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Ogyƫ Sorai

Dans ce nom japonais, le nom de famille est Ogyƫ.
OgyĆ« Sorai 荻生 ćŸ‚ćŸ  (nĂ© le , mort le ) est un penseur japonais parmi les plus influents de l’époque d’Edo (1603-1868).

Ogyƫ Sorai
OgyĆ« Sorai, illustration du livre japonais 『慈ć“ČćƒäŒă€
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  61 ans)
Edo
SĂ©pulture
Tomb of Ogyƫ Sorai (d)
Nom dans la langue maternelle
è»ç”ŸćŸ‚ćŸ 
Prénom social
èŒ‚ćż
Noms de pinceau
ćŸ‚ćŸ , è˜ćœ’
Activités
Famille
Fratrie
Ogyƫ Hokkei (d)
Autres informations
A travaillé pour
MaĂźtres
ƒuvres principales
Seidan (d)
Vue de la sépulture.

ÉlĂ©ments biographiques

NĂ© Ă  Edo, Sorai est le fils d’un mĂ©decin travaillant au service de Tokugawa Tsunayoshi, 5e shƍgun de la dynastie Tokugawa.

Il Ă©tudie le confucianisme de Zhu Xi et commence Ă  enseigner autour de 1690 les classiques chinois. En 1696, il entre au service de Yanagisawa Yoshiyasu (1658-1714), un des plus proches conseillers de Tsunayoshi. En 1709, Ă  la mort de ce dernier, Sorai crĂ©Ă© sa propre Ă©cole, du nom de Ken'enjuku, et forme de nombreux disciples. À partir de 1722, il conseille le shƍgun Tokugawa Yoshimune.

Pensée

Son Ɠuvre considĂ©rable touche Ă  de nombreux domaines – littĂ©rature et poĂ©sie, pensĂ©e politique, lois, science militaire, etc. –, mais c’est dans les deux premiers que son influence est la plus grande.

En littĂ©rature, il prĂŽne une imitation des Ɠuvres de l’antiquitĂ© chinoise (avant les premiers Han 206 av. J.C-8 ap. J.C.). Cette attitude ne laisse guĂšre de place Ă  la crĂ©ativitĂ© et Ă  l’originalitĂ©, mais il faut la replacer dans le contexte de sa vision du rĂŽle des langues et de celui de sa pensĂ©e politique.

Pour OgyĆ« Sorai, une langue contient en elle-mĂȘme un monde : des valeurs, des jugements, des modes de pensĂ©e, des comportements. AcquĂ©rir une langue, c’est donc acquĂ©rir la culture dont elle est insĂ©parable. Puisque le monde des anciens Chinois Ă©tait le monde idĂ©al de la Voie (pour lui : l’organisation politique, sociale et morale idĂ©ale), acquĂ©rir le chinois classique, c’est faire la Voie venir Ă  soi. Il refuse donc l’approche, normale au Japon, des Classiques chinois Ă  travers une mĂ©thode qui dĂ©construit les phrases originales pour les plier dans la syntaxe du japonais (yomikudashi). À sa place, il prĂŽne l’apprentissage direct du Chinois classique, Ă©crit et parlĂ©.

Sa pensĂ©e politique est rĂ©actionnaire. Il dĂ©fend un ordre fĂ©odal oĂč chacun, avec sa terre, appartient Ă  un autre homme placĂ© au-dessus, dans une pyramide dont le sommet doit ĂȘtre le chef du premier clan militaire du pays, en l’occurrence le shĂŽgun des Tokugawa. (Cette position lui fut souvent reprochĂ©e par la suite, puisqu’elle l’amenait Ă  ignorer l’Empereur.) Le croisement des obligations — obĂ©issance des infĂ©rieurs vis-Ă -vis de leurs supĂ©rieurs, responsabilitĂ© des derniers vis-Ă -vis des premiers — doit, pense-t-il, assurer la stabilitĂ© de l’ordre politique, social et moral.

Cependant, le trait le plus remarquable de sa pensĂ©e politique est le renoncement Ă  tout ancrage de la Voie dans le monde naturel ou surnaturel. La rĂ©alitĂ© objective des choses, dit-il, ne pourra jamais cĂ©der le dessin ou la structure de la Voie. Celle-ci est tout entiĂšre le produit d’une crĂ©ation par de sages lĂ©gislateurs. Ceux-lĂ  seuls ont Ă©tĂ© capables de voir Ă  quel usage pouvaient ĂȘtre mis les matĂ©riaux naturels — depuis les hommes et leurs dispositions jusqu’aux circonstances de la vie et de l’environnement physique — pour qu’ils contribuent Ă  l’établissement et au maintien cet ordre (la signification prĂ©cise de cette rupture avec la nature cependant reste dĂ©battue parmi les spĂ©cialistes de l’histoire intellectuelle du Japon aujourd’hui).

Si son influence, ou tout au moins son prestige, sont immenses de son vivant, il est trĂšs critiquĂ© aprĂšs sa disparition. De nombreux contemporains jugent que la rupture avec le monde naturel affaiblit dangereusement la justification qui pouvait ĂȘtre faite de l’ordre politique et moral.

Bibliographie

  • Ansart, Olivier, L’Empire du rite, GenĂšve, Droz, 2009.
  • Lidin, Olof G., Ogyu Sorai's Discourse on Government (Seidan): an annotated translation, Wiesbaden (Germany), Harrassowitz, 1999.
  • Maruyama Masao, "Kinsei jukyƍ ni okeru soraigaku no tokushitsu narabini sono kokugaku to no kanren (1940) (Les caractĂ©ristiques de l’école de Sorai dans le development du confucianisme prĂ© moderne et ses rapports avec les Études Nationales), in Maruyama Masao shĆ«, volume 1, Tƍkyƍ, Iwanami shoten, 1996 (cf. traduction en français par Jacques Joly (PUF, 1998) de la premiĂšre partie de l’Essai sur l’histoire de la pensĂ©e politique au Japon de Maruyama).
  • Najita, Tetsuo. (1998). Visions of Virtue in Tokugawa Japan. Honolulu : University of Hawaii Press. (ISBN 0-8248-1991-8)
  • Shirane, Haruo. (2006). Early Modern Japanese Literature. New York: Columbia University Press. (ISBN 0-231-10990-3)
  • Totman, Conrad. (1982). Japan Before Perry. Berkeley: University of California Press. (ISBN 0-520-04134-8)
  • Tucker, J., ed. (2006). Ogyu Sorai’s Philosophical Masterworks: The Bendo And Benmei (Asian Interactions and Comparisons). Honolulu : University of Hawaii Press. (ISBN 0-8248-2951-4 et 978-0-8248-2951-3)
  • Yamashita, Samuel Hideo. (1994). Master Sorai's Responsals: An Annotated Translation of Sorai Sensei Tƍmonsho. Honolulu: University of Hawaii Press. (ISBN 978-0-8248-1570-7)
  • Translation of some chapters of OgyĂ» Sorai's On Distinguishing Names
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