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Opération action sud

L’opération militaire « Opération action sud », (Operacija Južni potez) est la dernière opération de l’armée croate (HV) et du conseil de défense croate (HVO) en Bosnie-Herzégovine. Cette opération débuta le et se termina le , elle était la suite logique de l’opération « Maestral » débutée un mois plus tôt.

Opération action sud
Informations générales
Date 8 octobre - 15 octobre 1995
Lieu Proximité Banja Luka, Bosnie-Herzégovine
Issue Victoire de l'armée croate (HV) et du conseil de défense croate (HVO)
Forces en présence
7 200 soldats4 200 soldats
Pertes
Chiffres croates :
42 morts
177 blessés
Estimations :
350 Ă  450 morts
1 000 à 1 200 blessés
1 500 prisonniers
CoordonnĂ©es 44° 24′ 45″ nord, 17° 05′ 06″ est

But de l’opération

Le but de l’opération était de :

  • mettre sous contrĂ´le les axes routiers de Banja Luka -ÄŚaÄ‘avica et Mrkonjić Grad - Banja Luka ;
  • disposer de canons pouvant bombarder Banja Luka ;
  • aider les 5e et 7e corps de l’armĂ©e de la rĂ©publique de Bosnie-HerzĂ©govine sur la rivière Sana et Ugra au sud de Skender Vakuf.

Ordre de bataille des forces croates

  • État major : gĂ©nĂ©ral Ante Gotovina, gĂ©nĂ©ral Rahim Ademi et gĂ©nĂ©ral Ljubo Ćesić Rojs ;
  • 4e rĂ©giment de gardes de l’armĂ©e croate (HV) : gĂ©nĂ©ral Damir KrstiÄŤević ;
  • 7e rĂ©giment de gardes de l’armĂ©e croate (HV) : gĂ©nĂ©ral Ivan Korade ;
  • 1re unitĂ© spĂ©ciale de gardes : gĂ©nĂ©ral Miljenko Filipović ;
  • 1re brigade de gardes du HVO : lieutenant-colonel Ante Luburić ;
  • 2e brigade de gardes du HVO : gĂ©nĂ©ral Stanko Sopta ;
  • 3e brigade de gardes du HVO : commandant Ilija Nakić ;
  • UnitĂ© spĂ©ciale du ministère de l’intĂ©rieur : gĂ©nĂ©ral Zlatan Mijo Jelić ;
  • 60e compagnie de gardes de combat du HVO : colonel Davor Dodig ;
  • 22e unitĂ© de diversion du HVO : colonel Predrag Mandić ;
  • 126e rĂ©giment de rĂ©serve de l’armĂ©e croate (HV) : colonel Ante Podrug ;
  • Compagnie de reconnaissance de l’état major de l’armĂ©e croate : capitaine Ivica Dekalić ;
  • Groupe opĂ©rationnel “Est” : gĂ©nĂ©ral Ĺ˝eljko Glasnović.

Déroulement de l’opération

L’« opération action sud » débuta le . Après de longs combats avec les unités serbes dont certaines étaient apparemment dirigées par le chef de guerre serbe Željko Ražnatović "Arkan", les forces croates prennent le contrôle le la ville de Mrkonjić Grad et arrivent sur la montagne de Manjača.

Lors de leur entrée dans la ville, l’engin de transport de troupe du commandant Andrija Matijaš, chef de la 4e brigade, est touché par une roquette anti-char. Celui-ci décédera de ses blessures.

La suite de l’opĂ©ration se termine par la prise de la vallĂ©e de la rivière Vrbas et de la centrale hydroĂ©lectrique BoÄŤac. Les forces croates se trouveront Ă  23 km de Banja Luka, et couperont la centrale ce qui provoquera un dĂ©but de panique dans la ville.

Dans le même temps, les 5e et 7e corps de l’Armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine progressent le long de la vallée de rivière Sana en direction de Sanski Most. L’opération est nommée « Sana 95 (en) » côté bosniaque. Après des combats intenses où les forces serbes ont utilisé des hélicoptères de combat, Sanski Most tombe sous le contrôle de l’Armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine le . En continuant leur progression vers Prijedor, certaines sources mentionnent qu'Željko Ražnatović ou Arkan échappe de justesse aux forces bosniaques.

RĂ©sultat

Lors de l’opĂ©ration « action sud » 800 km2 de territoires se sont retrouvĂ©s sous le contrĂ´le des forces croates. L’action la plus marquante fut le positionnement des forces croates Ă  23 km de Banja Luka, Ă  portĂ©e de l’artillerie lourde.

Celle qui eut le plus d’effet psychologique fut la prise de la centrale hydroélectrique de Bočac. Sa coupure fit sombrer la ville de Banja Luka dans le noir, entraînant un début de panique.

Les forces serbes des 1er et 2e corps d’armée, en pleine déroute, se sont toutes concentrées dans la région de Banja Luka, mêlées aux civils serbes en fuite, les autorités locales ont préparé un plan d’évacuation en cas de prise de contrôle de la ville par la coalition croato-bosniaque.

Fin de l’opération

La situation politique n’est pas favorable à l’entrée des forces croates et bosniaques dans la ville de Banja Luka, pour plusieurs raisons :

  • Pour des raisons humanitaires, la prise de la ville aurait entraĂ®nĂ© une nouvelle vague de rĂ©fugiĂ©s en direction de la Serbie, ce qui aurait sĂ»rement entraĂ®nĂ© une rĂ©action de l’armĂ©e de Yougoslavie et compliquĂ© la situation militaire et humanitaire sur place.
  • Le plan de paix du diplomate amĂ©ricain Richard Holbrooke, avec un partage 51 % pour la fĂ©dĂ©ration croato-bosniaque et 49 % pour l’entitĂ© serbe, serait menacĂ© et compliquerait les futures nĂ©gociations.

C’est pour cela que d’intenses pressions diplomatiques de la communauté internationale et des menaces de représailles sur les troupes croates de la part de l’aviation de l’OTAN, ont amené le président croate Franjo Tudjman à stopper l’offensive, malgré le fait que le président bosnien Alija Izetbegović était prêt à se risquer à prendre la ville de Banja Luka.

L’opĂ©ration « action sud » fut interrompue sur demande de la communautĂ© internationale et tout particulièrement des amĂ©ricains alors que les forces croates se trouvaient Ă  23 km au sud de Banja Luka.

Pertes humaines

Début 1996, selon le médecin légiste serbe Zoran Stanković (en), une fosse commune est exhumée à Mrkonjić Grad par l'équipe d'experts que celui-ci dirige. M. Stankovic déclare que la fosse contient 181 corps y compris ceux de femmes tuées en chemise de nuit. L'équipe d'experts estime que ce sont des corps de victimes serbes tuées pendant l'automne 1995 quand les forces Croates de Bosnie (HVO) et de l'armée de Bosnie-Herzégovine (ABiH) ont pris la ville de Mrkonjić Grad dans le cadre de l'Opération action sud. M. Stankovic dit que les victimes sont en grande majorité des civils, avec quelques miliciens serbes de l'armée de la République serbe de Bosnie (VRS)[1].

Notes et références

Voir aussi

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