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Oracle de blockchain

Un oracle de blockchain est une entité de confiance faisant partie d'un réseau informatique, transportant des informations du monde physique vers un contrat intelligent[1].

Il crĂ©e le lien entre le monde physique et une blockchain que des contrats intelligents parcourent, et permet Ă  ces contrats de ne pas ĂȘtre limitĂ©s aux informations internes Ă  la blockchain. Cette technologie est utilisĂ©e actuellement par des applications dĂ©centralisĂ©es (DApps[2]) utilisant des contrats intelligents nĂ©cessitant l'accĂšs Ă  des informations extĂ©rieures[3].

Aspects techniques

Motivations

La nécessité des oracles est apparue à la suite de l'introduction de la technologie blockchain et des contrats intelligents. Ceux ci offrent des transferts d'informations décentralisés et sécurisés, mais ne peuvent pas accéder ou demander des informations extérieures à leur réseau. Les applications nécessitant le transfert de données et donc intéressées par l'utilisation de ces technologies sont limitées et ne peuvent pas accéder à certaines données (prix, prédictions météorologique, position GPS, ...). C'est ce que les oracles de sociétés comme Oraclize ou SmartContract cherchent à permettre[4] - [5].

Fonctionnement

Il n'existe pas de rĂšgles prĂ©cises pour le fonctionnement d'un oracle. De façon gĂ©nĂ©rale, un utilisateur en possession d'un contrat intelligent fait une requĂȘte Ă  un service d'oracle pour accĂ©der Ă  une ou des informations dont il a besoin. L'oracle va ensuite suivre une procĂ©dure pour trouver ces informations et les renvoyer au contrat intelligent. Cette procĂ©dure peut diffĂ©rer d'un service Ă  un autre, le but Ă©tant d'offrir des transferts sĂ©curisĂ©s d'informations vĂ©ridiques. Typiquement, un rĂ©seau d'oracle peut choisir d'adopter une approche centralisĂ©e ou dĂ©centralisĂ©e, un point qui est sujet de controverse[6]. Les oracles blockchain peuvent ĂȘtre classĂ©s en fonction d'un certain nombre de qualitĂ©s diffĂ©rentes[7]:

  • Source : les donnĂ©es proviennent-elles de logiciels, de matĂ©riel ou d'humains ?
  • Direction de l'information : est-elle entrante ou sortante ?
  • Confiance : est-elle centralisĂ©e ou dĂ©centralisĂ©e ?

Un seul oracle peut appartenir à plusieurs catégories. Par exemple, un oracle qui tire des informations d'un site Web d'entreprise est un oracle de logiciel entrant centralisé.

Approche centralisée et décentralisée

Un rĂ©seau d'oracles peut ĂȘtre centralisĂ© ou non. A l'heure actuelle, le service d'oracles principal en fonctionnement est centralisĂ© (Oraclize). Un rĂ©seau dĂ©centralisĂ© est plus dĂ©licat Ă  mettre en place, la difficultĂ© Ă©mergeant du fait de ne pas pouvoir s'assurer de la provenance d'une information. Des projets d'oracles dĂ©centralisĂ©s comme ChainLink sont en phase de test et donnent des rĂ©sultats convaincants[8]. Une approche dĂ©centralisĂ©e permet aux informations renvoyĂ©es de ne pas dĂ©pendre d'un acteur central. Tandis que les deux approches ont leurs avantages, le modĂšle de sĂ©curitĂ© d'une blockchain et des contrats intelligents suivent une approche dĂ©centralisĂ©e. Les oracles y Ă©tant directement liĂ©s, la volontĂ© de la majoritĂ© des projets et utilisateurs est d'avoir accĂšs Ă  des oracles dĂ©centralisĂ©s.

