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On Kawara

On Kawara (æȳ掟 æž©, Kawara On), nĂ© le Ă  Kariya au Japon et mort le Ă  New York, est un artiste contemporain, cĂ©lĂšbre pour ses sĂ©ries de dates peintes jour aprĂšs jour depuis la fin des annĂ©es 1960.

On Kawara
June 19, 1967 (19 juin 1967) par On Kawara.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités
Période d'activité
Autres informations
Représenté par
Galerie David Zwirner (en), Konrad Fischer Galerie (d)
Distinction
Prix d'art d'Aix-la-chapelle (d) ()

Biographie

On Kawara est nĂ© Ă  Kariya, au Japon, le 2 janvier 1933[1]. Une fois diplĂŽmĂ© de l'Ă©cole secondaire de Kariya en 1951, il dĂ©mĂ©nage Ă  Tokyo. En 1959, Kawara part au Mexique oĂč son pĂšre est directeur d'une sociĂ©tĂ© d'ingĂ©nierie. Il y reste trois annĂ©es durant lesquelles il peint et explore le pays. De 1962 Ă  1964, il va et vient entre New York et Paris. Il va aussi voyager Ă  travers l'Europe avant de s'installer en 1965 Ă  New York, oĂč il fut un rĂ©sident intermittent jusqu'Ă  sa mort, le 10 juillet 2014.

ƒuvre

Kawara appartenait à une génération largement internationale d'artistes conceptuels qui a commencé à émerger au milieu des années 1960, dépouillant l'art de l'émotion personnelle, la réduisant à une information ou une idée presque pure et minimisant l'objet. Avec Lawrence Weiner, Joseph Kosuth, Hanne Darboven et d'autres, Kawara a donné une importance particuliÚre au langage.

De 1962 à 1964, Kawara a réalisé environ 200 Paris-New York Drawings. Leurs motifs comprennent des rayures et des grilles comme celles de la peintre minimaliste Agnes Martin.

Date Paintings & Today Series

À partir du 4 janvier 1966, Kawara a rĂ©alisĂ© une longue sĂ©rie de "Date paintings" (Today series), qui figurent uniquement la date Ă  laquelle la peinture a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e, en simple lettrage blanc sur fond uni. La date est toujours documentĂ©e dans la langue et les conventions grammaticales du pays dans lequel la peinture est exĂ©cutĂ©e (c.-Ă -d. "26. ÁG. 1995", de Reykjavik, Islande, ou "13 JUIN 2006", de Monte Carlo). L'espĂ©ranto est utilisĂ© lorsque la premiĂšre langue d'un pays n'utilise pas l'alphabet romain ("6 AĆŹG. 1993" de Tokyo). Les peintures, exĂ©cutĂ©es en Liquitex sur toile, se conforment Ă  l'une des huit tailles standard, allant de 8x10 pouces Ă  61x89 pouces, toutes d'orientation horizontale. Les exceptions sont les trois peintures, d'environ 5x7 pouces, exĂ©cutĂ©es les 16, 20 et 21 juillet 1969 - trois jours oĂč le monde avait les yeux rivĂ©s sur l'alunissage. Les dates, peintes Ă  la main avec la plus grande prĂ©cision, sont toujours centrĂ©es sur la toile et peintes en blanc, alors que les couleurs de fond varient; les peintures des premiĂšres annĂ©es tendent Ă  avoir des couleurs vives, et les plus rĂ©centes ont tendance Ă  ĂȘtre plus sombres. Par exemple, Kawara a briĂšvement utilisĂ© le rouge pendant plusieurs mois en 1967 et est ensuite revenu Ă  des teintes plus foncĂ©es jusqu'en 1977. Quatre couches de peinture sont soigneusement appliquĂ©es sur la toile. PrĂ©fĂ©rant les caractĂšres dessinĂ©s Ă  la main aux pochoirs, Kawara reproduit habilement le caractĂšre typographique, initialement une version allongĂ©e et sans empattement de Gill Sans, avant de basculer en faveur d'une police plus moderne : Futura. Chaque travail est soigneusement exĂ©cutĂ© Ă  la main. Certains jours, Kawara rĂ©alise plus d'une toile. Quand il est incapable de complĂ©ter la peinture le jour oĂč elle a Ă©tĂ© commencĂ©e, il la dĂ©truit immĂ©diatement. Quand une peinture de date n'est pas exposĂ©e, elle est placĂ©e dans une boĂźte en carton faite sur mesure, accompagnĂ©e d'une coupure d'un journal local de la ville dans laquelle l'artiste a fait la peinture; la plupart des coupures proviennent du New York Times. Bien que les boĂźtes font partie du travail, elles sont rarement exposĂ©es. Chaque annĂ©e, entre 63 et 241 peintures ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es.

