Orfèvrerie étrusque
L'orfèvrerie étrusque est, comme d'autres domaines de la civilisation des Étrusques, tributaire des périodes historiques, et nos connaissances de leur savoir-faire est issue des bijoux retrouvés dans leurs tombes princières.
Époque orientalisante
L'or local y est rare et son importation coûteuse est réservée aux bijoux destinés à la classe aristocratique émergente. Les bijoux abondent dans les sépultures princières de cette époque, où ils sont le signe du statut social élevé du défunt. La richesse des échanges commerciaux avec le Proche-orient permet également aux orfèvres d'apprendre leurs techniques décoratives en particulier de Phénicie : la granulation et le filigrane apparaissent en Étrurie dès le milieu du VIIIe siècle av. J.-C.
Époque archaïque
Au VIe siècle av. J.-C. les modèles grecs s'imposent d'abord (boucles d'oreilles à disque, bagues à chatons) puis les orfèvres étrusques développent leurs modèles locaux (boucles d'oreilles à barillet) et l'émail apparaît en plus des techniques précédentes de granulation et filigrane pour plus de couleur.
Le Ve siècle av. J.-C. voit une diminution des objets de luxe dans le mobilier funéraire par la crise qui suit la défaite navale à Cumes en 474 av. J.-C. et qui touche les centres de l'Étrurie méridionale et côtière. Le report du trafic commercial vers l'Adriatique est sensible et on suit son évolution vers les centres de la vallée du Tibre.
Époque classique et hellénistique
L'étalage des richesses reprend dans les figures votives et les monuments funéraires entre la fin du Ve et le début du IVe siècle av. J.-C. De nouveaux types de bijoux apparaissent, éloignés des modèles grecs, tout en gardant les scènes d'inspiration mythologique et en utilisant la technique de l'estampage : larges bandeaux décorés de feuilles, boucles d'oreilles en forme de grappe de raisin et bulles portées en pendentif.
Types de bijoux
Pastiches, imitations et faux
L'engouement au XIXe siècle des riches voyageurs du « Grand Tour » pour ces parures fit naître des bijoux « à l'étrusque », des pastiches, des imitations avouées ou même des faux destinés à tromper les collectionneurs. L'atelier Castellani a ainsi « restauré à l’étrusque » le collier Campana du Louvre, en 1859, en vue de la vente de la collection Campana à Napoléon III.
La plupart des bijoux articulés, prétendument d'origine étrusque, ne sont en fait que des assemblages par des fils d'or de conception moderne, d'éléments antiques prélevés sur des boucles d'oreilles[1].
Voir les ouvrages suivants sur ce thème précis :
- Ida Caruso, « Antique et presque antique » in Les bijoux étrusques comme source d’inspiration et de falsification pour les Castellani (traduit par Giovanna Léo), p. 79
- Gertrud Platz-Horster, L’orfèvrerie étrusque et ses imitations au XIXe siècle (traduit par Françoise Gaultier et Catherine Metzger), p. 91.
Notes et références
Bibliographie et sources
- Notice Bijoux étrusques du Musée du Louvre
- Les bijoux de la collection Campana, de l’antique au pastiche, Rencontres de l’École du Louvre, 2007 (ISBN 978-2-904187-20-9)
- Andrea Cagnetti "Experimental survey on fluid brazing in ancient goldsmith's art" – International Journal of Material Research (2009) DOI 10.3139/146.101783 « http://www.ijmr.de/ijmr/o_archiv.asp?o_id=25112811648-50&ausgabe_id=2912131822-237&artikel_id=2912131825-6865&task=03&j=2009&h=01&nav_id=0 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
Articles connexes
Tous les musées étrusques d'Italie présentent des œuvres d'orfèvres étrusques :
- Musée de la Villa Giulia de Rome
- Musée archéologique national de Chiusi
- ...
- Métallurgie étrusque