Aspects Ă©conomiques

Lorsqu'un utilisateur nĂ©cessite un service d'oracles, il rĂ©munĂšre un fournisseur pour un certain nombre d'oracles qui lui donneront accĂšs aux informations dont il a besoin. Ces oracles sont liĂ©s Ă  une blockchain spĂ©cifique que l'utilisateur aura choisie. Dans le cadre d'un rĂ©seau centralisĂ©, le service d'oracles est directement rĂ©munĂ©rĂ© pour les oracles qu'il met en place[6]. Dans celui d'un rĂ©seau dĂ©centralisĂ©, le service rĂ©munĂšre des opĂ©rateurs de nƓuds qui permettent aux diffĂ©rents oracles utilisĂ©s de fonctionner. Dans le cas de Chainlink par exemple, les opĂ©rateurs de nƓuds sont rĂ©munĂ©rĂ©s par des jetons Link, une cryptomonnaie crĂ©Ă©e par ChainLink dĂ©diĂ©e Ă  leurs oracles[8]. L'utilisation d'oracles peut Ă©galement ĂȘtre Ă  l'origine de la crĂ©ation de marchĂ© spĂ©cifiques. C'est le cas d'Augur qui est Ă  l'origine de marchĂ© prĂ©dictifs utilisant leurs propres oracles[9].

Sécurité et confiance

Les principaux obstacles des oracles concernent les aspects de sĂ©curitĂ© et de confiance au niveau de la vĂ©racitĂ© des informations qu'ils renvoient. Un rĂ©seau centralisĂ© par exemple dĂ©pend d'un acteur central, une entreprise privĂ©e ou gouvernementale, qui peut techniquement altĂ©rer les informations renvoyĂ©es. La confiance dans la vĂ©racitĂ© des informations en devient donc la confiance dans le service d'oracle centralisĂ©s. Les informations peuvent Ă©galement diffĂ©rer d'une source Ă  une autre indĂ©pendamment du service d'oracles. Des solutions sont mises en place pour ce genre de complications, notamment d'obtenir des informations de nombreuses sources diffĂ©rentes et de crĂ©er un systĂšme de rĂ©putation pour les opĂ©rateurs de nƓuds permettant de rĂ©compenser et privilĂ©gier le retour d'informations correctes[8]. Les oracles fonctionnent sur des rĂ©seaux informatiques et peuvent donc Ă©galement ĂȘtre sujet Ă  des cyberattaques, nuisant Ă  leur sĂ©curitĂ©. Les acteurs prĂ©tendant pouvoir offrir un service d'oracles optimal doivent donc surpasser ces difficultĂ©s et convaincre les utilisateurs.

Exemples de réseaux d'oracles

  • Oraclize : principal service d'oracles centralisĂ©s fonctionnel et public
  • Chainlink : rĂ©seau de la sociĂ©tĂ© SmartContract, acteur important dans la recherche de crĂ©ations d'oracles dĂ©centralisĂ©s. RĂ©seau fonctionnel mais encore Ă  l'Ă©tat de test
  • Augur : rĂ©seau d'oracles en phase de test visant Ă  crĂ©er des marchĂ©s prĂ©dictifs.
  • Iexec: oracle factory permettant la crĂ©ation d’oracles personnalisĂ©s Ă  partir de n’importe quel type de donnĂ©es. Actuellement en bĂȘta test

Notes et références

  1. Vanessa Rabesandratana, « L’Oracle hardware : la couche de confiance entre les blockchains et le monde physique », RĂ©alitĂ©s Industrielles,‎ (RĂ©alitĂ©s Industrielles)
  2. Sébastien Leguell, « Qu'est ce qu'une DApp (application décentralisée) ? », sur Au Coin du Bloc, (consulté le )
  3. (en) « Oraclize-based Ðapps », sur dapps.oraclize.it (consulté le )
  4. « Oraclize Documentation », sur docs.oraclize.it (consulté le )
  5. Sergey Nazarov, « ChainLink, an Overview and Our Focus », sur Chainlink, (consulté le )
  6. « On decentralization of blockchain oracles (Part 1) – Oraclize », Oraclize,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Abdeljalil Beniiche, « A Study of Blockchain Oracles », arXiv:2004.07140 [cs],‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) Steve Ellis, Ari Juels et Sergey Nazarof, Chainlink a decentralized oracle network, , 38 p. (lire en ligne)
  9. (en) Jack Peterson, Joseph Krug, Micah Zoltu, Austin K. Williams et Stephanie Alexander, Augur: a Decentralized Oracle and Prediction Market Platform, , 19 p. (lire en ligne)
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