Chaque peinture est enregistrĂ©e dans un journal et notĂ©e sur le One Hundred Years Calendar. Quand Kawara termine une peinture, il applique un Ă©chantillon du mĂ©lange de peinture qu'il a utilisĂ© sur un petit rectangle, qui est ensuite collĂ© sur un tableau dans le journal. Sous chaque couleur se trouve un nombre montrant la date de la peinture et ainsi qu'une lettre indiquant sa taille. Les 48 journaux enregistrent donc les dĂ©tails de la taille, de la couleur et du titre du journal, tandis que le calendrier utilise des points colorĂ©s pour indiquer les jours de la rĂ©alisation d'un tableau et le nombre de jours depuis la naissance de l'artiste. Depuis le 04 janvier 1966, On Kawara a crĂ©Ă© prĂšs de 3 000 Date Paintings dans plus de 112 villes diffĂ©rentes, dans le cadre d'un projet qui devait se terminer Ă  sa mort, survenue le 10 juillet 2014.

One Million Years

One Million Years est l'une des Ɠuvres les plus connues de l'artiste sur le passage et la marque du temps. Il Ă©numĂšre, annĂ©e par annĂ©e, le million d'annĂ©es qui a prĂ©cĂ©dĂ© la conception de l'Ɠuvre et le million d'annĂ©es qui l'a suivie. Il est parfois lu lors de performances au cours desquelles un duo d'interprĂštes (typiquement un homme et une femme pour chaque segment) performent simultanĂ©ment le One Million Years [Past] et le One Million Years [Future].

Le premier volume, Past – For All those who have lived and died, commence en 998031 avant notre Ăšre et se termine en 1969 aprĂšs J-C, exactement un million d’annĂ©es (One Million Years) plus tard. À cette date commence l’Ɠuvre One Million Years d’On Kawara, transcrite sous la forme d’une Ă©dition de 2000 pages. Le second volume, Future – For the last one, commence en 1993 aprĂšs J-C et se termine Ă©galement un million d’annĂ©es plus tard, en 1001992. Cette pĂ©riode fut transcrite de la mĂȘme maniĂšre, dans une Ă©dition de 2000 pages. Le texte de chaque page est Ă©tabli en 10 colonnes, rigoureusement alignĂ©es et subdivisĂ©es en 5 blocs de 100 ans. Chaque bloc est composĂ© de 10 lignes et chaque ligne contient une dĂ©cennie. Les deux volumes du livre correspondent prĂ©cisĂ©ment, leur organisation interne est identique.

En 2002, Oliver Augst (de) et Christoph Korn ont dirigĂ© la production radiophonique du Hessischer Rundfunk of One Million Years (composĂ© de 32 CD) et ont rĂ©alisĂ© l'Ɠuvre sous forme d'installation en direct lors de la documenta 11 au Fridericianum de Kassel. En 2019/2020, cette Ɠuvre a de nouveau Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e sous forme d'installation sonore dans le cadre de l'exposition Museum im Museum fĂŒr Moderne Kunst MMK, Francfort[2].


I met, I went, I got up

I MET commence le 10 mai 1968 et se termine le 17 septembre 1979. Chaque volume contient une année entiÚre, excepté 1968 et 1979. Chaque jour, On Kawara notait chronologiquement les noms des personnes avec lesquelles il conversait. Sur chaque page, la liste des noms apparaßt avec le cachet du jour. Chaque jour de l'année est ainsi présenté. Au cours de ces 12 années, les voyages effectués par On Kawara sont indiqués sur des pages portant le nom des villes qu'il a parcourues. Ces pages interrompent la chronologie en doublant parfois de chaque cÎté le jour qui précÚde ou suit le voyage de l'artiste. Les douze volumes totalisent 4790 pages.

I WENT débute le 1er juin 1968 et se termine le 17 septembre 1979. Chaque volume contient une année entiÚre, excepté 1968 et 1979. Au cours de cette période de douze ans, On Kawara a utilisé une ligne rouge pour tracer chacun de ses voyages quotidiens depuis leur point de départ sur une photocopie en noir et blanc d'une carte. Chaque jour est représenté dans les douze volumes de I Went. La date de chaque voyage est estampillée sur la carte au bas de chaque page. Comme dans I Met, les voyages faits par l'artiste sont enregistrés dans le livre avec des pages grises portant les noms des villes qu'il a parcourues. Chaque volume contient donc un nombre de pages différent, en fonction de la fréquence des voyages de On Kawara cette année-là. Les douze volumes totalisent 4740 pages.

