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On n'enterre pas le dimanche

On n'enterre pas le dimanche est un film français réalisé par Michel Drach, sorti en 1960.

On n'enterre pas le dimanche

RĂ©alisation Michel Drach
Scénario Michel Drach
Éric Ollivier
Acteurs principaux

Philippe Mory
Christina Bendz
Hella Petri

Sociétés de production Port Royal Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 95 minutes
Sortie 1960

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé

Philippe est un jeune mĂ©tis qui vit Ă  Paris, mal, misĂ©rable et dĂ©sespĂ©rĂ©. Un jour, tout change pour lui : une jeune suĂ©doise rencontrĂ©e au musĂ©e GrĂ©vin, non seulement n'a pas paru choquĂ©e par sa couleur, mais encore a consenti Ă  passer avec lui tout une nuit d'Ă©tĂ© en promenade Ă  travers une ville insolite. Et le lendemain matin, elle est repartie pour la Suède. Philippe pense Ă  elle continuellement, et Ă  cause d'elle se met Ă  Ă©crire un roman, autobiographique : On n'enterre pas le dimanche en est le titre. Margaretha revient, engagĂ©e au pair par une famille d'Ă©diteurs, et Philippe Ă©bloui apprend qu'elle a parlĂ© de son roman et qu'il va ĂŞtre publiĂ©, après remaniements. Mais sur ces entrefaites la femme de l'Ă©diteur, qui s'ennuie dans la vie, suscite - un dimanche - des doutes dans l'esprit de Philippe au sujet de la fidĂ©litĂ© de Margaretha et de son mari. Elle attire le jeune homme chez elle, le fait boire et le sĂ©duit, dĂ©sespĂ©rĂ© qu'il est de l'effrondrement de son amour. Margaretha lui dĂ©montre qu'il s'est trompĂ© et Philippe ne demande qu'Ă  la croire, mais quelques jours plus tard l'Ă©diteur emmène son auteur au Bois sous un vague prĂ©texte et veut le tuer. Philippe se dĂ©bat et c'est lui qui tue en se dĂ©fendant M. Courtalès. Après quoi, il s'enfuit, oubliant un papier compromettant. Tout ceci, nous l'apprenons par fragments successifs, au cours de l'interrogatoire que subit Philippe au commissariat de police. Plusieurs coups de tĂ©lĂ©phone lui font comprendre qu'on attend le rĂ©sultat d'un accouchement qui rĂ©vĂ©lera sans doute le mobile du crime : toute l'affaire remonte Ă  8 mois. AccablĂ©, Philippe suppose qu'il s'agit de Madame Courtalès, mais il se trahit malencontreusement au moment oĂą il pourrait ĂŞtre sauvĂ©, en apprenant que c'est de Margaretha qu'il est question, et qu'elle vient de donner le jour Ă  un bĂ©bĂ© de race blanche. La trappe se referme sur le malheureux garçon, qui ne pourra jamais se justifier : on ne pourra jamais en effet « enterrer » ce dimanche-lĂ .

