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Open Database License

L'Open Database License (ODbL) est un contrat licence[1] de base de données favorisant la libre circulation des données[2]. Elle est issue du projet opendatacommons.org de l'Open Knowledge Foundation.

Une licence orientée bases de données

La licence Open Database permet Ă  chacun d’exploiter publiquement, commercialement ou non, des bases de donnĂ©es; Ă  condition nĂ©anmoins de maintenir la licence sur la base de donnĂ©es, et Ă©ventuellement, sur les modifications qui y sont apportĂ©es, et de mentionner expressĂ©ment l’usage, s’il gĂ©nĂšre des crĂ©ations Ă  partir de celles‐ci.

ODbL est une licence libre au sens de la Free Software Foundation [3].

Utilisations

La licence OdBL est utilisĂ©e dans le monde entier par des centaines d'acteurs. En France, l'OdBL a Ă©tĂ© retenue par l'État comme l'une des deux licences exclusives que peut employer un acteur public pour ses donnĂ©es open data. En nombre d'usagers, elle fait Ă  peu prĂšs jeu Ă©gal avec la Licence Ouverte de l'État.

Voici quelques exemples d'utilisations de l'OdBL :

  • La licence Open Database est utilisĂ©e pour les donnĂ©es du projet OpenStreetMap[4].
  • Le , le Conseil de la Ville de Paris a annoncĂ© qu'il publiera les donnĂ©es de l'administration parisienne sous Licence Open Database[5]. Les premiĂšres donnĂ©es libĂ©rĂ©es sont celles relatives Ă  la citoyennetĂ©, l'Ă©tat civil, la culture et les espaces publics[6].
  • La ville de Toulouse publie, depuis le , les donnĂ©es publiques de la ville sous Licence Open Database [7].
  • En , Michelin Travel Partner - filiale Ă  100 % du groupe Michelin - publie un plan de la ville de Clermont-Ferrand et son agglomĂ©ration basĂ©e sur les donnĂ©es d'OpenStreetMap[8]. Ces derniĂšres Ă©tant sous la licence copyleft ODbL, la sociĂ©tĂ© a enrichi la base d'OpenStreetMap de nouvelles donnĂ©es[9].

Spécificités liées aux droits des bases de données

Le droit relatif aux bases de donnĂ©es est complexe. Il est, d'une part, plus hĂ©tĂ©rogĂšne au niveau international que le droit sur les Ɠuvres littĂ©raires et artistiques. D'autre part, il est nĂ©cessaire de distinguer :

  1. La base de données en tant que collection d'informations structurée de maniÚre systématique et méthodique. En Europe, les bases de données sont protégées non par le droit d'auteur mais par un droit « sui generis » (spécifique) ; ce n'est pas le cas ailleurs.
  2. Si le schĂ©ma (ou modĂšle) de la base de donnĂ©es est suffisamment original, il peut lui-mĂȘme ĂȘtre porteur de droit d'auteur.
  3. Les Ă©lĂ©ments contenus dans la base de donnĂ©es peuvent ĂȘtre porteurs de droit d'auteur ou de droits voisins.

La licence Open Database dĂ©finit les droits cĂ©dĂ©s sur la base de donnĂ©es (en tant que collection) et sur son schĂ©ma mais ne dit rien des droits affĂ©rents au contenu. Comme le prĂ©cise la Licence Open Database, cette licence peut par exemple ĂȘtre utilisĂ©e pour une base de donnĂ©es contenant des photographies elles-mĂȘmes soumises au droit d'auteur.

La raison d'ĂȘtre de cette licence spĂ©cifique (initialement prĂ©vue comme une variante des licences Creative Commons, mais dans un projet qui n'a pas abouti en raison de difficultĂ©s lĂ©gales et de changement de nature de cette licence) est qu'elle ne s'appuie pas seulement sur le droit relatif au droit d'auteur (ou copyright), lequel bĂ©nĂ©ficie d'un trĂšs large support international, mais tient compte des spĂ©cificitĂ©s introduites de façon diversifiĂ©e dans les droits nationaux pour protĂ©ger les bases de donnĂ©es. Pour parvenir Ă  offrir des protections et garanties suffisantes, la licence fait alors appel Ă  une sĂ©rie de clauses prenant appui aussi sur le droit applicable aux contrats, et celui applicable aux bases de donnĂ©es, avec des clauses permettant de prendre en compte le contexte lĂ©gal de divers pays, tout en maintenant l'esprit et l'aspect partiellement « viral » des licences Creative Commons.

