10. Édouard Courtial, député de l’Oise, question au ministre de la Santé
  11. Lettre ouverte aux candidats à la présidentielle Mars 2007
  12. Selon l'étude de 2004 (infra), la féminisation était de 59,1 % (59,6 % des pédiatres en activité) alors qu'elle n'était que de 38,3 % pour l'ensemble des médecins
  13. Le chiffre est différent de celui des inscrits au tableau de l'Ordre
  14. Chiffres des inscrits au tableau de l'Ordre. Ă€ noter qu'il y avait 4 932 pĂ©diatres en 1985, selon la mĂŞme Ă©tude
  15. Article L 4111-1 du code de la Santé publique
  16. Article L 4113-1 du code de la Santé publique
  17. L'étude de 2004 précitée recensait 902 pédiatres en situation mixte pour 1712 libéraux simples
  18. Articles R.6152-301 et s. du code de la Santé publique et arrêté du 29 juin 2007 pris en application
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