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Ordre et justice nouvelle

La cellule Ordre et justice nouvelle Ă©tait une association de malfaiteurs d'extrĂŞme droite Ă  l'origine d'une sĂ©rie d'attentats dans les annĂ©es 1980 dans la rĂ©gion marseillaise contre des sites rĂ©putĂ©s anarchistes, en rĂ©ponse Ă  leurs diffĂ©rentes actions et tractations antimilitaristes organisĂ©es par leur « comitĂ© de lutte des objecteurs de conscience Â». Ses membres n'ont jamais Ă©tĂ© identifiĂ©s.

Chronologie des faits

  • Samedi . Un « comitĂ© de lutte des objecteurs de conscience » formĂ© par une dizaine d'individus se rend sur le toit du stand de l'armĂ©e pendant la foire internationale de Marseille avec pour objectif de scander des slogans antimilitaristes et de distribuer des tracts de mĂŞme nature. Des policiers reçoivent l'ordre de disperser l'attroupement et de procĂ©der Ă  des interpellations. Cependant, un inspecteur de police de la sĂ»retĂ© urbaine de Marseille, Raymond Mazel, quarante-huit ans, trouve la mort en chutant du toit en amiante-ciment, qui a cĂ©dĂ© sous l'excès de poids[1]. Les manifestants sont poursuivis pour des infractions au code du service national relatif Ă  l'insoumission et le parquet de Marseille ouvre une information judiciaire contre X pour blessures involontaires ayant entrainĂ© la mort d'un agent de la force publique[2].
  • Mercredi . Une explosion d'origine criminelle se produit dans un foyer dĂ©pendant du centre international de la Sainte-Beaume, sise au Plan-d'Aups. L'attentat, qui n'a fait aucun blessĂ©, est revendiquĂ© par une mystĂ©rieuse "cellule Ordre et Justice nouvelle - des amis de l'inspecteur Mazel", qui qualifie les locaux dans son communiquĂ© Ă  l'AFP comme un "relais d'accueil terroriste"[3].
  • Lundi . Une violente explosion d'origine criminelle se produit Ă  l'imprimerie d'inspiration anarchiste des Ă©ditions "Encre Noire", sise rue d'Oran dans le 5e arrondissement de Marseille. Une personne est tuĂ©e et onze personnes sont blessĂ©es[4]. L'une d'elles dĂ©cède huit jours plus tard ; il s'agit de Michel Chanal, cinquante-huit ans, sans domicile fixe qui dormait Ă  proximitĂ© immĂ©diate sur le trottoir. L'attentat est revendiquĂ© par la "cellule Ordre et Justice nouvelle" avec le communiquĂ© suivant fourni Ă  l'AFP : « Cette nuit, Ă  deux heures, la cellule Ordre et Justice nouvelle, les amis de l'inspecteur Jacques Mazel (en fait, Raymond) ont pratiquĂ© le nettoyage de l'imprimerie Encre noire en continuation de l'Ĺ“uvre de propretĂ© entreprise au Plan-d'Aups. D'autres opĂ©rations suivront. »[3]
  • Moins d'une quinzaine de jours plus tard, dans le 15e arrondissements de Marseille, le restaurant "La Gargamelle" gĂ©rĂ© comme l'imprimerie par une coopĂ©rative ouvrière reçoit des menaces signĂ©es de la "cellule Ordre et Justice Nouvelle", accompagnĂ©es de tracts de la FĂ©dĂ©ration d'action nationale et europĂ©enne, groupuscule d'extrĂŞme droite[5]. Menaces restĂ©es sans suite

Suites judiciaires

La sûreté urbaine et les renseignements généraux de Marseille ont procédé au lendemain de l'attentat de l'imprimerie à une dizaine d'interpellations et de perquisitions menées dans le milieu néo-nazi. Fautes d'éléments, les individus étaient relaxés[6] et la cellule n'a jamais fait l'objet d’identifications formelles. Toutefois, l'année suivante, le service régional de la police judiciaire de Marseille, enquêtant sur la tuerie d'Auriol, mettait en évidence la participation de certains membres du service d'action civique aux attentats. L'attentat contre "Encre noire" était l'un des dossiers sensibles instruit par le juge Pierre Michel, jusqu'à son assassinat en octobre 1981[5].

Notes et références

  1. « Franc-tireur : N°2 » [PDF], sur solidarite.samizdat.net,
  2. « Mort d'un policier lors d'une manifestation », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  3. « Un mort après l'attentat contre l'imprimerie Encre Noire », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  4. Journal officiel du 8 octobre 1980
  5. « L'ENQUÊTE SUR L'ASSASSINAT DU MAGISTRAT MARSEILLAIS Les quatre dossiers du juge Michel », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  6. « Des militants d'extrême droite sont gardés à vue après l'attentat contre l'imprimerie », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
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