Fiche technique

Distribution

Critiques

  • « Dans la foule des nouveaux venus du cinĂ©ma français, Michel Drach est vraiment un homme seul. La Nouvelle Vague dĂ©ferle et il est aussi seul que son cousin Jean-Pierre Melville rĂ©alisant, il y a près de quinze ans, Le Silence de la mer. Il n’a point fait de vĂ©ritable carrière dans « l’assistanat », moins encore Ă©crit de pamphlets ou d’articles Ă©sotĂ©riques aux Cahiers du CinĂ©ma ; quelques courts-mĂ©trages (inĂ©dits), une formation, solide cependant, acquise Ă  la tĂ©lĂ©vision et c’est tout. Il Ă©tait sans clientèle, sans amis. Nul encouragement, nul Ă©loge a priori ne sont venus saluer son entreprise, menĂ©e discrètement, avec des moyens d’une prĂ©caritĂ© extrĂŞme. Michel Drach n’avait pas de petits copains et, d’une certaine façon, c’est tant mieux. Quand soudain, l’automne dernier, le jury du Delluc, prĂ©fĂ©ra Drach Ă  Godard jamais rĂ©compense ne vint mieux Ă  propos et ne fut accordĂ©e plus conformĂ©ment Ă  ses fins. On n’enterre pas le dimanche porte profondĂ©ment la marque de cette solitude de son auteur. Elle est au fond du film, celle du hĂ©ros, un homme de couleur, Martiniquais qui tâtonne pour s’intĂ©grer Ă  une sociĂ©tĂ© qui le nie. Croit-il y rĂ©ussir Ă  travers son amour pour une jeune SuĂ©doise, grâce Ă  la publication d’un roman oĂą il a tout jetĂ© de sa dĂ©rĂ©liction et de ses angoisses ? Tout cela se rĂ©vèlera n’être qu’un jeu cruel, une atroce mĂ©prise. D’une situation accidentelle, mouvementĂ©e peut-ĂŞtre, Michel Drach, en vĂ©ritable acteur a fait le matĂ©riau de son film. Cette solitude est vĂ©cue par son personnage sur un plan vĂ©ritablement existentiel.[…] Quelques très beaux moments de cinĂ©ma expriment cette solitude : le lent et maladroit pouvoir de la bouteille de « Rozana », monstrueuse carapace oĂą pour gagner quelques centaines de francs, le jeune homme doit s’enfermer, l’errance folle, un dimanche que son amie est introuvable, dans le Paris d’étĂ© oĂą passe lentement les autocars du « City Rama ». La comĂ©die cruelle, c’est une ou deux scènes oĂą l’on voit le garçon cĂ©der au vertige d’un milieu oĂą les choses ne se vendent jamais assez vite. Il espĂ©rait s’accomplir par son roman, communiquer, retrouver sa condition abolie : on en fait un produit marchand ; mieux, c’est de lui qu’on fait une marchandise, dans un tournoiement de grosses sirènes chauves cependant que la glace du whisky tinte dans les grands gobelets d’argent. Cette longue main, trop belle, oĂą une grosse pierre sertie jette des Ă©clats noirs, qui se coule sur son bras dans l’appartement dĂ©sert : son aventure avec la dame, la remarquable Hella Petri. En contre-point de toute cette cruautĂ© nous sont donnĂ©es les amours du jeune homme avec Margaretha. La rencontre et la visite au MusĂ©e GrĂ©vin oĂą ils marchent, se tenant par la main comme des gosses, inquiets et ravis devant ce palais enchantĂ©, devant leur amour. La promenade au canal Saint-Martin, la sĂ©quence de l’aquarium du TrocadĂ©ro traitĂ©e en plans rapprochĂ©s. Tout cela porte quelque chose d’exquis dans le ton, une grande pudeur et en mĂŞme temps la marque d’une troublante prĂ©dilection pour les valeurs nocturnes, les crĂ©puscules du soir et du matin – admirablement photographiĂ©s par Jean Tournier. Ă€ son film Michel Drach a su donner un style. […] On n’enterre pas le dimanche, avec sa lenteur, je dirais presque sa tĂ©nacitĂ© vitale, est d’un vĂ©ritable cinĂ©aste. Ă€ qui l’on peut savoir grĂ© d’avoir tirĂ© au mieux parti de la nĂ©cessitĂ© pour lui – ou les conditions de tournage – de construire sa mise en scène presque autant sur le montage que sur le dĂ©coupage. Un style qui s’intègre par exemple une figure aussi classique que le fondu-enchaĂ®nĂ© pour ĂŞtre bien le point d’orgue dynamique sur lequel le film, par longues phrases, meurt et renaĂ®t. Tout particulièrement celui-ci, vĂ©ritable mĂ©taphore, des glaces de l’aquarium du TrocadĂ©ro aux vitres d’un cafĂ© oĂą les jeunes gens se sont rĂ©fugiĂ©s ; je le cite par reconnaissance, car j’ai compris lĂ , moi, que je ne sais pas regarder, qu’une vitrine c’est un grand aquarium oĂą se meuvent paresseusement les nuages, oĂą les arbres des cours foisonnent et pataugent dans le soleil… » - Jean-Marc Leuwen CinĂ©ma 60 n°47 (1960).
  • « […] Plus je pense Ă  On n’enterre pas le dimanche, et plus j’apprends sur cet inconnu qu’était encore au dĂ©but de dĂ©cembre, Michel Drach, plus je pense que le choix du Prix Delluc a Ă©tĂ© juste et judicieux. Ce moins de trente ans, ce solitaire qui n’avait guère d’amis dans les jeunes cinĂ©astes ou critiques en place, possède le sens de l’intensitĂ©, de la prĂ©sence, du dĂ©cor, des personnages, de l’insolite, du quotidien. Son grand talent et sa forte personnalitĂ© mĂ©ritent d’imposer son nom. […] » Source : « GĂ©nĂ©ration 60 », Georges Sadoul, Les Lettres françaises (7 janvier 1960).

Distinctions

Autre

Le personnage principal dans le film est homme sandwich et se promène dans les rues dans une bouteille d'eau Rozana grandeur humaine.

Bibliographie

Liens externes

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