I GOT UP fait suite Ă  I Met et I Went et clĂŽt la trilogie constituĂ©e par On Kawara. I Got Up dĂ©bute le 10 mai 1968 et se termine le 17 septembre 1979. Chaque jour de cette pĂ©riode, On Kawara envoie deux cartes postales montrant oĂč il se trouve. Au dos de chaque carte, il appose les mots «I GOT UP AT» en majuscules, suivis de l'heure Ă  laquelle il se leve ce jour-lĂ . Le nom et l'adresse du destinataire et de l'artiste sont Ă©galement estampillĂ©s sur la carte. I Got Up rassemble ce corpus en douze volumes. Ils totalisent 4160 pages.

I READ

Contrairement Ă  I GOT UP, I WENT et I MET constitutifs de la Trilogy, I READ de On Kawara n’est pas un « daily work » mais est une Ɠuvre connexe Ă  la Today Series, Ɠuvre regroupant l’ensemble des Date Paintings rĂ©alisĂ©es de 1966 jusqu’à la veille de la mort de l’artiste survenue en 2014.

Si I READ commence Ă©galement en 1966, l’Ɠuvre marque toutefois un arrĂȘt en 1995. On Kawara s’accordera cependant de la poursuivre jusqu’à sa mort.

Sur chacune des 3 272 feuilles de papier lignĂ© d'I READ, On Kawara colle minutieusement et recto-verso des coupures de presse annotĂ©es et datĂ©es. Sur une mĂȘme page apparaissent ainsi juxtaposĂ©s ou superposĂ©s plusieurs articles de quotidiens. Rien ne lie ces articles entre eux si ce n’est la date de leur parution. Ainsi parfois, les journaux sont datĂ©s d’un ou de plusieurs jours de plus que la date inscrite par l’artiste en tĂȘte de page d’I READ, mais cette date reste celle Ă  laquelle l’artiste a prĂ©cisĂ©ment peint une Date Painting.

I READ est en cela directement reliĂ© Ă  la Today Series et chacune de ses pages est en miroir avec une Date Painting. I READ nous informe donc autant sur l’intĂ©rĂȘt qu’apporte l’artiste Ă  l’actualitĂ© internationale que sur sa propre activitĂ© «picturale».

One-Hundred-Year Calendars

Dans ses One Hundred Years Calendar, Kawara, à partir de la date de sa naissance, marque systématiquement chaque jour de sa vie avec un point jaune sur des calendriers, et enregistre chaque Date Paintings peintent avec un point vert (les points rouges signifient que plus d'une peinture a été achevée ce jour-là).

Expositions

Les premiÚres expositions de Kawara incluent la Nippon Exhibition, au musée métropolitain d'art de Tokyo, en 1953, ainsi que deux expositions aux galeries de Takemiya et d'Hibiya l'année suivante.

Son travail a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  la Dwan Gallery de New York en 1967, et son exposition personnelle «One Million Years» a Ă©tĂ© montrĂ©e Ă  DĂŒsseldorf, Paris et Milan en 1971.

Le travail de Kawara a Ă©tĂ© inclus dans la documenta 5 (1972), 7 (1982), et 11 (2002), Ă  Cassel. À la Biennale de Tokyo (1970), Ă  la Biennale de Kyoto (1976) et Ă  la Biennale de Venise (1976).

Son travail a été inclus dans de nombreuses expositions d'art conceptuel comme Information au Musée d'Art Moderne, New York en 1970 et Reconsidering the Object of Art: 1965-1975 au Musée d'Art Contemporain de Los Angeles en 1995. On Kawara a aussi bénéficié de nombreuses expositions personnelles dans des endroits aussi prestigieux que le Otis Art Institute, Los Angeles, le Centre Pompidou, Paris, en 1977; Continuity/Discontinuity au Moderna Museet, Stockholm en 1980; Museum Boymans-van Beuningen, Rotterdam en 1991; le Dia Center for the Arts, New York en 1993; et the Dallas Museum of Art.

La premiĂšre rĂ©trospective complĂšte de Kawara, “On Kawara—Silence” au MusĂ©e Solomon R. Guggenheim de New York, fut installĂ©e selon un plan conçu par lui-mĂȘme. L'exposition a eu lieu du 6 fĂ©vrier au 3 mai 2015 et comprenait Ă©galement une lecture en direct de One Million Years de Kawara.

Notes et références

  1. (en) « On Kawara », sur Britannica (consulté le ).
  2. « MUSEUM », sur www.mmk.art (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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