Cette originalitĂ© introduit cependant des incompatibilitĂ©s, et pour les contenus qui ne seraient pas publiĂ©s sous des licences multiples, cette licence seule (par le fait qu'elle inclut des restrictions de nature contractuelle, et d'autres liĂ©es Ă  la sĂ©mantique spĂ©cifique des agrĂ©gats de contenus (indĂ©pendants des contenus eux-mĂȘmes qui peuvent continuer Ă  ĂȘtre sous licences dites « ouvertes » au sens donnĂ© Ă  ce terme par l'OSI, ou « libres » au sens donnĂ© Ă  ce terme par la Free Software Foundation, ces agrĂ©gats pouvant faire l'objet de monopolisation de droits par des tiers (par exemple via le systĂšme des brevets).

La licence ODbL offre une meilleure protection que les seules licences ouvertes ou libres face aux brevets (au niveau international) et Ă  d'autres droits relatifs aux bases de donnĂ©es (encore trĂšs mal dĂ©fendus dans des conditions similaires dans tous les pays, mĂȘme en Europe oĂč ces droits spĂ©cifiques sont apparus). De plus, le texte lĂ©gal de la licence a fait l'objet de traductions approuvĂ©es en français et en italien, pour se conformer au cadre lĂ©gal applicable aux contrats en France et en Italie.

C'est d'ailleurs en cherchant à donner des termes acceptables permettant le partage ouvert des bases de données (et aussi la production de bases de données dérivées sans trop y apporter de restriction) que Creative Commons a proposé une licence CC0 trÚs fortement inspirée des licences dites du « domaine public »[Note 1]. La licence CC0 a d'ailleurs été évaluée lors des travaux préalables à la conception de la licence ODbL, mais il est vite apparu nécessaire de tout réécrire en tenant compte de la multiplication des sujets de droits de propriété intellectuelle (une préoccupation qui a aussi nécessité, la mise à jour des licences libres de type GPL par la Fondation GNU).

La complexitĂ© apparente de la licence ODbL est alors de tenir compte de la situation lĂ©gale complexe sur le plan international : comme les lĂ©gislations nationales sont encore trĂšs changeantes selon le contexte pour lequel la licence ODbL a Ă©tĂ© mise au point, car elles peuvent faire l'objet de traitĂ©s internationaux pour en restreindre ou Ă©tendre le champ d'application, la licence ODbL constitue une phase intermĂ©diaire destinĂ©e Ă  complĂ©ter le dispositif de protection des auteurs de logiciels et donnĂ©es ouvertes ou libres ; le texte de la licence OdBL sera amenĂ© Ă  ĂȘtre rĂ©guliĂšrement rĂ©visĂ© pour tenir compte de nouvelles spĂ©cificitĂ©s nationales. En cas d'accords internationaux, certains termes pourraient ĂȘtre levĂ©s Ă  l'avenir pour en simplifier la lecture, en utilisant les dĂ©finitions lĂ©gales retenues dans les traitĂ©s internationaux. De fait, il est trĂšs fortement conseillĂ© aux auteurs de bases de donnĂ©es de ne pas fournir une licence ODbL restreinte Ă  une seule version statique datĂ©e de cette licence mais de concĂ©der une licence ODbL incluant ses versions ultĂ©rieures (les modifications auront pour but de faire converger cette licence vers les autres licences ouvertes ou libres, chaque fois que possible).

Notes et références

Notes

  1. La crĂ©ation de la licence Creative Commons CC0 prĂ©sente des difficultĂ©s car le domaine public d'un pays n'est pas celui d'un autre : il ne protĂšge pas contre la revendication de droits par des auteurs tiers situĂ©s dans d'autres pays, et de mĂȘme un pays peut aussi trĂšs bien lĂ©gifĂ©rer pour accorder des droits diffĂ©rents Ă  ses rĂ©sidents nationaux pour qui le bĂ©nĂ©fice de l'accĂšs Ă  son domaine public est protĂ©gĂ©, mais pas ailleurs oĂč les droits d'auteurs exclusifs restent la norme lĂ©gale, qui nĂ©cessite une licence alors explicite au niveau international concernant ces droits d'auteurs

Références

  1. (en) « Open Database License (ODbL) v1.0 », opendatacommons.org, 22 décembre 2011.
  2. (en) « ODC Open Database License (ODbL) Summary », opendatacommons.org, 22 décembre 2011.
  3. (en) « Licenses for Works of Practical Use Besides Software and Documentation - GNU Project - Free Software Foundation (FSF) », gnu.org, 14 janvier 2012.
  4. (en) « Open Database License - OpenStreetMap Wiki », openstreetmap.org, 6 juin 2011.
  5. Open Data : Paris ouvre ses données
  6. « Paris ouvre ses donnĂ©es publiques pour dynamiser son tissu Ă©conomique », Vincent Berdot, 01 informatique, nÂș 2070, 03/02/2011, p. 15
  7. data.grandtoulouse.fr
  8. openstreetmap.fr
  9. sig-la-lettre.com

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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